Déambulations cinéphiliques

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Modérateur: Amrith Zêta

Déambulations cinéphiliques

Messagepar tonnerre de brest sur 26 Oct 2004 18:04

Je vous propose de naviguer de toiles en toiles, de sauter d'écrans en écrans, d'errer à travers les images qui vous ont marquées.
De voyager dans votre propre histoire cinéphilique, dans vos souvenirs, dans les émotions ou les reflexions que vous ont inspirés les films qui ont marqués votre vie.

Le cinéma est né en 1895. Bientôt 110 ans ! 110 ans de chefs d'oeuvres, de nanars, de films plus ou moins marquants.
Certains vous ont bouleversé plus que d'autres, peut-être même ont-ils bouleversé votre vie ! Venez nous raconter cette expérience.
Certaines scènes, qu'elles appartiennent à une oeuvre majeure ou mineure, vous ont interloqué, ému. Parce que c'était un grand moment de cinéma. Faites- nous partager ce que vous avez ressenti.
Un plan, un seul plan, peut graver votre mémoire à jamais ! Lequel ?

Venez ici raconter vos amours cinéphiliques sur un mode jubilatoire ou sérieux, comme votre propre sensiblité vous l'ordonne. Donnez-nous envie, faites-nous découvrir des choses que l'on ne connaissait pas, partagez vos moments de passions.
Ou partageons ensemble l' enthousiasme mutuel qu'ont procuré certains films.
Citez dans le réservoir inépuisable de nos rencontres filmiques ce qui vous a touché, transformé !
Et ne craignez pas de faire des liens improbables, de passer d'une chose à l'autre: ici, c'est la passion débridée qui parle.

Posts après posts, une déambulation cinéphilique, se dessinera, pleine de ramifications, de genres, d'époques... La carte d'un continent qui se nomme Cinéma !

Je ne pose qu'une contrainte: si vous évoquez la fin d'un film, le déroulement d'une scène clée, brandissez l'étendard SPOILER en début de post, afin de ne pas gâcher le plaisir de ceux qui n'auront pas encore vu le film, ou la scène ! Merci :D .

A vos souvenirs, anciens ou récents ! :wink:
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"Les Lumières de la Ville"

Messagepar tonnerre de brest sur 26 Oct 2004 19:17

Je commence par un des cinéastes que je place avec quelques autres au-dessus de la mêlée, Charlie Chaplin !
D'ailleurs, qui n'a pas de souvenirs d'enfance des "petits" films burlesques de Charlot ? Quelqu'un regardait-il l'émission "Histoires sans Paroles ?" ?

Mais là c'est de trois scènes d'un long-métrage dont je voudrais parler: "Les Lumières de la ville" ("City Ligths"). L'histoire d'amour désepérée d'un vagabond et d'une aveugle, basée sur une illusion...

Après moult péripétie, Charlot bat toujours le macadam et veut traverser une rue. Il passe entre les voitures arrêtées par le flot de la circulation, et aperçoit un policeman (vous connaissez la hantise que Chaplin, donc Charlot, avait des policemen). :shock: Sans se gêner et pour ne pas se faire voir, il ouvre la portière d'une voiture, passe dedans et sort par la portière opposée ! Et là, ravissante, une jeune fleuriste entend le claquement de la porte. Vite, elle tend des fleurs à Charlot ! charlot, ému par sa beauté, voit qu'elle fait tomber une fleur: il se penche pour la ramasser, et lui la montrant, se rend compte qu'elle ne la voit pas.
Il y a ces petits gestes sublimes de Chaplin: avant de vérifier sa cécitée, il soulève son chapeau d'un signe timide, comme pour dire "excusez-moi", et il passe sa main devant les yeux de la jeune fille.
Elle est bien aveugle. Plein de commisération, il achète un bouquet, renaclant quand même à donner ses derniers billets. A ce moment-là, le riche propriétaire de la voiture qu'il avait "emprunté" arrive, entre et claque la portière. "Votre monnaie !", dit la jeune fille dans un carton. Mais la voiture démarre.
Le drame est noué: la petite aveugle pense que c'est ce riche conducteur qui lui a acheté un bouquet. Comment pourrait-elle savoir que c'est en réalité un vagabond dépenaillé ? Et comment lui, amoureux fou, osera-t-il la contredire dans sa croyance, miséreux qu'il est ? On dit que l'amour est aveugle, mais jamais il ne l'a été autant entre deux personnages.
Sur la pointe des pieds, Charlot vient s'assoir près d'elle, pour la contempler... Il la regarde se lever, remplir un vase à une fontaine public, pour y plonger un bouquet ?
Non, pour le rincer, et ne le voyant pas, elle lui jette le contenu à la tronche ! :D

Il faut savoir que Chaplin a tourné plusieurs centaines de fois cette scène, sur plusieurs mois: elle est l'axe de départ. Et à l'heure où le parlant était en plein essort, chaplin refusait de s'y contraindre, préférant le muet.
Il refusait une explication facile de la situation. Il aurait pu mettre un carton où aurait été écrit: "la jeune aveugle pense que c'est ce riche conducteur qui lui a acheté un bouquet."
Non: Chaplin voulait une scène qui explique visuellement les choses, convoquant tous le langage cinématographique (l'apanage des génies). On n'imagine pas la difficulté qu'il a eu à trouver la solution basée sur le son (qu'on n'entend pas) et le regard: Charlot traverse une voiture de riche, claque la portière, ce qui fait lever les yeux de la jeune fille. Quand le riche propriétaire arrive, elle suit des yeux ses pas (qu'elle entend), son regard se tend vers la voiture, éclipsant Charlot, et là un seul carton (à peine nécessaire, d'ailleurs) évoque la monnaie.
Charlot suit le regard de la jeune fille qui passe de lui au riche, et se rend compte qu'elle les confond. Aussi va-t-il silencieusement se mettre à sa place (place sociale, aussi), sur le muret, près de la fille qui pense qu'il est parti, et se contente de la regarder comme un rêve.

Allez, une scène hilarante ! En quête d'argent pour celle qui ne l'imagine pas tel qu'il est, il s'essaie à la boxe. Sur le ring, il se trouve face à un mastodonte. Une musique légère commence (Chaplin composait ses musiques), et les voilà sautillant tous les deux, en rythme sur la musique, comme dans une chorégraphie. Charlot veut fuir les coups, il se débrouille pour passer derrière l'arbitre qui sautille entre les deux boxeurs ! Celui-ci se rend compte du statagème, et repasse derrière Charlot qui lui refait le coup. Mais Charlot les bouscule tous les deux, et prend la place de l'arbitre désorienté :D ! L'arbitre sautille toujours avant de se rendre compte qu'il n'a rien à faire devant l'autre boxeur, et remet la situation en règle. Arrive le gong. Charlot trouve le moyen de s'accrocher à la ficelle du gong: quand il se lève, le gong sonne et les deux joueurs se rassoient. Tout devient frénétique, et finalement, l'adversaire met le vagabond K.O.
Transporté dans les coulisses, celui-ci, à peine se réveille-t-il, reçoit sur la tête des gants qui se décrochent. Il finit sa carrière de boxeur assomé !
Les mots ne sont rien, ils ne peuvent pas faire rire comme les images de Chaplin: puissent-ils vous donner envie de voir ce film !
:wink:

Je raconterai la dernière scène, qui touche le sublime (excusez-moi, je deviens vite dithyrambique sur Chaplin :), et à juste titre, non mais oh ! :D ). mais là, ce sera [b][color=blue]spoiler[/color][/b] !!!

