[quote="Toomseuge"]De toutes façons, au final on s'en fout un peu de savoir qui est scientologue ou non, non? Il faut se faire à l'idée qu'aux USA, la scientologie est légale. Elle a pignon sur rue. En se promenant sur Hollywood bd, on voit carrément leur vitrine avec les gens en train de passer les tests... Dans un pays aussi religieux que les USA, où les sectes les plus folles sont tolérées, la scientologie ne choque pas autant que chez nous. Si on décide de "blacklister" tous les scientologues, on se prive de scénaristes ou cinéastes bourrés de talent comme Paul Haggis, ou d'écrivains comme Chuck Palahniuk, donc perso je ne me focalise plus là dessus depuis longtemps...[/quote]
Certes, mais ce n'est pas tellement le problème que soulève Zerozum.
Lui prétend affirmer que cette série délivre un message scientologue.
Or, il n' y a là que spéculations hasardeuses tirées par les cheveux (désolé, zerosum
).
Parmis celles et ceux qui essaient de trouver vers quoi s'achemine "Lost", il y a des théories dites "sectaires": les Autres, une secte ? Peut-être, mais dans la fiction. Pas dans le contenu que délivre la série.
Combien de fois faudra-t-il répéter que le propos est avant tout "civilisationnel" ? Lost montre avant toute chose qu'une additions d'individus ne suffit pas à créer une société rationelle et solidaire face à des dangers irrationnels et dévastateurs (qu'ils relèvent de la technologie ou de la nature). Un des enjeux est dit dans un titre: "Vivre ensemble, mourir seul".
Crénom, pour les contempteurs de la série, ceux-ci pourront dire à quel point son propos est réduit, rien qu'avec ce titre !
Sauf que le propos est tout, sauf réduit.
Ce qui est fascinant, ce sont justement les évolutions des personnages au travers de leurs relations au sein de la "communauté" des rescapés. Comment les enjeux de pouvoir, de pensée (Homme de foi vs homme de Science), les enjeux sentimentaux, créent une interconnexion entre les personnages, constituent un groupe, ou le défont (on peut par exemple analyser dans la S2 les rapports conflictuels parrallèles entre Jack et Locke, d'une part, et Ana-Lucia et Eko, d'autre part, et les conséquences que cela peut avoir sur une communauté).
Zerozum nous dit que le principe du "Nouveau Départ", de la tabula rasa, est symptomatique d'une expression scientologue dans la série, et que les flash-backs y contribuent. A mon sens, c'est une erreur monumentale, car plus les flash-backs nous révèlent ce qu'on vécut les personnages, plus ils prennent conscience de la lourdeur de leur passé: quand Sawyer fait son "coup d'état" par l'appropriation des armes, il reste en totale adéquation avec ce qu'il fut: "un zèbre ne change pas de rayures". On sait que c'est faux, que Sawyers est un gentil bad boy, mais ceci est déjà présent dans les flash-backs ! Son expérience sur l'île ne fait que confirmer ses vrais penchants, celle d'un type bourré de scrupules.
Alors que d'autres font acte de trahison, comme Michael (un des personnages "victimes", et non "coupables", dans les flash-backs).
Lé série peut être abordée sous deux angles:
- soit les mystères de l'île sont la finalité de la série
- soit ils n'en sont que le moyen pour décrire comment un microcosme social parvient à survivre sans perdre son humanité.
Les deux font l'objet d'une importance égale: tout le monde y trouve son compte. Amateur de théories, amateurs de personnages. Principes d'une série qui ne se fonde pas sur une "mythologie", mais sur une spéculation constante, sur ces deux thèmes.
Quant à la scientologie, toomseugue, elle a bien pignon sur rue comme le dit torrance: à Lyon, elle s'étale sur les pentes de la Croix-Rousses dans un bâtiment qui fait office de vitrine. Curieusement, certaines vitres ont été remplacées par des panneaux de bois: surement des subversifs qui ont caillassé les fenêtres de ces chiens (j'insulte la race canine).
En Espagne, le centre de la scientologie est devant... le parlement !
Alors effectivement, du point de vue américain, il est vain de "blacklister". Mais comparer la chasse aux sorcières macCarthystes à la dénonciation des sectes dangereuses me parait risquée, du point de vue terminologique.
Concernant Cruise, on sait qu'il n'a pas réussit à instrumentaliser Kubrick ou Spielberg, et a du fermer sa grande gueule de producteur devant De Palma. En cela, je ne le boycotte pas (en atendant la suite, car il est à un tournant de sa carrière).
Sur "MI 3", Abrams n'a été qu'un tacheron, un exécutant: il suffit de comparer le discours-manifeste de De Palma sur la foi en l'image cinématographique à cet "épisode" relevant de l'auto-célébration de l'acteur. Cruise a abandonné ce qu'il avait rêvé avec la franchise "Mission Impossible": faire du film d'espionnage dont le personnage est vue selon le regard différent de divers [u]auteurs[/u]. Abrams n'est pas un auteur de cinéma. C'est un boulimique qui s'éparpille dans ses séries, qui n'en glande pas une sur Lost, et a considérablement abandonné Alias, d'après ce que j'ai cru comprencre (pas vu la S5
).
En revanche, je suis vénère quand je lis ta révélation sur Paul Haggis. J'ai du mal à ne pas "focaliser". Donc, il suffit de mesurer l'investissement de propagande des artistes: Paul Haggis ne me semble pas un propagandiste avéré, Travolta si (avec son misérable film de S.F. tiré d'un roman de Ron Hubbard), et Cruise le devient.
Cela oblige à plus de discernement dans la vision des oeuvres (si "Le Dernier des Samouraïs" peut paraître "suspect", "La Guerre des Mondes" ne l'est en rien !).
Voilà pourquoi, selon moi, l'analyse de zerozum manque particulièrement de discernement, que ce soit du point de vue des sources "rumeurs", ou de la comparaison objective entre les thèmes lostiens et la scientologie.
Que l'on se penche sur les thèmes sociétaux de cette série, et on verra à quel point elle est riche.
L'agent Squeulit pensait qu'il s'agissait en fait d'une pierre de forme triangulaire