The X Files : Régénération

Avatar pourri ? The Dark Knight chef d'oeuvre ? You decide !

Modérateur: Amrith Zêta

Messagepar Amrith Zêta sur 02 Aou 2008 22:50

Je n'ai rien compris.
Jean-Claude Van Damme ôte-toi de ce corps.
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Messagepar LeMartien sur 03 Aou 2008 12:05

Tu as bien changé Amrith...
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Messagepar Guigui sur 03 Aou 2008 12:06

[quote="LeMartien"]Tu as bien changé Amrith...[/quote]
Moi non plus j'ai pas compris ceci dit :)
[url=http://forum.ouaisweb.com:/viewforum.php?f=77][b]Qui a dit que la fin du monde c'était pas télégénique ?[/b][/url]
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Messagepar LeMartien sur 03 Aou 2008 12:41

Beh o_O

Alors en gros, Samantha est son élément motivateur, Scully a beau lui dire d'arrêter de chercher sa soeur, il sait trés bien que tant qu'il a une réponse à un mystére, ca lui convient. Il n'a pas été triste dans Closure, il était meme heureux et libre de la revoir morte.
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analogie

Messagepar Guigui sur 03 Aou 2008 13:53

Juste un truc que j'ai oublié de dire à propos de XF2 : j'attendais ce film comme étant la référence ciné pour XF... Que cela soit notre "[i]Colère de Khan[/i]" à nous... A la place on s'est retrouvé avec une sorte de [i]STAR TREK 5[/i] :p
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Messagepar Amrith Zêta sur 03 Aou 2008 14:16

[quote="LeMartien"]Il n'a pas été triste dans Closure, il était meme heureux et libre de la revoir morte.[/quote]

C'est ce qu'on dit.
Il n'a donc pas de raison dix ans plus tard dans IWTB de [i]vouloir la sauver[/i].
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Continuité psychologique dans XF2

Messagepar zerosum sur 03 Aou 2008 21:03

[size=75](Désolé, je vais de nouveau être trèèèèèès long, mais il y a quelques points d'analyses que j'ai bien envie de vous soumettre [avant d'aborder pour une autre fois tout ce que j'ai aimé, techniquement, dans le film, et tout ce que je n'ai PAS DU TOUT aimé...])[/size]

[b]Sur la cohérence psychologique de Mulder et Scully[/b]

:arrow: [b][u]Mulder :[/u][/b]

[quote="Amrith"]En outre, contrairement à ce que disent Chris Carter et Frank Spotnitz, le film ne respecte pas l'évolution des personnages. A la mi-Saison 7, Mulder apprenait la mort de sa soeur dans un sourire de soulagement[/quote]
=> En 1973, Mulder est témoin de l'enlèvement de sa sœur. Il a une certitude : elle a disparu. Et deux gros points d'interrogation : 1/ Est-elle encore vivante ? 2/ Que lui est-il vraiment arrivé (// qui est à l'origine de cet enlèvement) ?
Sur ce second point, il a sa propre théorie : les extraterrestres. Et c'est ainsi que Mulder va passer le reste de sa vie à courir après la preuve de l'existence des extraterrestres, non seulement pour convaincre le monde, mais aussi pour conforter sa propre théorie. Et accessoirement pour obtenir un certain nombre de réponses aux questions subsidiaires (notamment le bu caché de l'enlèvement, l'intention plus globale des extraterrestres, etc, etc.)
=> En 2000, Mulder découvre que sa sœur est morte, transformée en pure lumière par des entités nommées "walk-ins".
Il a désormais la réponse aux deux questions de bases qui motivaient sa quête : 1/ et 2/. En revanche, [b]il ne sait encore presque rien sur ces fameux "walk-ins"[/b] (qui ont fait leur apparition dans la mythologie sans jamais avoir vraiment été développés par la suite [et je suis de ceux qui pensent, comme nous l'annonçait hypothétiquement "Red Museum", que ces walk-ins sont une part importante de la mythologie et notamment du grand mystère entourant 2012…]).
Le désir/besoin de réponses (sur les questions "subsidiaires") qu'il pouvait avoir concernant les extraterrestres, il est logique, après "Closure", qu'il les reportent sur ces (très) énigmatiques walk-ins.
Ce qui explique pourquoi "Closure" n'est pas le dernier épisode de la série, et qu'il a été suivi de loners, comme si rien n'avait vraiment changé entre "Sein Und Zeit" et "X-Cops" : le désir de Mulder d'investiguer le paranormal est resté intact, sans doute parce qu'il sait que ce n'est toujours, encore, que par ce biais-là qu'il pourra, peut-être, en découvrir plus sur ces walk-ins…
Et j'entends tout de suite la contre-offensive : "si tel avait été le cas, si c'est comme ça qu'il fallait le comprendre, alors il aurait fallu le dire dans la série". Certes, sauf que c'est précisément ce qu'a fait Carter, implicitement, quelques épisodes plus tard…

[quote="Amrith"]concluant par "Je suis bien, je suis libre".[/quote]
Réaction immédiate, qui n'empêche pas qu'après coup Mulder commence à faire le décompte de toutes les questions soulevées par cette explication des walk-ins.
Le diptyque "Closure" a soulevé bien plus de questions chez les fans qu'il n'en a répondues. C'est un fait. Il en va logiquement de même pour Mulder : qui sont ces walk-ins ? Que veulent-ils vraiment ? Quelle est leur place réelle dans la mythologie ? Leur regard sur la colonisation ? (puisqu'ils semblaient "surveiller" les expérimentations du Syndicat de près) Y sont-ils favorables ? Opposés ? Indifférents ? Quels rapports entretiennent-ils avec les colons, s'ils en entretiennent ? Etc, etc. Et accessoirement, pour tous ceux qui ont prêté attention aux détails de "Red Museum" : quels sont leurs réels projets pour 2012 ?
2012, qui est censé voir la sorti d'un dernier film clôturant définitivement la saga… Peut-être l'occasion de revenir aux sources de la quête de Mulder, Samantha, via les walk-ins ????…
Pour moi, "rien n'a encore vraiment été résolu" :