Quelqu'un connait-il bien ce film ?
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Messagepar Mad sur 26 Oct 2004 19:50

Non, en fait, j'ai tout à découvrir de l'univers Chaplin... moins ce que tu m'en as déjà dit bien-sûr ;)


Pour ma part, depuis mes premiers pas au cinéma... enfin, dans les salles de cinéma, j’ai toujours eu peur. Pas du noir non, pas tellement de ne pas avoir de place, pas trop de rater le début du film, puisque je m’arrange pour arriver tôt, mais bien de m’être trompé de salle. Mais si j’ai tout en main pour en être sûre, je doute jusqu’à ce qu’un élément du film (acteur, titre, etc.) me rassure. Mais, je dois avouer que quelque part au fond de moi, j’aime bien cette sensation, j’ai le trac, et ça, c’est coutumier au cinéma ;) En bref, ça fait partie du charme.

Mais je ne suis pas venue pour ne raconter que ça... c’était en matière d’introduction, comme lorsque j’entre dans la salle. (Ah autre chose... les pubs, je supporte de moins en moins. Et dire qu’on devrait avoir droit à un court-métrage normalement !)
Je sais que certains films (et là, je vais peut-être aussi parler de certains que je n’ai vu qu’à la télé, c’est dire si leur impact réel fut fort, car privé de leur support initial) m’ont réellement émue. J’ai déjà cité maintes fois « [b]Philadelphia[/b] » de Jonathan Demme, et ceux qui l’ont vu savent certainement pourquoi.

[img]http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/medias/nmedia/images/affiches/026602.jpg[/img]
Le jeu des acteurs est formidable, les moments forts, et la fin, ah, je ne raconte pas la fin. Malheureusement, pour en parler plus [i]techniquement[/i] il me faudrait le revoir, car ça fait assez longtemps maintenant. Mais l’un des éléments les plus importants du film est tout de même la tonne d’émotion qui s’en dégage.

Je regrette de n’avoir jamais vu les deux prochains films sur grand écran :
« [b]Abyss[/b] » de James Cameron, que je ne me lasse jamais e revoir. Je ne sais pas vraiment pourquoi en fait. J’ai dû, là aussi, bien m’attacher aux acteurs. C’est de la science-fiction sous marine, peut-être est-ce pour cette raison--le monde du silence dit-on—qu’il m’attire encore plus que la SF terrestre-[i]aérienne[/i] ou interstellaire.

[img]http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/cinestore/visuel/01/53/015343.jpg[/img]

Pour ceux qui ne l’ont vu : [color=red]SPOILER[/color]
[quote="c’est spoiler alors surlignez ce que j’"][color=white]Dans ce film, les protagoniste rencontre, à la fin, un peuple pacifique (pacifique... je ne sais même plus s’ils y sont, dans le Pacifique) alors que, durant tout le film, ils chutent, dans tous les sens du terme, de plus en plus bas. Il semble ne pas vraiment y avoir d’espoir. Mais ça fini bien, miraculeusement ? D’habitude, ça m’embête un peu le happy end, mais dans cette situation, justement, il n’en ressort pas réellement de morale spéciale. C’est un peuple qui sait manipuler l’eau, qui vit au fond de l’océan, qui sauvent la station. Sans elle, les êtres humains qui s’y trouvaient seraient morts sans doute, surtout, euh... Virgile (ce n’est qu’un surnom, mais le seul dont je me souvienne) ; ce n’est pas comme un « Independance Day », etc. où le peuple américain (ou autre) gagne à la fin. Ici, c’est l’Autre qui sauve, sans raison, sans rien demander, l’Homme.
De plus, je trouve la photographie très belle, les plans efficaces surtout pour les effets d’éloignement, de profondeur, et même d’oppression, oppression due à l’eau, mais aussi au temps qu’il reste. Cette pression/oppression que l’on retrouve chez le «[i]méchant[/i] de l’histoire (le moustachu).[/color][/quote]
Ah, coup de cœur aussi au rat blanc ;)

Le second film, vu sur petit écran, dont je voudrais parler un peu, et que j’ai découvert l’année dernière seulement ou même celle d’avant, c’est « [b]2001, l’Odyssée de l’espace [/b]» de Kubrick.

[img]http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/medias/nmedia/00/00/01/27/afte.jpg[/img]

C’est même grâce à toi Tonnerre, que je l’ai vu, car, souviens-toi, sur le forum où nous étions, tu nous avais signalé qu’il passait sur Arte. J’ai donc pris une cassette (celle où se trouvait « The Truth ») et l’ai enregistré, de peur de m’endormir devant (en ce temps-là, je ne faisais pas long feu le soir en semaine).
Ce film est tellement vaste qu’il me serait difficile d’aborder tous les points. J’en avais parlé à l’époque, en faisant des parallèles avec « The X-Files », Voici ce que j’en disais :
[color=red]Spoilers possibles[/color] :
!
!
!
!
!
[i]Je vais écrire plus ou moins dans l’ordre où me sont venues les idées.
Le titre : on dirait qu il y a eu une légère erreur de traduction « 2001, A Space Odyssey » devient « 2001, L’Odyssée de l’espace » (et non « 2001, Une Odyssée de l’espace »), comme « Star Wars » est devenu « La Guerre des étoiles » au lieu de : « Les Guerres de l’Etoile ».

Le début de FTF rappelle effectivement fortement le début de 2001 : l’aube de l’humanité ; et plus tard lorsque les hommes viennent explorer le cratère du monolithe sur la Lune, c’est comme dans le film lorsque les hommes en combinaisons hermétiques viennent dans la grotte découverte par des enfants (on peut aussi penser à « Evolution », avec D. Duchovny).
Dans le pilote XF, on trouve un être en forme de singe dans un cercueil, est-ce un clin d’œil à 2001 ?
Je dois dire aussi que j’avais pensé, en voyant le décor du début de 2001, que je me préparais à faire un rapport avec le paysage lunaire, mais c’était déjà un paysage lunaire.
Il y a aussi ce que, je pense, Kubrick a voulu faire passer comme messages : le début de l’humanité devient synonyme de violence gratuite, inutile, les premières armes. Est-ce l’influence du monolithe, de Dieu, d’où les guerres de croisades (l’actualité nous en montre un autre exemple : prendre son dieu comme prétexte à la guerre) ? La violence semble être un thème récurrent chez Kubrick, ainsi que le regard. (Parenthèse : Dans « Cypher », comme dans l’épisode croisé avec « Profiler » du « Caméléon », on retrouve le système d’« Orange mécanique » qui écarquille les yeux.)
Comme le dit Sculler*, le monolithe peut aussi être comparé à la soucoupe trouvée en Afrique, dans XF, porteuse d’un message, émettant une certaine force d’attraction, etc.
J’ai trouve aussi amusante la forme d’un des vaisseaux, celui en anneau qui m’a rappelé l’Odysseus dans « Ulysse 31 » (croyez-vous que les concepteurs du dessin animé se sont inspirés de 2001, ou bien que cette forme est d’une inspiration plus ancienne), en plus Odyssée, Ulysse, Odysseus c’est le même mot ! Dans « L’Ultime secret » de Werber, on retrouve un Ulysse, on retrouve un explorateur du cerveau humain, on retrouve le jeu d’échecs, l’intelligence artificielle (qui est même plus que cela : la conscience artificielle).
Un autre lien très fort avec XF, mais qui je pense, est une préoccupation plus large : la désinformation : on cache la vérité au public, aux explorateurs, etc. Dans l’episode où Williams se fait enlever, on voit un dôme qui s’ouvre. L’image est la même que dans 2001.
Bien sûr le sujet de l’I.A. est très très présent. Il y a aussi un rapport avec la Charte des robots (qui n’est pas respectée ici).
Une image m’est apparue en voyant les déplacements des gens dans les vaisseaux : Eischer et ses labyrinthes, ses dessins impossibles, sans dessus dessous !
Il y a aussi un bon sujet de philo à traiter : l’ordinateur, l’art, l’intelligence et les émotions : Hal évalue les talents artistiques, les progrès, il prévoit, comme dans un jeu d’echecs les intentions de ses « adversaires », il devient paranoïaque presque, violent, comme le singe du début devant le monolithe.
Certains décors de l’intérieur du vaisseau et à la fin, dans la pièce (blanc et lumineux, lumière provenant de l’intérieur des murs, du sol) ont peut-être influencés ceux de l’intérieur du dôme au milieu du champ de maïs dans FTF.
Un de mes films préférés est « Abyss »**, et j’ai retrouvé dans 2001 beaucoup des traits communs : la capsule de réparation, les combinaisons (qui m’ont rappelé celles de Bioman !), les couleurs, la solitude (Dave/Virgil (je ne sais plus le nom du personnage, juste son surnom)). (Autre parenthèse : Dave ne serait-il pas comme David face à Goliath (Hal) ?) et il y a la découverte d’une nouvelle technologie E.T. (« aquaterrestre » dans « Abyss ») ainsi que dans XF.

