Palme d'or politique à Michael Moore
"George Bush n'a qu'à bien se tenir, Michael Moore remporte la Palme d'or du 57e Festival de Cannes pour son documentaire clairement contre le président américain "Fahrenheit 9/11". Les trois films français de la compétition figurent au palmarès.
Cela ressemble fortement à une Palme d'or politique. Le jury, présidé par le réalisateur américain Quentin Tarantino, a décidé de remettre la récompense suprême de ce Festival de Cannes 2004 au documentaire de Michael Moore, Fahrenheit 9/11. Si c'est la première fois qu'un documentaire repart avec la Palme, c'est aussi la politique du président américain George Bush qui est visée à travers ce prix. Michael Moore n'a jamais caché ses sentiments envers le locataire de la Maison-Blanche et son film est un véritable brûlot contre Bush et sa politique. Avec les attentats du 11 septembre 2001 pour point de départ, le réalisateur y dénonce notamment les relations de la famille Bush avec les Ben Laden ou l'Arabie saoudite, il y explique comment George Bush a volé sa victoire il y a quatre ans, il y montre les manipulations avant l'offensive en Irak. Bref de quoi fâcher les Américains avec leur président.
Une longue ovation a suivi l'annonce de la Palme, tout le Palais des Festivals était acquis à la cause de Michael Moore. Ce dernier s'est dit "écrasé" par l'émotion, a exprimé l'espoir que cette récompense permette à son film de sortir aux Etats-Unis, pour que "le peuple américain puisse le voir" et pour "faire sortir la vérité". Car, a-t-il ajouté en citant Abraham Lincoln, "un Républicain d'une autre trempe", "si on dit la vérité au peuple, la République sera sauve". Il a souhaité dédier son film notamment au peuple irakien "et à tous ceux qui souffrent à cause de nous, les Etats-Unis", en soulignant que des millions de ses compatriotes partageaient ses idées.
Le palmarès complet
Palme d'or : Fahrenheit 9/11 Michael Moore
Grand Prix : Old Boy de Park Can-wook (Corée)
Prix d'interprétation féminine : l'actrice de Hong Kong Maggie Cheung pour Clean d'Olivier Assayas
Prix d'interprétation masculine : l'acteur japonais Yagira Yuya (14 ans) pour Nobody Knows de Kore-eda Hirokazu
Prix de la Mise en scène : Tony Gatlif pour Exils (France)
Prix du Scénario : Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri pour Comme une image (France)
Prix du Jury : à l'actrice Irma P. Hall dans Ladykillers de Joel et Ethan Coen (Etats-Unis) et au film Tropical Malady de Apichatpong Weerasethakul (Thaïlande)
Caméra d'or (premier film) : "Or" (Mon trésor) de Keren Yedaya (Israël/France) présenté à la Semaine internationale de la Critique
Compétition des courts métrages :
Palme d'Or du court métrage : "Trafic" du Roumain Catalin Mitulescu
Prix du Jury : "Flatlife", un dessin animé du Belge Jonas Geirnaert
Les autres prix décernés à Cannes
Section Un Certain regard
Le prix Un Certain regard : "Moolaadé" du Sénégalais Sembene Ousmane
Le Prix du regard original : "Wisky", film uruguayen de Juan-Pablo Revella et Pablo Stoll
Le Prix du regard vers l'avenir : "Terres et cendres" de l'Afghan Atiq Rahim
- Le Prix du jury oecuménique : "Carnets de voyage" (Diarios de motocicleta) du réalisateur brésilien Walter Salles
- Le prix FIPRESCI de la presse cinématographique internationale : "Farenheit 9/11" de Michael Moore
- Prix de la Jeunesse " : Kontroll"
tf1.fr
laurent
les réactions politiques vont pas tarder à arriver ! bon il fallait s'en douter, c'est Tarantino le maitre à Cannes tout de même!