[quote="Amrith"]Dix ans plus tard, il a accroché une photographie de Samantha au milieu de ses clichés d'extraterrestres et le sujet de sa mort est brutalement redevenu obsessionnel. Une lubie bizarrement ressuscitée au bon moment puisqu'une affaire de rapts de jeunes femmes se profile.[/quote]
Obsessionnel ? Non. Toujours aussi symptomatique, oui.
Et accessoirement, ce sujet n'est pas redevenu d'actualité "dix ans plus tard" : il l'était déjà redevenu quelques semaines à peine après "Closure" ! :pepep:
Cf. les propos de Mulder dans "Requiem" :
SPECIAL AGENT CHESTY SHORT: [i]Investigating your sister's abduction and the government conspiracy around it. Both of which have been resolved, correct?[/i]
MULDER: [i][u]Nothing has been resolved exactly.[/u][/i]
=> Sujet qui est redevenu presque aussitôt après d'actualité donc, et qui l'est très logiquement resté depuis, puisqu'aucune lumière nouvelle n'a été faite entre temps sur ces fameux walk-ins.
Par ailleurs, même si libération il y a effectivement eu, ça n'empêche pas Mulder de s'être littéralement construit (depuis sa plus jeune adolescence) en fonction même de cette disparition, et d'avoir articulé l'intégralité de sa vie autour de la recherche de sa sœur, via l'exploration du paranormal. Bien qu'officiellement "morte" donc (sachant que ce mot est lui-même un concept flou insaisissable, potentiellement paranormal, que Mulder n'a pas encore réussi à élucider : qu'est-ce que la mort ???), Samantha n'en demeure pas moins le moteur instinctif de Mulder, comme [b]un vieux réflexe[/b] : Mulder n'a jamais connu d'autre vie que celle passée à rechercher sa sœur. Il ne sait sans doute pas comment vivre autrement. Comme en atteste d'ailleurs très clairement l'aménagement de son nouveau bureau => Mulder n'a jamais réussi à passer à autre chose. Et ça ne date clairement pas du début d'IWTB.
Il n'y a en effet aucun "dix ans plus tard" qui tienne, aucun "brutalement", aucun soudain, aucun "au bon moment", ni aucun "bizarrement ressuscitée", dans la mesure où l'image de Samantha n'a JAMAIS quitté l'esprit de Mulder.
Il a beau avoir fait son deuil, il a encore des questions qui attendent des réponses.

:arrow: Car comme il le disait lui-même en 2000, [u]"rien n'a vraiment été résolu."[/u]

Par ailleurs, il y a le réflexe de Pavlov : l'idée de retourner au FBI lui fait forcément se remémorer des souvenirs et appelle un certain nombre d'[b]associations mentales[/b]. Sachant qu'il a vécu au FBI jusqu'en mai 2000, pour ainsi dire (époque où c'était encore le visage de Bill Clinton accroché sur les murs du FBI, comme le fait remarquer le petit clin d'œil sur Bush), ce retour au FBI lui rappelle forcément cette époque où, du début jusqu'à la presque-fin, il était obsédé par sa sœur. Ce qui fait naturellement refaire surface à cette obsession, comme en témoigne son regard vers cette jeune femme qu'il prend pour sa sœur (interprétée par la Vanessa Morley que l'on connaît si bien ;) ).


Il y a tout ça d'une part, et d'autre part, il y a aussi [b]la culpabilité[/b] qu'il a ressentie, et qu'il continue encore de ressentir, même après avoir achevé son travail de deuil (et avoir compris que Samantha était en paix), du fait qu'il était présent durant l'enlèvement de sa sœur et qu'il n'a rien pu faire ! Cette culpabilité là, elle ne pourra sans doute jamais s'effacer, et il ne pourra pas plus s'en défaire, pas même une fois le deuil passé. Et c'est bien de cette culpabilité que Scully parle lorsqu'elle fait comprendre à Mulder qu'il essaie de trouver/sauver sa sœur, via l'autre fille.
(un soupçon qui ne sort pas de nulle part en plus, à en juger par son regard sur Vanessa Morley, puis sur Mulder ensuite : elle le connaît son partenaire, et elle sait exactement ce qui se passe dans sa tête dans ce moment si particulier)
Sauver la jeune fille, comme sauver qui que ce soit d'autre, n'aidera pas (selon elle) Mulder à soulager sa culpabilité vis-à-vis de Samantha. Et quand bien même, soulager cette culpabilité ne ramènera de toute façon pas Samantha. C'est ça qu'il faut comprendre dans les propos de Scully (et surtout pas qu'elle est devenu suffisamment amnésique pour avoir fait l'impasse sur les évènements, majeurs dans la vie de Mulder, de "Closure").

Ce qui est beau dans cette idée sur la culpabilité (et plus généralement dans ce film), c'est qu'elle ne prend pas la peine de s'auto-expliquer à l'écran, avec les gros sabots et les stabilos qu'on aurait pu attendre. Elle fonctionne comme tout le reste dans ce film : au mieux elle est suggérée, au "pire" elle est savamment dissimulée pour mieux être déterrée par le spectateur lui-même, tout averti, intelligent et attentif qu'il est.
(Car oui, je pense que le Proverbs 25:2 – [i]"It is the glory of God to hide things but the glory of kings to investigate them."[/i] n'est pas seulement un commentaire sur la fameuse quête de Vérité de Mulder [et Scully] depuis les débuts du show, ni seulement un clin d'œil sur la position qui a été la notre, notamment face à la mythologie, durant les 9 années qu'a duré la série. Je pense en effet qu'il s'agit aussi d'un message adressé directement aux spectateurs de ce film, explicitement invités à "investiguer" pour trouver ce que les créateurs de l'œuvre en question ont décidé de cacher, à dessein…)
Bref, IWTB refuse de s'auto-expliquer, et il sera du coup facile de me rétorquer que cette histoire de culpabilité mal vécue je l'ai inventée de toute pièce dans une vaine tentative de défendre le film. Sauf que IWTB fonctionne sur un nombre de niveaux assez impressionnant, se permettant de créer des effets de miroirs dans TOUS les sens, sans pour autant trop s'emmêler les pinceaux. Tout le monde aura bien sûr noté les effets de miroir les plus évidents (l'affaire Christian face à l'affaire Franz [le type dont il ne reste plus que la tête]), mais il serait dommage d'oublier Mulder, aussi en retrait soit-il, dans cette équation.
Ses problèmes de culpabilité ont beau n'être jamais cités en tant que tels dans le film, ils n'en restent pas moins CENTRAUX du début à la fin. Développés en creux, au travers du personnage de Father Joe. Ça n'aura en effet échappé à personne que la thématique principale de ce personnage est la quête de rédemption, autrement dit une quête de pardon. Peut-être d'ailleurs de quoi expliquer pourquoi Mulder, contrairement à Scully, se montre extrêmement clément envers Father Joe, lorsque celui-ci prétend viser le pardon de Dieu. J'irai pas jusqu'à dire qu'il s'identifie à lui, mais je pense qu'il partage clairement avec lui la même volonté de croire en la possibilité d'une rédemption.
Dans les faits, le film nous montrera que Father Joe a reçu ce qu'il demandait, par le biais de ses visions : expier ses fautes indirectement, en permettant de sauver une vie (la jeune fille), voire même une seconde (celle de Christian).
Un effet de miroir assez saisissant avec les tourments intérieurs de Mulder, qui cherche encore et toujours (selon Scully) à sauver la jeune fille pour s'auto-pardonner de son incapacité à empêcher l'enlèvement de Samantha 35ans plus tôt…
Une expiation par bonne action de substitution, en quelque sorte. Thématique de la substitution que l'on retrouve, dans un énième effet de miroir, du côté de Scully qui, quant à elle, cherche manifestement à combler le vide laissé par William en parvenant à sauver le jeune Christian (censé avoir le même age que William…).
Mais comme le suggère Scully, sauver cette jeune fille ne pourra jamais suffire à soulager la culpabilité de Mulder : des jeunes filles, Mulder en a effectivement sauvées par dizaines, dans "Conduit", "Oubliette", "Paper Hearts" et bien d'autres encore, plus ou moins liées au cas Samantha. Mais ça ne l'empêche pas de ressentir encore après, toujours, cette même culpabilité, aussi vive qu'aux débuts de sa quête.
La preuve effectivement que, "tout n'a pas encore vraiment été résolu" pour lui… Même après les grands bouleversements non ignorés de "Closure".