J’ai aussi eu une image de « Superman » en voyant le monolithe plat errer dans l’espace (une prison pour méchants dans « Superman »).
Une des dernières images de 2001 a été inspirée de la fresque de la chapelle Sixtine, évidemment : la main tendue vers dieu (dieu étant le monolithe).
Et finalement, les 3 épisodes d’XF qui se suivent peuvent être synthetisés en un film : 2001 ; je m’explique : « Le Fantôme dans l’ordinateur » pour l’I.A., « Espace » (tiens, Ed Lauter, le lieutenant colonel Belt, jouait dans l’épisode de Magnum d’aujourd’hui !!) pour le côté homme dans l’espace (réparation du vaisseau), « L’Ange déchu » pour le côte E.T. et religion (ange).
Voilà mon petit compte rendu, j’espère que c’est assez clair.[/i]

* ;)
** Ah bah vous voyez :)
!
!
!
!
!
Il faudrait là-aussi que je le revoie pour en dire plus. Et sur grand écran !


[img]http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/medias/nmedia/images/affiches/000466.jpg[/img]

Un autre film que j’aime beaucoup, et qui a une histoire spéciales au cinéma, je crois, à Paris en tout cas, c’est « [b]The Rocky Horror Picture Show [/b]» de Jim Sharman et Richard O’Brien, que j’ai vu aussi sur Arte il y a plusieurs année, en VO (merci Arte). C’est plutôt spécial, délirant, et moi, ce film me fait un effet dingue ; ça m’excite à l’intérieur, ça me donne la pêche, et pourtant, finalement, c’est plutôt triste, enfin, tout dépend de quel point de vue on se place.

Allez, je parle encore d’un (ou deux) film(s) et j’arrête (pour l’instant peut-être), c’est « [b]Signes[/b] » de M. N. Shymalan (je l’ai bien écrit là ?), et celui-là, ouf, je l’ai vu sur grand écran !

[img]http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/medias/nmedia/00/02/48/21/affichette2.jpg[/img]

En fait, ce film m’a révélé quelque chose que je savais être au fond de moi sans pour autant pouvoir le déterrer. Les signes qui nous entourent, nous devons savoir les voir, les reconnaître, et les interpréter. C’est tout une discussion sur le Hasard, le Destin, sur l’Existence, sur Dieu, sur la Chance,... Des questions existentielles en somme. Depuis, je fais beaucoup plus attention (ça en devient même automatique) aux signes qui nous entourent afin de pouvoir au mieux savoir comment agir.

Ah, avant d’arrêter, je fais un signe à « [b]eXistenz[/b] », de Cronenberg, qui a, à mon goût, souffert de l’ombre créée par « Matrix » sorti à peu près en même temps et qui m’a réellement marquée, parce que lui aussi, même moins évidemment, soulève des tas de question d’ordre historique, philosophique et psychologique... et oui !

[img]http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/medias/nmedia/images/affiches/026676.jpg[/img]

Enfin, à l’époque où je l’ai vu, je faisais déjà des liens entre tout et étant en DEUG d’anglais, j’analysais la civilisation américaine (assez bizarre quand-même, cette civilisation...) à travers non seulement la littérature mais aussi à travers les films. C’est peut-être pour cela que les films que je cite sont majoritairement américains.
Last edited by Mad on 28 Oct 2004 19:34, edited 2 times in total.
[b]Mad : [url=http://www.eapoe.org/works/tales/mystfb.htm]R. von Jung[/b][/url]
[img]http://img125.imageshack.us/img125/3218/terrybanis5.jpg[/img]
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Messagepar Guigui sur 26 Oct 2004 21:46

[quote]Ah, avant d’arrêter, je fais un signe à « eXistenz », de Cronenberg, qui a, à mon goût, souffert de l’ombre créée par « Matrix » sorti à peu près en même temps et qui m’a réellement marquée, parce que lui aussi, même moins évidemment, soulève des tas de question d’ordre historique, philosophique et psychologique...[/quote]
Ben vi mais [i]eXistenZ[/i] n'est largement pas le meilleur film de CRONENBERG... Mais bon, il est bon tout de même c'est sûr :)

Bonne idée, ce topic Tonnerre, n'hésite pas à l'illustrer d'images :)
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Messagepar Little.alien sur 26 Oct 2004 22:55

Ouh la !! Ce topic est fait pour moi ! (N'est-ce pas No 6 ? ;))
Demain je reviens parler de ce qui m'a marqué dans le cinéma, grâce à mes propres découvertes mais aussi grâce à mes profs de ciné :)
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Messagepar N°6 sur 26 Oct 2004 22:59

Heyyyyyy, mais il est fait pour moi aussi d'abord ! N'est-ce pas tonnerre ?! ;) Idem que Little, I'll be back pour parler un peu de mes allées et venues cinéphiles et nocturnes...
Si quelqu'un m'a compris c'est que je n'ai pas été clair.
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Messagepar Retro sur 26 Oct 2004 23:39

J'ai accroché tout de suite à ExistenZ, (je connais pas le reste de Cronenberg ). Et bizarrement ce n'est pas l'aspect visuel (auquel je m'attache le plus souvent) qui m'a particulièrement plu, mais j'ai trouvé la narration exellente, dérangeante, tout comme le jeu des acteurs, décalé, irritant, perdu ...en fait au départ j'ai trouvé qu'il jouaient faux, mais quelques visionnages plus tard je me suis rendu qu'ils jouent des roles de personnage eux-même dans des personnages (je sais pas si je suis très clair là ... pardonnez moi je dors pas beaucoup ces temps ci.) Bref j'y ai trouvé une espèce de mise en abimes du coté "role" en lui même.
Et puis j'adore les clins d'oeils, et dans ce film y'en à partout. Des clins d'oeils du film à lui même... un vrai jeu de piste. :)

Concernant l'aspect purement visuel, qui en général me marque le plus dans un film, je pense bien sur à tout ce qu'à fait BURTON ( sauf la planète des singes, je refuse encore de le voir, je connais pas)
...
Un coup de coeur au pétage de plombs de Michele Pfeiffer....
(ATTENTION, eventuel petit SPOILER )
(quoique celui qui à jamais vu ce film ....)
A son retour dans l'appart après sa chute de l'imeuble et sa résurection , elle joue super bien, complètement tarée. En plus je viens juste de remarquer le détail des néon sur le mur, au départ c'est écrit HELLO THERE, elle brise le O et le T, j'avais jamais remarqué jusqu'à présent.

Un coucou à "La Haine", je me souvient de très belle photos, expréssives, abruptes.

