[size=75]Ce petit article est extrait du magazine [url=http://www.epidermiq.com/forum/viewtopic.php?t=655][u]MAGMA[/u][/url] pour lequel j'ai bossé en tant que rédac' chef et illustrateur (dans le cadre du centre de Marly). Pour en savoir plus allez sur le topic sur le mag dans le forum ArtistiQ'. le mag sera publié fin du mois de septembre et sera distribué lors du festival de BD de la ville (le 10 et 11 octobre).[/size]
[size=150][b]La BD Franco-Belge : origines…[/b][/size]
La Bande dessinée occupe une grande place en Europe et en particulier dans notre pays qui est l’un des plus grands consommateurs de BD au monde (avec le Japon pour les mangas et les USA avec les Comics Books). Mais les origines du neuvième art sont multiples et ne concernent pas que notre belle contrée. Magma vous propose une petite exploration des origines de la BD et de ses différents genres.
[size=150][b]La Genèse de la bulle[/b][/size]
A ses débuts (fin du 19ème siècle), la BD servait de divertissement dans les journaux, dès lors elle commença à être populaire auprès des lecteurs, surtout aux Etats-Unis. En effet, l’essor de la BD telle que nous la connaissons ne prit qu’avec la presse quotidienne américaine à cette période : des sondages de l’époque indiquait que 60% des lecteurs lisaient en premier les pages de BD. Mais à partir d’un certain moment ces dernières ont commencé à devenir indépendantes et à avoir leurs propres publications. L’une des premières véritables BD est «[i] The Katenjammers Kids [/i]» (« [i]Pim, Pam, Poum[/i] » chez nous) de [b]Dircks[/b]. C’est d’ailleurs un des rares exemples de l’influence de l’expression graphique européenne sur le style américain. En effet, Dircks étant d’origine germanique, s’inspira d’un précurseur allemand du nom de [b]Wilhelm Busch[/b] qui, trente ans auparavant, avait exploité la même veine d’histoire de garnements polissons avec les personnages de[i] Max & Moritz[/i], dans un style de dessin assez proche. Busch s’inspirait également de quelqu’un d’autre (faisant remonter les origines de la BD plus loin encore) : le Suisse [b]Rodolphe Töppfer[/b], qui fut l’un des premiers à associer images et texte afin de raconter des histoires, avec son ouvrage édité en 1833 : « [i]Histoire de Mr. Jacot [/i]»
Les Katenjammers Kids préfigurent toute une série de personnages américains et européens et un certain style de comique dont s’inspirera largement le cinéma muet. Mais surtout cette BD révolutionnera vraiment le genre en utilisant exclusivement des phylactères (bulles) pour la reproduction des paroles des personnages, ce qui, à l’époque fut complètement novateur, ce qui devint une des caractéristiques principales de la BD, bien qu’elle ne prit pas immédiatement en Europe.
Effectivement chez nous, la bande dessinée ne fonctionna pas de la même manière qu’aux USA. Pendant le premier quart du 20ème siècle, la France rattrape son retard en créant des magazines spécialisés dans les illustrations comme « [i]La semaine de Suzette[/i] » en 1905 ou « [i]L’épatant [/i]» en 1908. Mais la BD a du mal à se défaire des textes rédigés sous l’image. Les bulles sont pour le moment, quasi-inexistante comme on peut le constater avec les œuvres les plus connues de l’époque telles que «[i] Bécassine [/i]» ou encore «[i] Les Pieds Nickelés[/i] ». Cela peut s’expliquer par le fait d’une grande tradition littéraire très forte chez nous mais qui se modifiera petit à petit pour donner la BD sous sa forme actuelle : avec des enchaînements de vignettes rythmant le récit, des bulles et accessoirement des onomatopées.
[size=150][b]Etablissement des grands classiques[/b][/size]
Cette évolution donnera naissance, par la suite à de célèbres personnages et à de nombreuses BD débutant dans les journaux illustrés de l’époque, avec en Belgique, le plus connu d’entre eux, créé par Hergé en 1926 : «[i] Le petit Vingtième[/i] ». Toutes ces BD sont considérées à présent comme les grands classiques : «[i] Tintin[/i] » d’[b]Hergé[/b], « [i]Astérix[/i] » de [b]Goscinny et Uderzo[/b], « [i]Spirou [/i]» de [b]Rob Vel[/b], « [i]Corto Maltesse [/i]» [b]d’Hugo Pratt [/b]et bien d’autres encore… D’autres qui, dans les années 1960, vont connaître un grand développement avec le célèbre magazine Pilote.