:arrow: [b][u]Scully :[/u][/b]

[quote="Amrith"]Quant à Scully, c'est à l'intérieur même des 1h40 qu'elle s'affaisse sous le poids du méli-mélo qui lui sert de tête, poussant Mulder à participer aux recherches avant de le menacer de le quitter s'il poursuit... le lendemain.[/quote]
Mouais… La subtilité résidant dans la différence de sens qui existe entre "participer" et "poursuivre". Dans l'idée de Scully, tel que ça a été parfaitement établi à l'écran dès la séquence suivant immédiatement la rencontre entre Whitney, Drummy et Mulder, il était surtout question de faire une pure apparition, se laver de toutes les charges pesant sur lui, et faire demi-tour aussitôt. Jamais Scully n'a voulu pousser Mulder à redevenir le Mulder chasseur (sur le terrain) qu'elle avait connu autrefois. (Encore que, tout n'est pas si simple… Entre les apparences et ce qu'elles cachent… J'y reviens)
Elle reconnaîtra quelques séquences plus tard qu'elle avait eu tort de penser que Mulder n'allait pas être tenté de continuer.
=> Il n'y a donc aucune contradiction, ni même la moindre incohérence, dans ses intentions et ses agissements. Elle a juste sous-estimé l'obstination de Mulder, et l'a reconnu d'elle même…

Maintenant, on peut aussi s'adonner à une petite étude psychanalytique du personnage :
Scully est quelqu'un de très refoulé, en constant déni d'un certain nombre de choses sur elle-même (sa "volonté de croire" en premier lieu, qu'elle admet finalement en fin de film, toujours aussi difficilement – sans oublier bien sûr son amour pour Mulder, qui était très clair depuis très très très longtemps, mais qu'elle a toujours refoulé, à l'image du reste). Le genre de personne donc à vouloir camoufler au maximum son inconscient, ses sentiments, ses envies profondes, etc. Et qui fait par conséquent tout passer par l'acte manqué.
[Revoir "How The Ghosts Stole Christmas", par le maître lui-même, pour une description psychanalytique assez fine du double jeu permanent que joue Scully vis-à-vis de Mulder – grosso-modo : celle qui fait semblant de ne pas aimer ça, mais qui au fond adore ça et en redemande même – celle qui se rend inaccessible pour mieux être courue après…]

=> La clé de cette sous-estimation ô combien naïve (venant de LA personne la mieux placer pour connaître Mulder et son inénarrable obstination), ainsi que de cet aveu d'erreur tardif, réside donc peut-être bien dans la confidence que fait Scully un peu plus loin dans le film : le fait que c'est l'obstination de Mulder qui a fait qu'elle est tombée amoureuse de lui ! Je crois que là on boucle la boucle de ces soi-disant incohérences de comportement !!!
Je pense en effet que, inconsciemment, et malgré son discours de surface qui ne vise en définitive qu'à bousculer pour mieux reconsolider après coup, Scully ne demande qu'une chose : retrouver le Mulder dont elle était tombée amoureuse ! Le petit jeu qui a aussitôt suivi (son éternel "je ne peux pas, je dois partir"), n'est qu'une redite de ce qu'elle a toujours fait (et adoré faire) avec Mulder : le confronter à son départ imminent, sur lequel il y a marqué en gros "VIENS ME CHERCHER !". C'est un jeu amoureux, ni plus ni moins.
[Et plutôt que de parler d'une grande dispute conjugale d'1h40, j'aurais plutôt parlé d'un grand jeu amoureux, personnellement, dont ça a toujours été à Scully de tirer les ficelles…]
Elle avait fait le même coup dans FTF ("je pars, retiens moi"), ce qui avait aussitôt débouché sur leur premier (presque)baiser. Bingo, mission accomplie ! On pourra aussi y voir une correspondance avec son très symptomatique refus (conscient / désir inconscient) de suivre Mulder dans la maison hantée de HTGSC. Et d'une manière plus générale, c'est ce qui a toujours sous-tendu l'ensemble de leurs joutes verbales (le refus de Scully de "s'offrir" à Mulder, de lui donner ce qu'il attend, l'obligeant ainsi à continuer, encore et toujours, de la "chercher", de la bousculer – ce qui est bien évidemment à l'origine de la fameuse tension sexuelle entre les deux…).
Je pense que Scully est une personne qui aime être bousculée, justement. Et généralement, plus elle parle, plus j'ai envie d'écouter l'inverse de ce qu'elle dit. Plus particulièrement lorsqu'elle dit (et ce n'est que son conscient qui s'exprime alors) qu'elle ne souhaite plus rien avoir affaire avec les "ténèbres", tandis que la fin du film sonne presque comme une promesse/un espoir inavoué que les "ténèbres" puissent à les retrouver... Je pense qu'elle ne demandait que ça.
Toujours est-il que je ne peux m'empêcher de penser à la manière dont Scully décrivait son bien-aimé dans le très impopulaire "Trust No 1" (désolé de rappeler cet épisode à votre mémoire, LOL! ;) ) : [i]Chance meeting your perfect other, your perfect opposite - your protector and endangeror.[/i]
Celui qui protège, autant qu'il met en danger… Je pense non seulement que c'était là l'aveu intime, de la part de Scully, qu'elle aime au fond être mise en danger (après tout, c'est ce qui fait avancer toute personne…), mais je pense aussi que c'était vrai dans les deux sens : que Mulder a toujours dans le même temps protégé et mis en danger Scully, et réciproquement, Scully a toujours été là pour mettre Mulder en danger et le protéger.