Coté humour;
Un moment qui à particulièrement marqué mon adolescence perturbée , la scène des acides dans "Le péril jeune" ( Klapisch )

Ewan Mc Gregor, que je retiens pour son incrayable capacité à pousser des cris superbe, si! Si! regardez les films, il gueule tout le temps.
Trainspotting, Une vie moins ordinaire, Moulin Rouge ( Hein? Ah oui , il chante aussi ;) ), Le veilleur de nuit, Voyeur ... quel talent :)

Un film qui à changé ma vie! Sans aucun doute Qui veut la peau de Rogers Rabbit :) , et je rigole pas en plus, il est parfait!
Le cinquième élément dans son ensemble, décor, personnage, ambiance... couleurs aussi, magnifique !

Et aller je vous donne une scène qui m'a marqué, "Arizona dream"
SPOILERS
Quand la jeune fille sort sous l'orage, à la fin de l'anniversaire surréaliste, pour se suicider. Je ne sais pas trop ce qui me branche là dedans, l'ensemble certainement qui est au poil à e moment là, l'orage, la lumière est bonne, le visage de l'actrice ... et toutes les tortues qui marchent dans l'herbe . Si quelqu'un a une théorie

Je reviendrais pour plus de détails ultérieurement (je pourrais vous parler de Cube, A toute vitesse, Braveheart, La maison assassinée, Moulin Rouge (je sais je suis pénible :p), Les beignets de tomates vertes, Entretien avec un vampire, et tant d'autres .
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Messagepar Retro sur 26 Oct 2004 23:41

[quote]Un coup de coeur au pétage de plombs de Michele Pfeiffer....
(ATTENTION, eventuel petit SPOILER )
(quoique celui qui à jamais vu ce film ....)
[/quote]

Je parlais de BATMAN LE DEFI, mais emporté par mon élan, j'ai oublié de le préciser. :)
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Messagepar Mad sur 27 Oct 2004 10:45

[quote="Guigui"]Ben vi mais [i]eXistenZ[/i] n'est largement pas le meilleur film de CRONENBERG... Mais bon, il est bon tout de même c'est sûr :)[/quote]

Oui, mais moi, c'est CE film que je préfère de lui (enfin, de ce que j'ai vu de lui ;) )


[img]http://hitchcock.tv/image_source/hitchcock.jpg[/img]

Je voudrais un petit peu m'arrêter sur Hitchock aussi. J'ai découvert très jeune, et j'avais déjà certainement un penchant pour le genre d'histoires qu'il mettait en scène. J'adorais aussi la "Twilight Zone" par exemple.
Aujourd'hui seulement je le redécouvre, réalisateur... je veux dire, enfant, c'était les histoires qui m'intéressaient ; aujourd'hui, je peux plus apprécier ses talents, ses inovations, la progression de l'angoisse, etc.


Et d'autre part, j'aime aussi beaucoup la façon qu'à Tonnerre de Brest de raconter le cinéma et son histoire ;)
Last edited by Mad on 28 Oct 2004 13:32, edited 1 time in total.
[b]Mad : [url=http://www.eapoe.org/works/tales/mystfb.htm]R. von Jung[/b][/url]
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Messagepar tonnerre de brest sur 27 Oct 2004 16:39

[quote]enfin, dans les salles de cinéma, j’ai toujours eu peur. Pas du noir non, pas tellement de ne pas avoir de place, pas trop de rater le début du film, puisque je m’arrange pour arriver tôt, mais bien de m’être trompé de salle. Mais si j’ai tout en main pour en être sûre, je doute jusqu’à ce qu’un élément du film (acteur, titre, etc.) me rassure. Mais, je dois avouer que quelque part au fond de moi, j’aime bien cette sensation, j’ai le trac, et ça, c’est coutumier au cinéma En bref, ça fait partie du charme. [/quote]

C'est exactement cela, le charme, au sens d 'envoutement, presque... :wink:
Ce dont tu parles est une des multiples façon de ressentir le "rituel" de la séance de cinéma. Au début il y a la queue, l'attente, puis le guichet. On paie sa place: on a franchit un pas et nous voilà dans l'enceinte. Premier passage... On a quitté le monde extérieur pour entrer dans la vaste boite à rêve... Alors commence la quête: s'il y a plusieurs salles, quelle est la bonne ? Surtout ne pas se tromper !
Quelqu'un vient déchirer le ticket."Aidez-moi", pense-t-on :D La personne nous indique alors la salle. Second passage... On entre en immersion.
On entre dans le sas qui accède à la salle. Deux portes. Le monde du réel s'éloigne de plus en plus... Troisième passage.
On s'installe, on regarde les bandes-annonces dans une lumière semi-tamisée, et les pubs (au lieu d'un bon court-métrage, effectivement, grrrr), on se cale, on demande au grand de devant de se baisser un peu... On est déjà entre veille et sommeil, dans un état hypnagogique... quatrième passage...
Puis les lumières baissent, nous plongeons dans la nuit du songe conscient, nous plongeons dans le miroir... Cinquième passage...
Puis le film se finit. Les lumières reviennent. Etrange retour au réel. On prends la porte de sortie de la salle (cinquième, sixième passage :D ), encore dans la torpeur du siège, dans les images du film. Au bout de l'escalier une porte s'ouvre sur l'air frais, l'air non conditionné qui nous fouette le visage. Retour au réel. Septième étape. On repart, méditatif, et bien que la réalité soit toujours la même, on emporte avec nous quelque chose du rêve qui a eu lieu là-bas, dans cette parenthèse des images, qui vit dans l'esprit et le coeur, et finalement parfois, non, la réalité n'est plus la même...

Il y a un très beau film qui raconte ce parcours: "La Rose Pourpre du Caire", de Woody Allen. Quelqu'un l'a-t-il vu ?

[quote]Non, en fait, j'ai tout à découvrir de l'univers Chaplin... moins ce que tu m'en as déjà dit bien-sûr
[/quote]

Alors fonce ! :D Commence par les burlesques, puis lance-toi dans les longs-métrages... Au bout de son oeuvre, tu n'auras qu'une envie, voir et revoir encore, pour rire et t'émouvoir, encore et encore. Imagine une synthèse Molière/Shakespeare au cinéma, ça te fera lêcher les babines, mais avant d'entrer dans de telles considérations, laisse-toi aller aux aventures épiques, sociales et oniriques de Charlot, le seul personnage à qui son créateur n'a pas donné de nom (charlot est indiqué sous le nom: "The stamp", le clochard, le vagabond), et qui a tellement enthousiasmé les foules que ce sont elles qui se le sont appropriées en le nommant !

[quote]Ben vi mais eXistenZ n'est largement pas le meilleur film de CRONENBERG... Mais bon, il est bon tout de même c'est sûr
[/quote]

Changement de cap ! :wink: "eXistenZ" et "Matrix" sont deux films dont la comparaison est riche d'enseignements. Leur sortie simultannée en dit long sur les inquiétudes qui taraudaient les cinéastes à ce moment-là, mais les différences de traitement sont passionnates à analyser.
Sinon, c'est sûr qu'un bon "Vidéodrome" demande de s'accrocher un peu plus ! Et pourtant les thématiques restent très proches ! Non ?
Ce que tu dis est vrai, Retro, en y songeant bien: il y a un changement de jeu au fur et à mesure des mises en abymes, ce qui rend d'autant plus remarquable le jeu des acteurs (Jennifer Jason Leigh qu'ont ne voit pas assez, et Jude Law, dans un de ses premiers grands rôles, si je ne m'abuse).
Un vrai jeu de piste, un labyrinthe, comme un "cube" virtuel !
Et quel final ! Mais, shut... :wink:

Concernant "2001", bien vu, Mad ! J'ai toujours ma petite théorie selon laquelle X-Files est une sorte de vaste remake de ce film, avec toutes les liberté possibles et imaginables, bien sûr. :wink:

En tout cas , merci Mad, Guigui, Little.Alien, N°6 ( :wink: ), Retro: je me demandais si le topic ne laisserait pas un peu dubitatif.
Et Welcome aux cinéphiles qui viennent nous faire partager un bout de leur chemin !
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Messagepar marita corabuvias sur 27 Oct 2004 17:42

et bien le premier film que je suis allée voir a été un Walt Disney:La Belle et la Bête.Le choc!pour la premiere fois je pénétrais dans une salle de cinéma,pour la premiere fois je ressenti le pouvoir que peux avoir le cinéma.ça secoue quand on a que 7 ans.
Puis du Walt Disney et encore du Walt Disney:Aladin,le Roi Lion et tout ça(au grand désespoir de ma mere qui elle s'ennuyait ferme,ça se comprend).

