mardi 6 juillet 2004, 10h52
[b]Meurtres en Alsace: du sang de Jeanne-Marie dans la voiture de Pierre Bodein [/b]
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STRASBOURG (AFP) - Du sang de Jeanne-Marie, 11 ans, dont le corps a été découvert le 29 juin au sud d'Obernai (Bas-Rhin), a été retrouvé dans la voiture de Pierre Bodein, dit "Pierrot le fou", a-t-on appris mardi de source proche de l'enquête.
"Du sang (de Jeanne-Marie) a été retrouvé dans la voiture de Pierre Bodein" a indiqué la source sans autre précision.
Une source de gendarmerie avait qualifié lundi les rumeurs faisant état de traces d'ADN de Jeanne-Marie dans la voiture du suspect ou sur ses chaussures de "farfelues" et d'"affabulations".
Pierre Bodein n'est à ce jour officiellement impliqué que dans l'affaire de la disparition de Julie, 14 ans, dont le corps a été retrouvé samedi près de Nothalten (Bas-Rhin).
Il a été mis en examen et écroué pour "enlèvement et séquestration suivis de mort" dans l'affaire Julie après la découverte par les enquêteurs de traces de sang de l'adolescente dans sa voiture. Du sang de Bodein a également été retrouvé sur le vélo de l'adolescente, abandonné dans une forêt près de Schirmeck (Bas-Rhin).
Huit personnes, appartenant toutes à une famille de gitans sédentarisés - à laquelle Bodein est apparenté - ont jusqu'à présent été mis en examen et écroués dans l'affaire Jeanne-Marie, dont deux frères pour "enlèvement suivi de mort". Les enquêteurs soupçonnent le frère aîné, 34 ans, d'avoir heurté la fillette qui jouait près de chez elle, de l'avoir chargée dans la voiture, ramenée au sein de la famille et de l'avoir abandonnée "dans des conditions mal déterminées" à un endroit inconnu.
Les enquêteurs se focalisent de plus en plus sur l'hypothèse de l'implication de Pierre Bodein, dit "Pierrot le fou", dans les morts violentes de Julie, Jeanne-Marie et Hedwige Vallée, même s'ils étaient toujours lundi à la recherche d'"éléments irréfutables" liant les trois affaires.
Mais il ne faisait plus guère de doute aux yeux des enquêteurs que le dangereux repris de justice, en libération conditionnelle depuis mars, était impliqué, d'une manière ou d'une autre, dans les trois découvertes macabres effectuées dans le Rhin au cours des quinze derniers jours. "On commence à faire des rapprochements", a reconnu une source proche de l'enquête.
Alors que les parquets de Strasbourg et de Saverne, qui sont saisis des trois dossiers, sont restés muets lundi, la position officielle des enquêteurs était toujours la même, se limitant à reconnaître l'existence "de coïncidences troublantes" entre la disparition de Julie et les deux autres affaires, en raison de "la proximité de temps et de lieu" et d'une "certaine similitude" dans les blessures.