Et je pense que c'est exactement ce que nous illustre, une fois de plus, IWTB : Scully qui met Mulder [et leur couple] en danger (soit disant pour son bien, pour "protéger" sa santé mentale) en le remettant sur le chemin du FBI, juste avant de jouer l'âme protectrice qui agite les dangers psychologiques que revêt l'entreprise.
Il m'apparaît en tout cas très clairement que le FBI, et tout ce qui peut se rapprocher des X-Files, et ce depuis très longtemps, ne repousse pas tant que ça Scully (malgré son désir maintes fois formulé de quitter les XF au profit d'une vie plus "normale"). A l'image de son rapport au paranormal, c'est un savant mélange d'attraction/répulsion, où l'attraction, sensiblement plus forte que la répulsion, reste néanmoins entièrement refoulée.

Bref, toutes ces incohérences de comportements, qui n'en sont pas, sont au contraire en total accord avec le personnage de Scully, tel qu'il nous a été développé à maints égards depuis le début du show.
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Le Post-Prométhée-Post-Modern

Messagepar zerosum sur 03 Aou 2008 21:12

[b]Le nouveau Prométhée post-moderne de Chris Carter[/b]

:arrow: [b][u]Le péché d'[i]hybris[/i][/u][/b]

[quote="Amrith"]Le thème de la foi et de la science, annoncé à de multiples reprises par Chris Carter, n'existe en réalité quasiment pas au cours du film, sinon par le biais de crucifix accrochés dans tous les sens[/quote]
Bien plus que les crucifix accrochés sur les murs de l'hôpital, ce que j'ai retenu personnellement, c'est l'intervention du "On Screen Doctor" (interprété par Lorena Gale) : une autorité supérieure, s'exprimant à distance, depuis un ailleurs non identifié, par le biais d'un écran disposé en hauteur, sur ce qui s'apparente à un autel dominant magistralement l'assemblée. A peine vient-on d'entrer dans le film que les choix de mise en scène nous indiquent déjà qu'on va avoir affaire à une histoire de médecins se prenant pour Dieu, ou cherchant à faire office de substituts de Dieu…

La porte ouverte au pire crime qui soit, selon la religion grecque antique : le péché d'[i]hybris[/i] (dont l'exemple le plus célèbre et le plus répandu est synthétisé dans le mythe de Prométhée [auquel se réfère bien évidemment Mary Shelley dans son [i]"Frankenstein or The Modern Prometheus"[/i], dont l'ombre plane visiblement sur IWTB]). Ce crime d'hybris entraînant avec lui damnation, jusqu'au royaume souterrain de l'Hades, les Enfers, dont l'entrée est gardée ici symboliquement par un chien à deux têtes, qui n'est pas sans rappeler le célèbre Cerbère, à trois têtes, de la mythologie grecque…

Ainsi, les scientifiques russes, en ayant réussi à trouver le moyen de poursuivre artificiellement la vie (= autrement dit en ayant réussi à dérober à Dieu/Zeus le feu de la vie, comme dans le mythe de Prométhée), se sont-ils recréés, autour d'eux, une sorte d'enfer terrestre…
On pourra alors s'interroger sur la signification à mettre derrière le fait que c'est Scully, cherchant elle-même un moyen de prolonger la vie (et à prendre donc momentanément la place de Dieu), qui est mise sur la voie de l'expérimentation russe… N'est-ce pas aussi un avertissement évident que ce qu'elle s'apprête à faire pour Christian, par le recours aux cellules souches (embryonnaires), n'est pas si éloigné que ça, du point de vue de l'éthique, de ce qu'ont fait ces chercheurs russes sur ces chiens. Et qu'il s'agit d'une première avancée sur un terrain possiblement glissant : la porte ouverte à ce qui pourrait très vite devenir quelque chose d'aberrant, voire de monstrueux…

Et c'est ainsi que Chris Carter et Frank Spotnitz se proposent de nous interroger sur l'éthique derrière ces fameuses [b]recherches sur les cellules souches embryonnaires[/b], et de relancer le débat le temps d'un film qui n'a rien perdu de l'exigence intellectuelle de la série, bien au contraire…

:arrow: [b][u]La controverse autour des cellules souches embryonnaires[/u][/b]

[quote="Amrith"]En fait, il est même si lacunaire qu'il parvient à insinuer non pas une idéologie, non pas une opinion, mais en tout cas une conception douteuse : au sortir du film, on reste sur (…) l'image de Scully qui, symboliquement, préfère s'acharner thérapeutiquement sur un gamin que de pratiquer l'euthanasie.[/quote]
Sauf qu'il n'est jamais question d'euthanasie dans IWTB. Y a juste une nuance abyssale entre "laisser mourir" (passivement) et "pratiquer l'euthanasie" (de manière active). C'est la minuscule nuance absolument pas significative du tout qui est au cœur du débat sur l'euthanasie depuis des décennies. Donc voir un quelconque commentaire sur l'euthanasie, volontaire ou non, est juste complètement hors de propos dans ce film. L'alternative de Scully est bien "s'acharner ou laisser crever", et non "s'acharner ou donner la mort", et encore moins "laisser crever ou donner la mort".
D'autant qu'il faut voir ce qu'on met derrière ce terme "s'acharner" : s'acharner sans espoir de mieux sur des personnes de toute façon condamnées (les personnes en fin de vie), ou s'acharner avec espoir de mieux, voire même espoir de guérison. Car non, son "acharnement thérapeutique" n'a pas pour but de simplement maintenir en vie, malgré les souffrances, mais bien de [b][u]guérir[/u][/b], d'une maladie jugée certes, jusque là, incurable, mais à laquelle elle pense pouvoir apporter un remède. Là aussi, y a juste une minuscule nuance abyssale.
Et puis jamais on n'a vu Christian dire qu'il préférait mourir plutôt que souffrir. L'envoyer dans la salle d'attente précédant la morgue ne serait donc pas considéré comme de l'euthanasie, mais comme une simple démission administrative, purement financière (ou religieuse).
Quant à Scully, on connaît ses positions sur le "laisser mourir" : elle n'y est absolument pas opposée, pour l'avoir elle-même pratiqué sur sa propre fille dans le diptyque "Emily", et pour avoir même déjà émis ses volontés pour elle-même ("One Breath", où il avait été très clairement établi qu'elle ne souhaitait pas être ranimée)…