Et c'est avec ce film que j'ai découvert une autre facette du plaisir de voir un film avec plein de gens autour:Un Indien dans la Ville.Voir un film au cinéma c'est partager un film avec les autres personnes qui sont dans la salle:tu ries en même temps qu'eux,tu pleures avec eux,tu as peur avec eux.

Mais aussi mes parents m'ont fait découvrir quand même les joies du petit écran,de pouvoir regarder plusieurs fois un film qu'on a adoré.Ma mère nous avait fait découvrir Sissi.Premier film,je ne pensais pas que ça m'émerveillerais,que ça m'interesserais autant(moi qui ne jurais que par les dessins animés et Walt Disney).La magie du cinéma peut etre dans ton salon devant ton petit déjeuner.
C'est à partir de ce moment là que j'ai vraiment commencé à être éblouie par le cinéma.

Puis CM2,mes parents me font voir un film de 1965.Au début je me dis "pfffff un film ancien c'est stupide" et puis je commence par me laisser transporter par la voix de julie andrews,par les chansons(oui bien sur c'était la Mélodie du Bonheur).Là encore ce fut un choc.Je ne pensais pas qu'une comédie musicale puisse me faire autant d'effet(oui il y a quand même une différence entre les chansons de Walt Disney et celles des comédies musicales.Puis les films de walt disney ne sont pas vraiment des comédies musicales).J'ai été séduite,ça m'a beaucoup émue.
Last edited by marita corabuvias on 28 Oct 2004 8:17, edited 1 time in total.
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Messagepar Retro sur 27 Oct 2004 22:24

[quote]Retro: je me demandais si le topic ne laisserait pas un peu dubitatif.
[/quote]

Détrompe toi, ce n'est pas le topic qui me laisse dubitative, mais plutot ma propre approche du cinéma.
Je n'ai aucun doute quant à ce qu'un film me laisse comme impression ou me fait ressentir ou encore peut changer en moi, mais je n'arrive pas toujours à expliquer cela. Je ressort de la salle obscure, ou de devant mon petit ecran (encore que cela n'ai pas grand chose à voir) et je reste là avec une boule d'émotions en quelque sorte que je ne sais pas expliquer, et en un sens je crains surement de briser la magie en comprennant le pourquoi du comment.
Pourquoi cette chair de poule lors de telle ou telle scène ? Pourquoi cette angoisse lors de tel autre moment ? D'ailleurs je suis même parfois bien incapable de definir l'emotion en elle même.

Prennons un exemple simple, que tout le monde connais je pense, Braveheart;
La musique me donne des frissons, je jubile lors des scènes de batailles, j'ai le souffle court au final, je me marre avec l'irlandais fou, mais je n'arrive pas à m'expliquer pourquoi. Pouquoi plus cette scène qu'une autre similaire dans un autre film, ou est la différence? Et en fait je crois que je ne pose pas vraiment la question, je fais l'eponge et aspire les sensation sans les nommer.

Et dans cette mesure effectivement le topic me force à m'interroger pour essayer d'expliquer et de faire partager le ressenti de certains moment de cinéma. Mais en fait je ne doute à aucun moment, je cherche juste à comprendre.

Retro... OUF !
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Messagepar Little.alien sur 27 Oct 2004 22:27

Alors, me revoilà pour faire mon long post sur ce qui est devenu ma passion (Et le sujet de mes études) au fil des années.
Avant, j'allais très très peu au cinéma. (La salle de ma ville est minuscule, et à chier en vérité) Dès 1999, je me suis mise à y aller un peu plus. Le summum étant depuis que je suis en fac de ciné.
J'ai des films cultes de mon enfance, découverts grâce à la télé, à mes parents, mes frères et soeur. Et d'autres que j'ai découvert plus tard, grâce à mes profs chéris de la fac ;)

Les films de mon enfance sont très nombreux, car, comme la musique, j'en ai découvert grâce aux parents et aux frères et soeurs. Mais je vais y revenir plus tard.

Commençons par le commencement, sans parler des Disney, je crois que le premier film qui m'a bien marqué, est [b]L'histoire sans fin[/b], une aventure extraordinaire d'un enfant qui découvre un nouveau monde dans un livre très particulier. Je ne l'ai pas revu depuis longtemps, donc je n'ai pas d'oeil critique vis-à-vis de ce film que j'ai l'intention d'acquérir en DVD et de revoir régulièrement (Ça a beau être pour les enfants, c'est justement toute mon enfance.)


D'autres m'ont laissés une trace indélébile dans la tête, mais sont aujourd'hui introuvables, notamment à cause du fait u'étant petite, je ne retenais pas les auteurs ni les acteurs, juste le titre, il y a [b]Tom Pouce[/b] (Dans les années 70) et [b]Le Petit Poucet[/b] (Je devrais voir imdb ma foi !). Il y a aussi l'excellent film d'animation [b]Gandahar[/b] co-écrit par Asimov himself s'il vous plaît ! Qui a également fait toute mon enfance. Très étrange ce film, et pourtant je l'adorais ! (Les hommes qui parlent le passé/futur : "tu étais-seras heureux !", les robots qui ne parlent pas mais qui font peur, et cette musique si stressante qui les accompagne à chacune de leur apparition).
[b]Chantons sous la pluie[/b], toute mon enfance encore, je me le suis achetée en DVD tellement ce film est bon !
J'ai découvert aussi beaucoup de film en noir & blanc dont je ne me souviens pas la moitié (Sauf le fameux [b]Shop around the corner[/b] et [b]La vie est belle[/b] de Capra, merci No 6 ;) et sûrement Mr Stooge.)
Et évidemment le grand Chaplin dont je connais beaucoup de ses films (Moins ses courts.), et Laurel & Hardy.
Je sais que j'avais également vu le fameux [b]Rosetta[/b], que je n'avais pas aimé, et que j'ai revu au complet l'an dernier en cours, et que j'ai pas plus aimé ! lol

Bref, la liste est encore trèèèèèèèès longue, alors je vais m'atteler aux réalisateurs que j'ai découvert avec mes profs dans le prochain post !
(Accrochez-vous, y'a du Varda, Mankievicz, Méliès, Lubitsch, Lang, etc. ;))
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Messagepar Little.alien sur 27 Oct 2004 23:21

Quand certains de ma génération se cantonnaient à La Boom, moi, je découvrais d'autres films, plus poétiques, plus prenants, plus surprenants que ce "classique" de ma génération que je n'ai jamais vu. (Un jour, j'ai voulu regarder par curiosité, je me suis arrêté au moment où Marceau plante une fourchette dans la main de l'autre fille...)