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[size=75]Reproduction d'une planche originale, par moi-même...[/size]
[size=150][b]L’âge de la maturité[/b][/size]
C’est à peu près à cette période que la BD commence à gagner en profondeur et à s’adresser directement à un public plus adulte avec des journaux tels que « [i]Hara-Kiri [/i]» de [b]Cavanna, Reiser et Georges Bernier[/b]. Cela ouvrira la porte, 10 ans plus tard, à des magazines subversifs comme « [i]Charlie-Mensuel[/i] » ou « [i]L’écho des savanes[/i] » et « [i]Fluide glacial[/i] ». En 1975, débarque dans les kiosques « [i]Métal Hurlant [/i]» de [b]Druillet [/b]et [b]Moebius[/b], qui se concentre plus sur les histoires de science-fiction avec des styles de dessins plus recherchés et aboutis.
[size=150][b]La BD au soleil levant : le MANGA[/b][/size]
Les autres pays ne sont pas en reste, surtout au Japon où la culture du manga (traduction : « [i]Images insolites [/i]») se développe surtout à partir des années 1950. Notamment avec [b]Tesuka Osamu[/b], qui est à l’origine du manga moderne (l’équivalent d’Hergé au Japon). Dès 1946, il lance le genre avec sa première série « [i]Machan no Nikkicô [/i]». C’était un auteur incroyablement prolifique, avec des séries des plus populaires comme « [i]Jungle Taitei [/i]» (le roi Léo) ; « [i]Atomu Jaishi [/i]» (Astro Boy : voir illustration)…
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[size=75]Reproduction d'une planche originale, par moi-même...[/size]
[size=150][b]Les spécificités de la BD du pays du Soleil Levant[/b][/size]
Le Manga est bien particulier et a ses propres codes, bien différents de la BD franco-belge. Tout d’abord, le MANGA se lit de droite à gauche, ensuite le découpage des planches est très dynamique et une simple action peut être décrite sur plusieurs pages à l’inverse de la BD franco-belge qui donne beaucoup plus dans l’ellipse. Les planches sont en noir et blanc et le dessin peut parfois paraître sommaire (alors qu’il peut se révéler très souvent très technique). Le MANGA a vraiment un sens de la lecture très différent des oeuvres européennes et touche des thèmes parfois très spécifiques à la culture nippone et asiatique au sens large, avec par exemple des histoires de science-fiction se mêlant aux mythologies et allant très loin dans l’anticipation et la violence graphique, avec des chefs d’œuvres tels que « [i]GUNNM[/i] » de [b]Yukito Kishiro[/b]. Une autre grande différence réside dans le fait que les Mangakas (dessinateurs), de véritables stars dans leur pays, prennent leur temps pour raconter une histoire sur plusieurs milliers de pages, comme par exemple Tesuka qui vers la fin de sa carrière produisit « [i]Black Jack [/i]» sa série la plus longue : 244 épisodes en 4093 planches (ouf)… :shock:
[size=150][b]Les Comics US : un nouveau genre[/b][/size]
Pendant le siècle passé, aux Etats-Unis, se forment de nouveaux genres de BD qui ne cesseront de l’accompagner : les « [i]adventures[/i] ». Cela commença très tôt avec des héros tels que [i]Tarzan, Dick Tracy[/i] ou même [i]Le Fantôme[/i]. Ce style d’histoire quitte le genre comique du début du siècle pour entrer dans un style de dessin qui se veut beaucoup plus réaliste avec des scénarios complètement fantastiques. Ainsi sont nés, par la suite et sur ce même élan, les super-héros, avec parmi les plus célèbres : [i]Superman, Batman, Captain America, Wonder Woman[/i]. Puis une deuxième génération de ces héros vit le jour dans les années 1960 avec des intentions plus subversives changeant même les codes du genre. Les héros sont faillibles : ils ont maintenant leur faiblesse et sont beaucoup plus sensibles et donc plus humains. Les BD «[i] X-MEN [/i]» représentent bien cette nouvelle mouvance en racontant l’histoire de ces mutants parias à cause de leurs différences. Dans les années 1990, cette tendance s’accentue en poussant davantage les héros dans l’exclusion : ce sont à présent des personnages torturés, à tel point qu’ils donnent un nouvel élan aux Comics. Le plus représentatif de cela étant « [i]Spawn [/i]» de [b]Todd Mac Farlane[/b] (voir illustration).
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Voilà, si vous voulez compléter ou réagir sur ce sujet, n'hésitez surtout pas
[size=150][b][color=darkred]TOPICS EPIDERMIQ' sur la BD :[/color][/b][/size]
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