Te rends-tu comptes que dans cette soi disant conception douteuse, tu fais des représentants de l'Eglise les défenseurs de l'euthanasie (!!!!!!!!!!!!!!!!!). C'est juste grotesque ! (Et c'est effectivement ce à quoi le genre d'amalgame entre soins palliatifs et euthanasie, que tu fais, conduit) Aussi séniles que CC et FS puissent t'apparaître, je ne les imagine pas stupides au point de commettre une telle erreur idéologique.
Et si on doit parler d'idéologie, justement, je crois qu'il faut recentrer nos considérations sur LE débat qui accompagne le sujet du film (le débat sur les cellules souches), et non sur le débat voisin qui n'a pour ainsi dire rien à voir avec le propos du film (le débat sur l'euthanasie). IWTB nous montre un médecin d'un hôpital catholique, Scully, aller à l'encontre de l'Eglise en mettant sur le tapis un de ses plus gros sujets tabous à l'heure actuelle : la recherche sur les cellules souches (embryonnaires). Le film est on ne peut plus clair là-dessus : sur le fait que le sujet dérange l'Eglise, sur le fait que Scully en est consciente, et sur le fait qu'elle va tout de même se rebeller contre le poids de la hiérarchie et de l'ordre établi.
Comment après ça y voir un propos conservateur contre l'euthanasie, c'est un mystère pour moi…

Au passage, quelle peut bien être la position du film sur la recherche sur les cellules souches ?
On parle là du débat sur les cellules souches embryonnaires, qui nécessitent donc de "tuer un embryon" (selon les partisans des divers mouvements pro-life). Des "assassinats" que l'on retrouve retransposés métaphoriquement dans les meurtres perpétrés par Janke (le personnage interprété par Callum Keith Rennie).
En s'arrêtant sur l'imagerie du Cerbère, et sur l'ensemble de la caractérisation de ces "méchants", on pourrait certes se dire qu'IWTB condamne catégoriquement les dérives potentielles de telles recherches, selon la métaphore utilisée ici.
Mais c'est sans compter sur la storyline de Scully, que Dieu lui-même (!!!) encourage à persévérer dans la voie de ces recherches pourtant proscrites par l'Eglise. C'est sans compter aussi toute cette thématique du "Don't give up" et de l'espoir qui va avec. C'est sans compter aussi que, à la lumière de ces considérations sur l'espoir et sur l'obstination qui paie toujours, on peut aisément supposer que Scully parvient, hors champ, à sauver le garçon… Même si les auteurs se gardent bien de nous le montrer à l'écran, et de trancher clairement, comme à leur habitude...

Bref, IWTB tient, dans la plus pure tradition x-filienne, à ne surtout formuler aucune réponse toute faite aux questions/problèmes posés, et à interroger simplement son (télé)spectateur : le pousser à réfléchir, le mettre face à ses propres convictions, libre de ses propres interprétations. Reste que la position des auteurs me paraît assez évidente, malgré tout… ;)

:arrow: [b][u]Aux frontières du prosélytisme[/u][/b]

[quote="Amrith"]malgré tout, le film évite le para-prosélytisme des Saisons 8 et 9 et contourne le trop plein de symboles de la plus sécurisante des manières... en décidant de n'avoir aucun message du tout.[/quote]
Une soi-disant absence de message en tout point conforme à celle des autres Scully-centrics tournant autour de la question religieuse ("Revelations", "All Things", "Orison", etc.) : Dieu existe-t-il ? Dieu s'exprime-t-il en nous ? Dieu cherche-t-il à nous dire quelque chose ?
Autant de questions posées que les auteurs ont pris bien soin de ne pas trancher. Encore heureux d'ailleurs.
Deux mots de Chris Carter sur ce sujet :
[quote="Chris Carter"]The thing I love about writing is that you sort of find your own mind about things and in this movie, especially, it’s about faith, and he[Frank Spotnitz]’s a believer and I’m not. But I didn’t want to make a movie that I didn’t believe in. I didn’t want to make some kind of pro-God thing when I don’t think there is a God. And so the ending of the movie, to me, was beautiful. I believe in faith but I don’t necessarily believe that it comes from God. So, that ending to me could speak truth for both our points of view.[/quote]
Voilà, je trouvais ce passage éclairant ! ;)
Intéressant comme dynamique d'écriture, cette co-existence d'esprits opposés sur la question religieuse, l'un croyant, l'autre non. Ça me rappelle un certain duo mythique de la télévision ça !... 8-)

:arrow: [b][u]Le lien psychique de Father Joe[/u][/b]

[quote="Amrith"]La connection psychique entre le Père Joe et ce même tueur est-elle née au moment où ce dernier se faisait sauvagement enculer[/quote]
Non, elle est née à partir du moment où il y a eu un rapport de bourreau/victime entre les deux. Rien de "physique" là dedans, mais ça n'en reste pas moins un lien symbolique très fort entre les deux, plus fort même, oserais-je dire.
Les liens victimes/bourreaux ou victimes/victimes sont une des figures récurrentes d'XF. On retrouve quasiment la même chose dans "Oubliette", déjà cité ici (par toi-même), où les connections psychiques se font de victimes à victimes (d'un même bourreau). Idem pour "Sein Und Zeit"/"Closure", où Harold Pillar est connecté aux autres victimes du même bourreau que celui qui a kidnappé son fils.
Ajoutons à ça que Father Joe n'est peut-être pas vraiment lié à sa victime, mais plutôt à la victime de sa victime, en l'occurrence, l'agent du FBI, et elle seule.
Ou bien, autre façon de voir les choses : Father Joe a commencé à être relié psychiquement à son ancienne victime (ou à la victime de sa victime donc) à partir du moment où celui-ci est devenu à son tour le bourreau. Autrement dit, à partir du moment où l'ex-enfant de chœur est symboliquement "devenu" le Père Joe : où c'est lui qui est devenu le bourreau, sorte de monstre créé par le monstre. Voilà qui suffit amplement à établir [u]une forme de relation de "paternité" entre Father Joe et l'enfant de chœur[/u], [b]entre le "créateur" et la "créature"[/b] (rappelons qu'on navigue en pleine relecture du mythe de Frankenstein ici…). L'ancien monstre qui a véritablement [u]enfanté[/u] ce nouveau monstre. Et je pense que la scène où Joe découvre la photo du monstre en question, auquel il a lui-même donné naissance donc, rend très prégnante cette interprétation des choses.
D'ailleurs, on notera que les visions du Father Joe ont commencé à partir du moment où notre suspect a commencé lui-même à prendre part aux agressions (on peut le présumer du moins, n'ayant pas été là pour voir les agressions précédentes). Autrement dit au moment de la "naissance" véritable du monstre, ou au moins au moment de la révélation de son caractère monstrueux…
Une connexion psychique presque de type parental donc, qui pourrait très bien rappeler la connexion psychique père-fille établie dans "Mind's Eye", par exemple.