Je vais revenir plus longuement sur les quelques films que j'ai cité plus haut :


[b]Gandahar[/b], film d'animation de 1988, réalisé par René Laloux, et Harvey Weinstein. et co-écrit par Jean-Pierre Andrevon et Isaac Asimov.
Ce film est un peu compliqué à raconter, d'abord parce que je n'ai pas de souvenir dans les détails (Bien que l'ayant vu des dizaines de fois), alors je vais essayer de faire avec mes souvenirs et mes sensations surtout :

Un monde où les habitants communient avec la nature. Ce monde est envahis par des robots venus du futur pour diriger la race humaine (Ils les emprisonnent dans de grands oeufs). Deux personnes vont essayer de sauver la Terre en éliminant les robots. Et va s'ensuivre un espèce d'aventure pas trop bourrée d'action, mais surtout d'un voyage du héros au travers de ce monde auparavant idyllique, rencontrant des gens de toute sorte (Surtout des êtres difformes mais aussi ceux qui parlent le passé-futur, dont j'ai parlé dans mon post précédent.)
Ce qui m'a beaucoup marqué étant petite, c'est l'attitude des robots : des humanoïdes noirs, sans bouche ni autre orifice, (Même pas sûre qu'ils aient des yeux), juste un espèce de hublot sur la poitrine qui devient rouge lorsqu'ils vont emprisonner les humains. (D'où une impression de déjà-vu ou de clin d'oeil dans [b]I, Robot[/b] ;))
Je me souviens également parfaitement de la musique, notamment, celle accompagnant chaque arrivée de l'armée de robots (Marchent en ligne, pas un qui dépasse, les bruits de pas qui résonnent dans ton corps), leur apparition est toujours accompagnée d'une espèce de peur, à cause de cette rigidité, et de la musique qui elle même est une espèce de rythme militaire résonne, qui fait des échos. Bref, je ne vais pas raconter la fin, mais ce film m'a toujours subjuguée, et malgré cette espèce de peur sourde que j'avais quand se faisaient entendre les bruits de pas des robots, je continuais à le voir et le revoir indéfiniment. (C'est étrange, parce que c'était à une époque où je faisais facilement des cauchemars à cause de films, et là, rien, pas un seul.)
Bref, celui-là mérite achat en dvd, et d'en avoir reparlé m'a remémoré beaucoup de moment que j'avais oublié, et me donne envie de le revoir d'un coup, et de le faire découvrir au monde entier ! (;) comprenne qui pourra...)

Je pourrais parler de pleins d'autres réalisateurs et films qui m'ont marqués, mais je n'en finirais plus, je vais juste parler rapidement d'un comique que j'ai découvert il y a 2 ans, grâce à mes profs de ciné donc : Buster Keaton (Et oui, je connaissais Chaplin, Laurel & Hardy, mais pas Keaton !), bref, la semaine dernière, une prof a passé un extrait d'un de ses films (Honte à moi, j'ai oublié le titre, je corrigerais l'erreur) que j'ai trouvé hallucinant :
En fait, il s'agit d'un projectionniste qui s'endors lors d'une séance et dans son rêve : il s'imagine qu'il rentre dans l'écran, et on le voit faire !
Et ces trucages me font encore halluciner ! Les décors changent autour de lui, alors, évidemment, ça provoque des chutes, notamment, à un moment, il s'apprête à s'asseoir sur un banc de pierre dans un décor de nature idyllique, et le décor (Et donc le banc) disparait au profit d'un autre décor (Dans la jungle je crois) et donc il tombe par terre, et ça continue, ça continue, avec des effets très simples, mais trop hallucinant !! J'ai adoré ce moment ! J'ai un cours sur Keaton pendant le premier semestre, je suis heureuse de pouvoir le découvrir complètement.

Bon, je m'arrête là, sinon, j'y suis encore pour demain !! (Voire après-demain ! Dans ce sujet, quand on me lance, on m'arrête plus !
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Burlesques

Messagepar tonnerre de brest sur 28 Oct 2004 1:00

[quote]Buster Keaton (Et oui, je connaissais Chaplin, Laurel & Hardy, mais pas Keaton !), bref, la semaine dernière, une prof a passé un extrait d'un de ses films (Honte à moi, j'ai oublié le titre, je corrigerais l'erreur) que j'ai trouvé hallucinant [/quote]

Ce ne serait pas "L'opérateur", soit "The Cameraman" ? Je ne suis pas sûr de mon coup, renseigne-moi ! :wink:
Keaton est l'autre génie incontestable du burlesque, mais autant Chaplin jouait sur un registre émotionnel, social, avec un art proche de la pantomime, autant Keaton était un géomètre, un scientifique du rire :D !
L'homme qui ne riait jamais...
Ce qui est proprement hallucinant chez les burlesques, c'est que ces gars risquaient leurs vies pour un gag. Ca a été vrai pour Chaplin. Mais Keaton allait très loin.
Mon film préféré de Keaton est "La Maison Démontable" ("One Week") où, par la forfaiture d'un rival jaloux de sa femme, il construit une maison en kit sur des plans faussées.
Dans une scène, un mur lui tombe dessus et il passe à travers la fenêtre, miraculeusement. C'est très drôle, mais il faut savoir que le mur (d'une tonne) est vraiment tombé sur lui, et qu'il avait calculé au millimètre près la place où il devait se tenir pour passer à travers la fenêtre ouverte. Un centimètre de trop, et vous imaginez le reste.
Ce rapport au corps des burlesques est très frappant: Harold Loyd se mettait aussi en danger, Harry Langdon aussi. Mais dans le burlesque, la frénésie du mouvement face au décor est essentielle.
Souvenirs d'"Histoires Sans Paroles" (nostalgie). :roll:

[quote]Citation:
Retro: je me demandais si le topic ne laisserait pas un peu dubitatif.



Détrompe toi, ce n'est pas le topic qui me laisse dubitative, mais plutot ma propre approche du cinéma.
[/quote]

Peut-être il y a-t-il un moment où l'émotion touche l'indicible. Un film peut être fait de manière si subtil, si nuancé, qu'il échappe à la mise en parole, pendant longtemps. Je ressens ça aussi. Simplement un moment de cinéma, et les larmes aux yeux, sans qu'on sache pourquoi...
Ca m'arrive souvent avec "Le mépris" de Godard...
Traquons aussi ces moments-là :wink: !
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Messagepar Mad sur 28 Oct 2004 13:36

[quote="tonnerre de brest"]"eXistenZ" et "Matrix" sont deux films dont la comparaison est riche d'enseignements.[/quote]

Oui, je t'ai tendu la perche parce que je sais que tu as beaucoup de choses intéressantes à nous dire là dessus, surtout sur le rapport à l'argentique/numérique, et à la réalité/virtuel... :wink: :P

[quote]Peut-être il y a-t-il un moment où l'émotion touche l'indicible. Un film peut être fait de manière si subtil, si nuancé, qu'il échappe à la mise en parole, pendant longtemps. Je ressens ça aussi. Simplement un moment de cinéma, et les larmes aux yeux, sans qu'on sache pourquoi...
[/quote]

Ce genre de chose, c'est en fait avec un acteur en particulier que ça m'arrive : Tom Hanks... Je ne sais pas pourquoi, il arrive à me faire pleurer !
(Ah un grand moment de cinéma pour moi, et peut-être seulement pour moi : "[b]Ladykillers[/b]"... parce que Tom Hanks récite un poème d'Edgar Poe !!!
[img]http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/medias/nmedia/18/35/24/07/18378054.jpg[/img])

Les films qui m'ont bien retournée, eh bien récemment, il y a eu "[b]Eternal Sunshine of the Spotless Mind[/b]", "[b]Requiem for a Dream[/b]" (on TV), "[b]Lost in Translation[/b]"... Un peu avant "[b]Trainspotting[/b]" (on TV too) et puis (il y a quelques années), ressortie muette de la séance "[b]Forrest Gump[/b]" (ben oui).

