Tool, à mon sens la référence numéro 1 du metal depuis la sortie de "Aenima" voilà plus de 10 ans, revient avec ce qui apparaît comme son meilleur effort à ce jour. A ce titre il fallait en parler parce que "10 000 days" n'usurpe pas son statut de chef d'oeuvre du metal progressif, tant il s'agit de l'accomplissement dont on rêvait pour ce groupe de toutes façons d'ores et déjà culte.
L'album n'est pas vraiment surprenant pour quiconque connaît déjà le groupe et son univers, mais je ne l'imaginais pas capable de pousser ainsi son style dans ses derniers retranchements.
Erreur...
[size=150][b]Tool[/b][/size]
Chant : Maynard James Keenan
Basse : Justin Chancellor
Batterie : Danny Carey
Guitare : Adam Jones
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[b]Vicarious[/b]
Single complètement imparable dès la première écoute, parfaitement équilibré entre tension, puissance et efficacité mélodique. Le bande à Maynard place quelques plans rythmiques énormissimes sans jamais donner l'impression de donner dans la démo technique tant tout semble couler de source. Mention spéciale à la dernière minute, d'une intensité monumentale. Entrée en matière fracassante.
[b]Jambi[/b]
Tool, plus que jamais, saccade ses rythmiques et enchaîne les mesures décomposées (les musiciens ici présents confirmeront : on est loin du 4/4 classique), mais chaque plan est d'une intelligence qui force le respect tant tout a un sens. Rien n'est laissé au hasard et l'ensemble donne l'impression d'une musique d'un autre monde, envoûtante au dernier degré. Encore un morceau superbe de A à Z.
[b]Wings For Marie[/b]
Un morceau longuement quasi silencieux, jouant sur les chuchotements avec une beauté diabolique. Sans doute ce qui figure parmi les titres les plus innattendus de l'album, un peu curieux à la première écoute, mais vite indispensable à l'écoute de l'ensemble dans de bonnes conditions.
[b]10 000 Days[/b]
Sur la lancée du morceau précédent, avec plus de nuances et des mélodies plus marquées... Tout simplement magnifique et prouvant s'il en était besoin que Tool gère aussi bien les grosses tournes surpuissantes que les titres plus doux et mélodiques.
En 4 morceaux, le groupe vient déjà de donner une brillante leçon d'inspiration et de maîtrise.
[b]The Pot[/b]
Très certainement le prochain single tant tout y est directement accrocheur... A noter les modulations vocales merveilleuses de Maynard qui fait ici étalage d'une capacité à alterner voix douces et cristallines et voix plus rocailleuses assez ahurissante. Toujours le sans faute et on ne s'est pas encore ennuyé une seule seconde... En dépit du temps moyen de chaque morceau, tournant autout de 7 minutes.
[b]Lipan Conjuring[/b]
Un petit interlude d'ambiance comme Tool sait si bien les faire. On retrouve ici des ambiances étranges directement inspirées des chants traditionnels de tribus primitives.
[b]Lost Keys[/b]
Encore un interlude musical, un peu plus classique cette fois, qui introduit à merveille le chef d'oeuvre du dessous...
[b]Rosetta Stoned[/b]
La grosse baffe du disque... Une énorme pièce de plus de 10 minutes qui passe en revue tout ce que le groupe sait faire, ou presque. Des changements et réorientations aussi bien rythmiques que mélodiques incessantes, des parties toutes plus géniales les unes que les autres.
Un joyau qui mérite d'être écouté mille fois pour mesurer l'immensité de ce qu'il renferme. Y'a définitivement dans ce morceau plus d'idées et de matière que dans l'écrasante majorité de tout ce qui sort dans le monde du metal depuis un sacré paquet d'années.
Absolument intouchable, brillant, unique.
Peut être le tout meilleur morceau de leur carrière. Sûrement pas le plus accessible et immédiatement accrocheur, mais sans conteste un des plus passionnants sur la longueur.
[b]Intension[/b]
Encore un morceau d'ambiance plus doux aux accents traditionnels (notamment par l'utilisation des percussions) qui fait intelligemment retomber un peu la pression après l'énorme claque de la piste précédente.
C'est ensorcelant et ça fait montre d'une classe difficilement descriptible.
[b]Right In Two[/b]
Parfait pour un single moins violent que ce que le groupe a l'habitude de proposer. S'appuyant sur un arpège terrifiant de beauté, Maynard pose une ligne de chant enjôleuse dont il a le secret.
Le résultat est merveilleux et pourrait valoir à Tool de donner quelques leçons à la scène Post Rock, qu'il surpasse y compris dans le domaine de cette musique à la fois accrocheuse et aérienne (même si le titre monte progressivement en puissance pour finir sur du Tool pur jus).
[b]Virgini Tres[/b]
10 000 Days se clot sur un morceau qui n'en est pas un puisqu'on a droit à quelques minutes de bruitages étranges, sourds et inquiétants, dont chacun s'atellera à chercher le sens. Ou pas remarquez...
Que dire si ce n'est qu'hormis Oceansize (qui évolue dans un registre beaucoup moins typiquement metal cela dit), peu de groupes de cette scène ont su me passionner à ce point dernièrement ?
Pas grand chose... Si vous n'achetez qu'un album de metal tous les ans, vous tenez votre gagnant 2006.