Reste que ces deux monstres semblent constituer des aberrations qui seront "corrigées" simultanément, par l'apparition d'un même cancer incurable, et une mort simultanée (assez poétique d'ailleurs, bien que malheureusement traitée hors champ, comme bien trop d'éléments de ce trop court IWTB – et qui rejoint quelque peu la conclusion du roman de Shelley…). C'est précisément ce que souligne Mulder à la fin dans son bureau aménagé : leur mort simultanée qui ne peut pas être un simple hasard, mais qui est au contraire pleine de sens et de signification.

[quote="Amrith"]c'est involontairement la seule voie, anale certes, que le film laisse supposer ?[/quote]
Pas du tout. D'autant que si on doit absolument chercher une explication "technique" sur le comment, le pourquoi et les origines de cette connexion, le film désigne très clairement son suspect : Dieu. Une intervention divine visant à "réparer les erreurs commises". Erreurs commises par Father Joe, qui a suffisamment longtemps prié et cru en la possibilité de sa rédemption pour que sa requête soit entendue. "Dieu", répondant ainsi à son obstination (lui aussi n'a pas abandonné dans sa foi/conviction – le "don't give up" s'appliquant également à lui, comme le suppose noir sur blanc Mulder dans sa dernière scène à l'extérieur de la maison), Dieu répondant donc aux requêtes du prêtre, à son besoin de rédemption, et lui "offrant" un moyen de se racheter, en sauvant 1/ la jeune fille (victime de sa victime, histoire de boucler la boucle) et 2/ Christian (symbole de l'enfance volée à sa victime, histoire de rétablir la balance). Et ce moyen n'est autre que lesdites visions… C'est aussi ce que suggère directement et très explicitement Scully à la fin : ce sont les messages du Father Joe qui lui ont permis de sauver, peut-être, Christian… Ce pédophile qui a saccagé la vie de plusieurs enfants (et un plus particulièrement : le "monstre" de notre épisode, qui a définitivement mal tourné), et qui rétablit ainsi la "balance" en sauvant indirectement Christian.
Le parallèle entre Christian et Franz (l'ex-enfant de chœur) est d'autant plus marqué que les deux sont désignés, symboliquement ou métaphoriquement, comme étant le fruit d'une paternité virtuelle de Father Joe. Le côté créateur/créature pour Franz, comme je le disais, mais aussi un jeu de noms qui fait de Christian le fils "spirituel" de Joe. CC et FS nous refont en effet ici le coup d'"Emily", Emily [b]Christ[/b]ine Sim, fille de Scully, associée durant tout l'épisode (et à de nombreuses reprises dans la série) à la Vierge Marie. Ici donc [b]Christ[/b]ian devient le fils symbolique de l'union d'un couple assez inattendu : Scully, de nouveau filmée sans arrêt à côté d'un vitrail ou d'une statue à l'effigie de la Vierge Marie (dans un hôpital nommé "Our Lady of Sorrows", description allant si bien à la Vierge, bien sûr, mais aussi à notre larmoyante Scully…) et le Father Joe, de son vrai nom Joseph Fitzpatrick Crissman. Marie+Jospeh=[b]Christ[/b]ian…
Joseph, qui a donné naissance à un monstre, Franz, et qui se rachète par le biais de son "deuxième fils" Christian…
(Au passage, j'adore cette thématique de la rédemption, qui est accessoirement une partie assez importante de la mythologie : la rédemption de Bill Mulder, mais aussi, dans une moindre mesure, de Deep Throat et Well Manicured Man, par l'entremise de Fox… Mais ce n'est qu'une parenthèse)

Après, si on veut vraiment rentrer dans le technique, le physique et le matériel, on pourra dire que les visions du Father Joe sont la résultante de son cancer (dont l'origine peut facilement, là encore, être lue comme une punition divine autant pour Franz, le meurtrier, que pour son ancien bourreau Father Joe, doublé d'un moyen de rédemption pour ce dernier). Cancer qu'il partage avec sa créature donc, et qui fait pleurer des larmes de sang qui se trouvent justement (on peut l'imaginer) aller de paire avec lesdites visions…


:arrow: [b][u]La Chute du Jardin d'Eden[/u][/b]

Et puisque j'étais sur la relecture du mythe de Prométhée (sur lequel Chris Carter a d'ailleurs construit l'intégralité de sa mythologie depuis "The Erlenmeyer Flask" – cf. les références à Pandore, rue où se situaient les entrepôts de Zeus Storage dans l'épisode), j'aimerais souligner un autre aspect que je trouve assez intrigant : le rapport très étroit qu'entretient ce mythe avec le récit biblique de l'expulsion du Jardin d'Eden.
=> Le vol du feu par Prométhée équivaut selon pas mal d'analystes à la consommation du fruit de la Connaissance par Eve. Et l'envoi par Zeus de Pandore (avec sa fameuse boîte et ses fléaux visant à accabler l'Homme) correspondrait quant à lui à l'expulsion du Jardin d'Eden et la condamnation consécutive de l'Homme par Dieu… La curiosité d'Eve faisant évidemment écho à celle de Pandore, curiosité incarnée.

C'est ainsi sans surprise que le récit du Jardin d'Eden se trouve être très présent dans le roman de Mary Shelley. Et aussi, comme par hasard, dans ce IWTB…

J'évoque en effet tout cela parce qu'avec toutes ces histoires de "ténèbres" desquelles Scully dit vouloir se protéger, j'ai eu comme des flashs de "maison jaune" à chaque fois que je voyais leur "unremarkable house". Et plus précisément, j'y ai vu aussitôt une forme de Jardin d'Eden.
Ce serait donc, selon moi, une sorte de chute du Jardin d'Eden que nous conterait au fond IWTB : la description d'un équilibre presque parfait, que vient soudainement rompre une certaine quête de la Vérité, la quête de Mulder, que l'on associera, sans besoin de grand écart fallacieux, à une quête de la Connaissance. Dans cette analogie, ce serait donc Mulder qui endosserait le rôle d'Eve, tenté par le fruit de la Connaissance…
Une quête de la Vérité qui restera à jamais antinomique avec la "vie normale" dont Scully a toujours dit rêver…

Ainsi la recherche scientifique (que ce soit celle des Russes, celle de Scully en matière de cellules souches, ou plus largement la Science d'une manière générale) est-elle utilisée ici, par ce rapport à la quête perpétuelle de la Connaissance, comme reflet à la quête de Mulder… Il est assez étonnant donc de voir que, très indirectement, Mulder est presque devenu l'incarnation de la Science, tandis que Scully tend de plus en plus à incarner la Foi quasi-aveugle. Une inversion implicite des rôles assez inattendue, même si elle reste anecdotique…