[img]http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/medias/nmedia/18/35/40/09/18388104.jpg[/img] [img]http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/medias/nmedia/images/affiches/049708.jpg[/img] [img]http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/medias/nmedia/18/35/15/97/18371080.jpg[/img] [img]http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/medias/nmedia/images/affiches/037301.jpg[/img] [img]http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/medias/nmedia/images/affiches/028993.jpg[/img]

Et puis bien avant "[b]Nuit et Brouillard[/b]"... pas la peine de dire pourquoi...

[img]http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/medias/nmedia/18/35/05/21/afte.jpg[/img]

Voilà les films qui m'ont mis des fourmis dans l'estomac.

Et puis "[b]Blueberry, l'expérience secrète[/b]" que j'ai adoré, entre autre parce qu'il m'a fait tripper sans rien prendre :P

[img]http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/medias/nmedia/18/35/13/86/18363377.jpg[/img]
[b]Mad : [url=http://www.eapoe.org/works/tales/mystfb.htm]R. von Jung[/b][/url]
[img]http://img125.imageshack.us/img125/3218/terrybanis5.jpg[/img]
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Messagepar Mad sur 28 Oct 2004 19:55

Ah un autre bon souvenir de cinéma...
C'était en 1995 ou 1996, je ne sais plus trop, j'étais alors encore étudiante pour un bon moment, à Troyes, à l'ESAA, et en ce temps (ce fut une courte période, mais j'étais dedans :D) beaucoup de choses étaient organisées par et pour les étudiants de la ville. Et un soir était organisée une soirée Tarantino.
En fait il y avait 3 films d'affilée : "[b]Pulp Fiction[/b]", "[b]Reservoir Dogs[/b]" et un film français apparemment produit par Tarantino "[b]Killing Zoe[/b]" (non, pas Bill !)

[img]http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/medias/nmedia/images/affiches/027969.jpg[/img] [img]http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/cinestore/visuel/02/19/021931.jpg[/img] [img]http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/cinestore/visuel/02/19/021932.jpg[/img]


C'était vraiment sympa comme soirée entre potes, bien sûr grâce aux films, mais aussi parce que l'ambiance était bonne, avec les entractes entre les films et tout, c'est vraiment un bon souvenir.

Ah quoi ?!!! Je n'ai pas parlé du "[b]Grand bleu[/b]" !!! Mais qu'ai-je en tête ?!!!

[img]http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/cinestore/visuel/02/09/020982.jpg[/img]

Bon, d'accord, je ne l'ai vu qu'à la télé... mais ce film, bon sang, ce film ! J'adore... Toujours l'eau, sûrement... et... Jean Marc Barr !
Je ne l'ai vu malheureusement qu'à la télé, je me répête, mais j'imagine ça sur grand écran :shock: . A l'époque, j'allais rarement au cinéma :buh:

Ah oui, à propos de ça, personnellement, ça ne me dérange pas du tout d'aller seule au cinéma. Ça m'arrivait très souvent ! Je sais que certains n'aiment pas, mais moi, j'aime bien.
La seule chose qui me gêne, c'est qu'après, je ne sais pas spécialement avec qui en parler. Je n'allais pas trop sur les forums Internet avant (à part pour "X-Files"... la série). Alors j'écrivais mes impressions et analyses dans des carnets,...
[b]Mad : [url=http://www.eapoe.org/works/tales/mystfb.htm]R. von Jung[/b][/url]
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Messagepar Little.alien sur 28 Oct 2004 23:01

Personne ne connait [b]Gandahar[/b] ? Mais quelle tristesse ! Mon grand rêve serait que tous les gens que je connais puisse découvrir ces merveilleux films que j'ai moi-même découvert ! (Mr Postman..... Comprenne qui pourra ;))
Bref, je reviendrais plus longuement pour parler de... je sais pas, peut-être [b]L'histoire sans fin[/b] ou [b]Le chien Andalou[/b] de mon pote le grand dingue Bunuel !! :D
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Messagepar Little.alien sur 28 Oct 2004 23:11

[quote]
Après moult péripétie, Charlot bat toujours le macadam et veut traverser une rue. Il passe entre les voitures arrêtées par le flot de la circulation, et aperçoit un policeman (vous connaissez la hantise que Chaplin, donc Charlot, avait des policemen). Sans se gêner et pour ne pas se faire voir, il ouvre la portière d'une voiture, passe dedans et sort par la portière opposée ! Et là, ravissante, une jeune fleuriste entend le claquement de la porte. Vite, elle tend des fleurs à Charlot ! charlot, ému par sa beauté, voit qu'elle fait tomber une fleur: il se penche pour la ramasser, et lui la montrant, se rend compte qu'elle ne la voit pas.
Il y a ces petits gestes sublimes de Chaplin: avant de vérifier sa cécitée, il soulève son chapeau d'un signe timide, comme pour dire "excusez-moi", et il passe sa main devant les yeux de la jeune fille.
Elle est bien aveugle. Plein de commisération, il achète un bouquet, renaclant quand même à donner ses derniers billets. A ce moment-là, le riche propriétaire de la voiture qu'il avait "emprunté" arrive, entre et claque la portière. "Votre monnaie !", dit la jeune fille dans un carton. Mais la voiture démarre.
Le drame est noué: la petite aveugle pense que c'est ce riche conducteur qui lui a acheté un bouquet. Comment pourrait-elle savoir que c'est en réalité un vagabond dépenaillé ? Et comment lui, amoureux fou, osera-t-il la contredire dans sa croyance, miséreux qu'il est ? On dit que l'amour est aveugle, mais jamais il ne l'a été autant entre deux personnages.
[/quote]

Putain, je me souviens de cette scène. Ce gars est capable de te faire chialer et rire en même temps... Il est vraiment très doué, ce gars est capable de te mimer des choses à merveilles (La scène où il mange sa chaussure dans [b]La ruée vers l'or[/b] est excellente, non parce que l'idée de manger sa chaussure est comique, mais bien parce qu'il est capable de mimer à merveille un véritable repas : il enroule les lacets avec sa fourchette comme des spaghettis, il suce les clous comme si c'était des os de poulet, il joue même à proposer l'os de poulet à Big Jim pour faire un voeu, bref, tout l'art du comique est dans son mime parfait).
Chaplin était contre le parlant parce qu'il trouvait que c'était un artifice inutile (Et dans ses films, il le démontre à merveille, même dans les parlants, il reste le plus drôle dans les scènes non parlées (Sauf peut-être celle du discours anglo-allemand dans le [b]Dictateur[/b] qui est hilarante ;)). Bref, j'adore ce mec, et je pense que c'est un véritable génie. (Et très très beau de surcroît) Et pour le plaisir :
[img]http://adorocinema.cidadeinternet.com.br/personalidades/atores/charles-chaplin/charles-chaplin05.jpg[/img]
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Messagepar Mad sur 29 Oct 2004 6:52

[quote="Little.alien"]Personne ne connait [b]Gandahar[/b] ? Mais quelle tristesse ! Mon grand rêve serait que tous les gens que je connais puisse découvrir ces merveilleux films que j'ai moi-même découvert ! (Mr Postman..... Comprenne qui pourra ;))
Bref, je reviendrais plus longuement pour parler de... je sais pas, peut-être [b]L'histoire sans fin[/b] ou [b]Le chien Andalou[/b] de mon pote le grand dingue Bunuel !! :D[/quote]

Non, malheureusement, je ne connais pas "Gandahar". par contre"L'Histoire sans fin", oui, je l'ai vu à la télé encore toute gamine, et à l'époque ne savais pas trop apprécier les films en eux même... Pour moi c'était un conte. Mais bien sûr, moi qui aime les livres j'avais aimé le film (et la musique !) :P
[b]Mad : [url=http://www.eapoe.org/works/tales/mystfb.htm]R. von Jung[/b][/url]
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Messagepar Little.alien sur 03 Nov 2004 23:29

Voilà que je suis en licence ciné à Paris, où je peux me voir des tonnes de films et en VO en plus, et j'ai pas encore eu un soupçon de temps pour en voir un seul. (Ne serait-ce que Eternal Sunshine, le reste je m'en fous dans l'immédiat). Ça me tue ça ! J'ai même plus le temps de surfer correctement sur le net.... Je fais aller faire un tour sur le défouloir moi !
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Messagepar Little.alien sur 20 Nov 2004 1:13

Je remonte ce magnifique topic trop peu rempli ;)
Sommes-nous si peu à vouloir partager notre amour pour le 7ème art, et pour les meilleurs souvenirs de notre vie, dans les salles obscures ?

