Lost m' a irrésistiblement inspiré quelques références, qui peuvent apporter quelques clés (dans la mesure où je n'ai vu qu'une poignée d'épisode).
[size=150][b]PLANETE INTERDITE:[/b][/size]
[img]http://sfstory.free.fr/images/PlaneteInterdite/1.jpg[/img]
Réalisation: Fred M. Wilcox
1956
Film culte, et premiere oeuvre cinématographique de S.F. tournée en couleur.
Quel rapport avec "Lost" ?
Dans [b]Planète Interdite[/b], un vaisseau débarque son équipage sur une planète inconnue pour enquêter sur la disparition d'un vaisseau 20 avant eux. Une planète dans l'espace comme un île dans l'océan.
Ils y retrouvent deux survivants: un scientifique qui travaille sur une antique civilisation E.T., et sa fille.
Or, la planète semble habitée par une créature immatérielle, qui devient rapidement une menace invisible: dans une scène qui fait sensation, elle apparait par fragment dans un champs lumineux lors de l'attaque du vaisseau (quand j'était mome j'étais pétrifié de trouille).
Mais surtout, à la fin, la créature s'attaque au savant et sa fille: sur son chemin, les arbres s'écartent, se déracinent, [u]seules manifestations de sa présence.[/u]
"Lost" reprend exactement le même procédé: quelque chose d'invisible, ou du moins d'indéfinissable, qui écarte la forêt.
[b]Spoiler pour ceux qui ne connaissent pas le film[/b]:
[color=cyan]A noter que cette créature n'est autre que [u]la projection incontrôlée du subconscient du savant[/u], servi par la technologie E.T.: j'y reviendrai.[/color]
[size=150][b]L'ILE MYSTERIEUSE[/b][/size]
[img]http://jv.gilead.org.il/gallica/ilemyst/pics/lilemyst.jpg[/img]
Un des plus grands chef d'oeuvre signé [b]Jules Verne[/b], écrit en 1874.
L'illustration est de Jules-Descartes Férat.
En pleine guerre de sécession, 5 hommes d'obédience nordistes sont pris dans le siège de Richmond, ville sudiste encerclée par l'armée nordiste. Se rencontrant par hasard, ils échaffaudent un plan d'évasion: s'emparer d'un ballon, et s'envoler loin de la place forte.
Leur plan réussit, mais pris dans une tempête prodigieuse, leur ballon est entraîné dans l'océan pacifique où ils s'écrasent sur une île... mystérieuse.
Quel rapport avec "Lost" ?
La première partie se nomme "[b]Les Naufragés de l'Air[/b]", terme qui correspond très bien à la situation des personnages de la série.
Secundo, [b]L'Ile Mystérieuse[/b] montre une collectivité de héros, tous extrèmement différents les uns des autres, mais parvenant à se compléter admirablement. Certes ils ne sont que 5, et pas une quarantaine comme dans "Lost", mais l'idée de devoir repartir à zéro pour survivre en groupe est la même. D'autant plus que Jules Verne fait des ses personnages des colons reconstruisant une "civilisation".
Il y a même un chien, pas Vince, mais Top :wink: .
Tertio, le roman commence de façon extrèmement spectaculaire pour revenir ensuite sur un "flash-back".
[u]Quatrièmement et surtout [/u], comme le titre l'indique, il y a un mystère dans cette île. Une présence au pouvoir prodigieux semble l'habiter: un pouvoir omnicient, omniprésent, mais invisible. Une présence bénéfique mais totalement inexplicable, jusquà devenir irritante autant que salvatrice, tant elle échappe à la compréhension de l'ingénieur qui dirige les colons. Tout le roman tend vers la résolution de l'énigme, bien sûr.
Cinquo: il y a un abandonné, sur une île voisinne, que les rescapés vont admettre dans leur communauté.
Ces deux derniers éléments, outre la nature irrésoluble du mystère, font également penser à la présence d'autres personnes, et d'autre chose, sur l'ïle de "Lost".
Enfin, le début du livre est d'une virtuosité poignante, dédiée à l'efficacité du récit, prenant immédiatement à la gorge. "Lost", dans son introduction, me fait penser à ce style incisif et accrocheur.
A voir et lire par vous même:
[b]PARTIE 1 LES NAUFRAGES DE L'AIR
CHAPITRE I
"Remontons-nous ?
- Non ! Au contraire ! Nous descendons !
- Pis que cela, monsieur Cyrus ! Nous tombons !
- Pour Dieu ! Jetez du lest !
- Voilà le dernier sac vidé !
- Le ballon se relève-t-il ?
- Non !
- J'entends comme un clapotement de vagues !
- La mer est sous la nacelle !
- Elle ne doit pas être à cinq cents pieds de nous !"
Alors une voix puissante déchira l'air, et ces mots
retentirent :
"Dehors tout ce qui pèse !... tout ! et à la grâce
de Dieu !"
Telles sont les paroles qui éclataient en l'air,
au-dessus de ce vaste désert d'eau du Pacifique,
vers quatre heures du soir, dans la journée du
23 mars 1865.[/b]
Non ? :wink:
[size=150][b]LE MONDE PERDU[/b][/size]:
[img]http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/medias/nmedia/00/02/11/66/affichette.jpg[/img]
Réalisé par Steven Spielberg
1997
Avec Jeff Goldblum, Julianne Moore, Richard Attenborough et Steven Spielberg qui se goinfre de pop corn dans un coin (si, si)...
J'ai bien écris [b]Le monde Perdu[/b] et non [b]Jurrassik Park[/b]. :wink:
Quel rapport avec "lost" ?
Il est surtout d'ordre esthétique: l'arrivée des deux tyranosaures vue par Jeff Goldblum depuis la nacelle où il se cache au-dessus des arbres se retrouve dans la façon de représenter la force invisible de l'île de "Lost". On y voit leur trajet (ils ne sont alors pas représentés, et c'est dix fois plus flippant) par le mouvement des arbres qui sont secoués et qui s'écartent sur leur passage.
De plus, les dinosaures, dans l'esprit de Spielberg sont aussi une projection. Dans une scène très autobiographique, un petit garçon prend le cliché d'un T-Rex. Spielberg n'a cessé de projeter mentalement et cinématographiquement les monstres qui hantent sa mémoire d'enfant.
Enfin, dans les deux opus qu'il a signé, spielberg insiste sur le fait que les dinosaures ne sont que le revers regressif du progrès, une projection vivante d'une forme de barbarie scientifique.
[size=150][b]Petite synthèse[/b][/size]:
La question qui se pose d'entrée dans [b]Lost[/b] est la nature de la "chose" qui menace les "naufragés de l'air".
Je ne peux m'empêcher de penser que comme dans [b]Planète Interdite[/b], la créature n'est rien d'autre que la projection de leur subconscient.
Je ne peux m'empêcher de penser qu'ils projettent leurs propres monstres intérieurs, comme chez Spielberg.
Et je ne peux m'empêcher que de la qualité de leur union viendra la résolution du mystère, comme dans [b]L'Ile Mystérieuse.[/b] Dans ce cas, le mystère est surtout révélateur de la personalité de chacun, comme l'indique les flash-backs.
En même temps, c'est à se demander si ce n'est pas l'île ou la forêt qui sont des entités vivantes
.
Ceci dit, j'avance trois oeuvres qui me touchent, mais il est clair que [b]Lost[/b] est pétrie de références, et que ça n'aide finalement pas tant que ça à clarifier la situation !
L'agent Squeulit pensait qu'il s'agissait en fait d'une pierre de forme triangulaire