Dans une certaine cohérence d'ensemble, et à l'image du Prométhée Moderne de Mary Shelley, IWTB part ainsi chercher autant du côté du mythe de Prométhée que du récit de la chute du Jardin d'Eden.
Pourtant, loin de tenir un discours religieux potentiellement obscurantiste (contre la curiosité, synonyme de damnation, comme synonyme d'[i]hybris[/i]), IWTB cherche plutôt à se reposer sur la Bible pour encourager justement la curiosité que peut être celle de la Science, comme celle de Mulder.
[i]It is the glory of God to hide things but the glory of kings to investigate them.[/i]
L'antithèse parfaite des interdits fixés autour de l'Arbre de la Connaissance ! [qu'on pourra aussi rapprocher des interdits fixés par notre "On Screen Doctor" en tout début de film... ;) ]

CONCLUSION: Le Jardin d'Eden de Mulder et Scully ne risque pas de tenir bien longtemps, comme ils semblent déjà en être intimement convaincus, car Mulder n'a vraisemblablement pas fini de manger du fruit défendu…
Et c'est tant mieux ! 8-)
.*´ )
*.•´¸.•*¨) :: ¸.•*¨)
(¸.•´ :: (¸.•´ :::: (¸.•*´¯`*••• [b]BELIEVE TO UNDERSTAND[/b] •••••••
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Messagepar Amrith Zêta sur 03 Aou 2008 23:29

Ce doit être fatiguant de réfléchir à la place des auteurs en permanence.
Enfin bref...

Tout ton texte sur Samantha Mulder peut à l'extrême rigueur se tenir. A condition de considérer ta vérité, et uniquement la tienne, comme étant celle partagée par les scénaristes. Ce qui équivaudra toujours, en toutes circonstances, à les entourer d'un voile protecteur étanche. Parce que tout ce que tu dis ne repose - oserais-je dire "comme souvent" - sur aucun fait incorporé à l'oeuvre. Mulder ne reparle plus jamais de sa soeur après l'histoire des Nomades, et puis c'est tout. A chaque fois que l'on reparle de Samantha - soit deux fois en tout et pour tout entre [i]Closure[/i] et la fin de la série - c'est par la bouche de quelqu'un d'autre. Mulder n'aborde pas le sujet, ne vit plus en fonction de Samantha et ne voit même pas son fantôme dans le final alors qu'il collectionne les apparitions de Mr. X, Krycek ou des Lone Gunmen. Que Carter et Spotnitz aient ressuscité cet axe dix ans plus tard, qui plus est de manière aussi forcée - la photo de Samantha subitement placardée au milieu des autres dossiers - entre tout à fait dans le registre "Facilité Ehontée" que je reproche au film - et bien entendu, permet aussi de recycler un nouvel aspect de "Oubliette" sans trop d'efforts.

Concernant Scully, tu pourras peut-être démontrer par A + B que son comportement de girouette est d'une implacable logique, reste que... c'est mal écrit. Et c'est quand même ça le problème du film. Ton décryptage - en lui-même excessif mais passons - des intentions lumineuses des auteurs ne rachètera pas l'exécution laborieuse et scolaire du script.

De toutes manières, tu pourras éternellement sauter sur ce couplet et retourner les mots à l'avantage du film. L'approximation à peine croyable dans laquelle il baigne rend tous les jeux rhétoriques possibles, tare lancinante à laquelle tu trouveras tous les mérites si tu veux. Rien n'est débattable dans IWTB puisque l'on peut y isoler tout et son contraire.

[quote="zerosum"]Et c'est ainsi que Chris Carter et Frank Spotnitz se proposent de nous interroger sur l'éthique derrière ces fameuses [b]recherches sur les cellules souches embryonnaires[/b], et de relancer le débat.[/quote]

Il n'y a aucune interrogation sur le sujet des cellules souches dans le film.
C'est comme si tout long-métrage se déroulant en Palestine, même complètement dénué de substance politique, devenait aussitôt engagé au prétexte géographique du sol où l'on a posé le socle de la caméra. Ou comme si toute fiction comprenant un méchant raciste était un pamphlet sur la tolérance. On est ici exactement dans le même fantasme.

[quote]Sauf qu'il n'est jamais question d'euthanasie dans IWTB. Y a juste une nuance abyssale entre "laisser mourir" (passivement) et "pratiquer l'euthanasie" (de manière active).[/quote]

Toi qui aimes les nuances, tu t'es empressé d'enjamber la mienne.
Je parlais avant toute chose de symbolique. Ensuite, le fait est que le traitement que Scully se propose d'adopter est inexistant en tant que thérapeutique et peut tuer son patient. On a suffisamment le temps de constater durant le film qu'elle ne croit pas elle-même en l'efficacité de la méthode. Elle ne pense pas pouvoir y apporter un remède, ne t'en déplaise, elle improvise son mode d'action durant la réunion où on tente de lui damer le pion, dans un sursaut traumatique vis-à-vis de William - c'est d'une subtilité effarante. Avant qu'on ne la presse d'abandonner, elle n'avait même pas songé à l'utilisation de cellules souches, au point d'ailleurs qu'elle part se documenter peu après - par conséquent que tu en fasses le grand débat du film est un peu risible tant aucun camp n'est constitué en réalité. Encore une fois, nous laisser la possibilité de penser que Scully se lance dans l'expérimentation humaine pour des motifs personnels - tout ce que ne doit jamais faire un médecin - rend compte d'une écriture déficiente et idéologiquement confuse, à l'image du film.

[quote]Au passage, quelle peut bien être la position du film sur la recherche sur les cellules souches ?[/quote]

C'est ce que je m'évertue à dire : le film n'a aucune position.
Les thématiques qu'il aborde sont des leurres et aucune n'est exploitée au-delà de la création d'un contexte. Tout ce qui a bénéficié d'une attention relative dans le scenario tourne autour de la MSR, elle-même lacunaire dans le traitement mais au moins nette dans la direction qu'elle emprunte.

[quote]Mais c'est sans compter sur la storyline de Scully, que Dieu lui-même (!!!) encourage à persévérer dans la voie de ces recherches pourtant proscrites par l'Eglise.[/quote]

Ce n'est rien de plus que ton interprétation. Ou plutôt, pour ainsi dire, celle de Scully. Que Scully prenne finalement les déclarations du Père Joe comme étant celles de Dieu après l'avoir qualifié de tous les noms en dit davantage sur sa volonté initiale et sur le besoin qu'elle a de la voir confortée que sur la prétendûe divinité des propos du medium.

[quote]Bref, IWTB tient, dans la plus pure tradition x-filienne, à ne surtout formuler aucune réponse toute faite aux questions/problèmes posés.[/quote]

Certes IWTB ne formule pas les réponses, mais encore moins les problèmes en réalité.