J'ai renoué avec le ciné (Que j'avais involontairement abandonné pendant quelques mois, par manque de temps.), récemment avec le grand [b]Eternal Sunshine Of The Spotless Mind[/b]. J'ai renoué aussi avec les maux de tête, parce que deux heures à observer un grand écran, ça tue le cerveau ! Mais peu importe, je suis re-sortie heureuse, avec le même cruel dilemme qui m'habite à chaque fois que je sors du ciné : dois-je rester avec moi-même et cette aura du film encore autour de moi qui me protège du froid ? Ou alors délivrer mes sensations à tout le monde, à tous mes amis, pour qu'ils puissent vivre ce que je viens de vivre intimement avec ce film ?
Ce dilemme est vraiment cruel, et je suis content d'avoir vu ce film avec Zerosum (Oui, il est encore vivant et en forme ;)), puisqu'on était du même point de vue à ce niveau là, alors, on a gardé un peu le film pour nous, puis on en a un peu parlé, mais, finalement, pas besoin d'en parler, on a vécu la même chose.
Voilà, je n'ai pas parlé d'Eternal Sunshine, puisque j'en ai fait une review sur le topic concerné.
Je sais pas vous, mais ce que j'adore avec le ciné, c'est aussi ces bandes-annonces qui vous font tellement envie que vous voulez que le film soit projeté immédiatement.
J'ai découvert [b]The Incredibles[/b] il y a plusieurs mois, je vois la BA définitive tous les jours dans le métro, j'en peux plus d'attendre ce film.
Mais le truc le plus hallucinant, c'était par exemple le teaser de Harry Potter 3 qui m'a rendue folle d'impatience.
Il m'est arrivé la même chose avec le dernier Jim Carrey, sur les orphelins Baudelaire. Je l'ai découvert hier, et j'ai déjà envie de le voir et revoir !
Et ce sera tout aussi joussif avec le prochain Burton, [b]Charlie et la chocolaterie[/b]. Tain, celui-là, je l'attends autant que XF2 !
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Messagepar Mad sur 20 Nov 2004 20:41

[quote="Little.alien"]Mais peu importe, je suis re-sortie heureuse, avec le même cruel dilemme qui m'habite à chaque fois que je sors du ciné : dois-je rester avec moi-même et cette aura du film encore autour de moi qui me protège du froid ? Ou alors délivrer mes sensations à tout le monde, à tous mes amis, pour qu'ils puissent vivre ce que je viens de vivre intimement avec ce film ?[/quote]

Oui ! Pour moi, c'est exactement pareil !!! Lorsque j'allais seule au ciné, j'aimais bien le fait de pouvoir y réfléchir seule, sans avoir à en parler sur le coup. Puis après, ce qui me manquais, c'était pouvoir partager tout ça : le film + mes pensées dessus. Quand j'y vais avec quelqu'un, si j'en parle tout de suite, j'ai l'impression de perdre un peu cette phase de [i]réflexion[/i]...
[b]Mad : [url=http://www.eapoe.org/works/tales/mystfb.htm]R. von Jung[/b][/url]
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Messagepar Zarathoustra sur 14 Déc 2004 1:54

Je ne fais que passer...

[quote="Mad"]Le second film, vu sur petit écran, dont je voudrais parler un peu, et que j’ai découvert l’année dernière seulement ou même celle d’avant, c’est « [b]2001, l’Odyssée de l’espace [/b]» de Kubrick.

Je vais écrire plus ou moins dans l’ordre où me sont venues les idées.
Le titre : on dirait qu il y a eu une légère erreur de traduction « 2001, A Space Odyssey » devient « 2001, L’Odyssée de l’espace » (et non « 2001, Une Odyssée de l’espace »), comme « Star Wars » est devenu « La Guerre des étoiles » au lieu de : « Les Guerres de l’Etoile ».[/quote]

Arthur Clarke a effectivement écrit plusieurs odyssées de l'espace:
- 2001, a space odyssey;
- 2010, odyssey 2;
- 2061, odyssey 3;
- 3001, the final odyssey.

[quote]Il y a aussi ce que, je pense, Kubrick a voulu faire passer comme messages : le début de l’humanité devient synonyme de violence gratuite, inutile, les premières armes. Est-ce l’influence du monolithe, de Dieu, d’où les guerres de croisades (l’actualité nous en montre un autre exemple : prendre son dieu comme prétexte à la guerre) ? La violence semble être un thème récurrent chez Kubrick, ainsi que le regard. (Parenthèse : Dans « Cypher », comme dans l’épisode croisé avec « Profiler » du « Caméléon », on retrouve le système d’« Orange mécanique » qui écarquille les yeux.)[/quote]

A ton avis, est-ce que Kubrick est fasciné par la violence? Surtout, est-ce bien le sujet ici? Ne ferais-tu pas fausse route?...Concernant ta question autour du monolithe, si son influence semble déjà probable dans le film, bien qu'elle ne soit pas confirmée, c'est clairement dit dans le bouquin. Mais l'intérêt dans cette scène n'est certainement pas la violence. En réalité, le monolithe guide les premiers hommes en leur enseignant, suggérant, l'usage de l'outil. Bref le monolithe s'avère être le responsable direct de l'évolution du genre humain et se présente véritablement comme le "déclencheur" initial. Ce sont des "semeurs" d'intelligence, des créateurs de civilisation qui encouragent partout ou ils le peuvent dans l'univers, l'éclosion de l'esprit. Avec la scène suivante, dans l'espace, on mesure tout le progrès parcouru par les hommes et qui n'aurait pu avoir lieu sans l'intervention extérieure. Le monolithe sur la Lune constitue la 2ème étape de cette évolution. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les extra-terrestres sont des gens particulièrement patients.

[quote]Il y a aussi un bon sujet de philo à traiter : l’ordinateur, l’art, l’intelligence et les émotions : Hal évalue les talents artistiques, les progrès, il prévoit, comme dans un jeu d’echecs les intentions de ses « adversaires », il devient paranoïaque presque, violent, comme le singe du début devant le monolithe.[/quote]

Tu comprends maintenant pourquoi tu es à côté de la plaque. D'ailleurs, Hal n'est pas presque paranoïaque (doux euphémisme), il est complètement parano, il pète un cable, dessoude tout l'équipage et ruine la mission.
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Messagepar Mad sur 14 Déc 2004 19:32

Il y a fort longtemps que j'avais écrit ce texte...
Mais pour comprendre en fait ce que je dis en général, il faut savoir que je ne me fixe pas sur une interprétation, mais sur plusieurs... En d'autres termes, j'observe plusieurs plaques... :D
[b]Mad : [url=http://www.eapoe.org/works/tales/mystfb.htm]R. von Jung[/b][/url]
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