par Yoan sur 01 Mar 2009 1:49
"Slumdog Millionnaire", pris comme un long-métrage naïf et assumé comme tel, c'est très bien. Seulement, est-ce le cas ? Le parti-pris Bollywoodien du film aurait à mon sens gagné à être plus marqué, parce que dès l'instant où Boyle tente de faire de son histoire quelque-chose de crédible et de réaliste, ça devient insupportable.
"Slumdog Millionnaire", ça ne dépeint rien de vrai. C'est de l'illusionnisme en grande pompe, ce qui ne m'aurait dans le fond posé aucun problème si certains n'avaient pas voulu y lire une fable sociologique et politique. En quel honneur ?
C'est du n'importe quoi absolu, perclus de facilités énormes, jusqu'à cette love story concrètement irrecevable, car construite sur une succession de tours de magie.
Alors voilà, c'est au choix :
- Un beau film qui n'affiche pas la prétention de coller au réel, dans l'optique de faire rêver le spectateur. Qu'il utilise une somme d'artifices poétiques dans cette optique, soit. Après tout, pour peu que l'on sache faire preuve de capacité d'abstraction, c'est souvent touchant et fort joliment mis en scène.
- Ou alors c'est de l'esbroufe puissance 100, et les 8 oscars qui sont venus récompenser ce film de science-fiction transformée en romance, ça relève du vol.
En sortant du ciné', j'étais prêt à opter pour la première solution, mais devant les louanges mille fois exagérés qui inondent ce que trop de gens qualifient déjà de "chef-d'œuvre", je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'on frôle avec "Slumdog Millionnaire" la malhonnêteté de beaucoup trop près.
[b]"Playing things too safe is the most popular way to fail". (Elliott Smith)[/b]