[quote]Intéressant comme dynamique d'écriture, cette co-existence d'esprits opposés sur la question religieuse, l'un croyant, l'autre non. [/quote]

Sauf que dans les faits, tous les épisodes religieux de la série de même que le film tendent à postuler l'existence de Dieu. Une marge est laissée pour d'autres explications aux phénomènes, dans la tradition qui prévaut dans X-Files, mais la position implicite est toujours inéquitablement celle du croyant.

[quote]Les liens victimes/bourreaux ou victimes/victimes sont une des figures récurrentes d'XF. On retrouve quasiment la même chose dans "Oubliette"...[/quote]

Justement, un peu trop.
Mais [i]Oubliette[/i] avait l'intérêt de ne pas traiter [i]off-screen[/i] les moments forts de son script.

[quote]Pas du tout. D'autant que si on doit absolument chercher une explication "technique" sur le comment, le pourquoi et les origines de cette connexion, le film désigne très clairement son suspect : Dieu.[/quote]

C'est un parti pris nauséabond.
Je n'ai pas suivi X-Files durant neuf années pour devoir supporter des rebondissements et des mystères commandités par Dieu. Les auteurs s'accordent déjà suffisamment de raccourcis et coïncidences comme ça. En bref, ton analyse est sans doute pertinente. Il n'a jamais été question de dire que IWTB ne possède aucune substance. Mais la pile d'informations qu'il propose est insuffisante en soi pour faire un bon film, lequel a besoin de liants et de rigueur narrative pour aboutir.

[quote]Joseph, qui a donné naissance à un monstre, Franz, et qui se rachète par le biais de son "deuxième fils" Christian…[/quote]

Là par contre tu retombes dans ton travers habituel.
Que je n'ai pas besoin de définir. Et ça continue de plus belle en-dessous.
Fort heureusement, tu ne m'impliques pas là-dedans.

[quote]Ce serait donc, selon moi, une sorte de chute du Jardin d'Eden que nous conterait au fond IWTB : la description d'un équilibre presque parfait, que vient soudainement rompre une certaine quête de la Vérité, la quête de Mulder, que l'on associera, sans besoin de grand écart fallacieux, à une quête de la Connaissance. Dans cette analogie, ce serait donc Mulder qui endosserait le rôle d'Eve, tenté par le fruit de la Connaissance…[/quote]

L'équilibre que tu invoques - c'est le mot, point de départ de cette démonstration, n'existe à aucun moment dans le film. Mulder et Scully ne rentrent pas dans cette catégorisation, et ce n'est pas l'image que les scénaristes veulent laisser transparaitre. Alors imagine un peu le caractère aérien et complètement spéculatif du reste, et de ton paragraphe dans son ensemble. Qui, de mon point de vue, ne sert pas vraiment le film en lui enfilant la tunique connotée de produit aux frontières du prosélytisme.

Cela étant, je préfèrerais que tu me boudes à l'avenir.
Cite quelqu'un d'autre, vas-y partage quoi.
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Messagepar Sullivan sur 04 Aou 2008 5:05

Zerosum (ou quelqu'un d'autre) : elle vient d'où l'interview de Chris Carter dont tu as cité un bout?
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Messagepar torrance sur 04 Aou 2008 9:21

IWTB s'effondre au BO ricain. Déjà que ce n'était pas brillant en premier w-e, mais là, le film a accusé une chute de 65% en deuxième w-e d'exploitation et n'a récolté que 3,4 millions. Au final, si le film atteint les 30 millions (son budget), ce sera un joli exploit...
Les fans ricains sont donc à peu près aussi circonspects que nous.
[img]http://www.sixfeetunder-france.com/avatars/group.gif[/img]
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Messagepar Amrith Zêta sur 04 Aou 2008 10:29

[i]It was kind of a [b]surprise[/b] that after all this time we were so interested in this relationship (MSR), which really became the centre of the movie. If we had made it [b]five or six years ago[/b] it maybe would have been more about the [b]X-File[/b]...[/i]

[b]Frank Spotnitz[/b] (IGN 01/08/08)

Merci Frank.
De confirmer que la MSR n'a jamais été le propos réel de la série avant la Saison 6.
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pareil !

Messagepar Guigui sur 04 Aou 2008 11:15

Spotnitz quelle plaie ce mec...
Sinon j'ai passé bien 20 minutes à lire le post de Zero et je suis entièrement de l'avis d'Amrith sur tous les points...

Je pense qu'on a fait le tour sur le film avec toutes les reviews, non ? :)

[quote="le blog XF2"]A propos de DVD voici ce que nous a traduit Bénédicte à partir d'un site US où s'exprimait Frank Spotnitz : Le producteur et co-scénariste d'"X-Files", Franck Spotnitz est toujours en train de peaufiner la sortie du disque Blue-Ray du film X-Files I want to Believe...


"Je n'avais aucune idée de ce que le Blue-Ray pouvait faire," dit Spotnitz. « Je pensais que c'était juste une question de meilleure définition d'image mais c'est bien plus que ça. Nous réfléchissons actuellement à toutes les façons d'exploiter le blue-ray. Et ces discussions sont toujours en cours. Nous travaillons sur les sorties blue-ray et dvd depuis déjà des mois. Ces packs vont offrir beaucoup de bonus. »

Spotnitz a précisé que la 20th Century Fox confirmera les détails. "Je suis sûr qu'ils voudront annoncer les détails spécifiques, il y aura des bêtisiers, des makings-off, comme il y a toujours, de multiples commentaires, à la fois audio et vidéo auxquels vous pourrez accéder d'une façon unique grâce au blue-ray, » dit Spotnitz. « Nous allons tirer partie des avantages en ligne d'une façon que nous n'avons pas encore déterminée. »

Les fans de "X-Files" peuvent également s'attendre à voir des scènes supplémentaires dans deux formes différentes. "Il y a une version plus longue du film, donc des scènes coupées," dit Spotnitz. « Je risque de me tromper si je vous dit quelles sont les scènes coupées qui vont être présentes. Il y aura beaucoup d'extras. » Quelques soient les scènes choisies dans la version alternative du film, celles-ci ne feront qu'une subtile différence. "Ce n'est pas spécialement plus long," dit-il. « C'est seulement quelques minutes de plus, mais c'est plus explicite, et un peu plus émotionnel, croyez le ou non. ».[/quote]
[url=http://forum.ouaisweb.com:/viewforum.php?f=77][b]Qui a dit que la fin du monde c'était pas télégénique ?[/b][/url]
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Messagepar Charisman sur 05 Aou 2008 14:44

Un beau film sur le renoncement...
Don't give up. I don't give up. You won't give up ? I don't want to give up ! Why do you think you'll give up ? You think I'll give up ? No, you won't give up. You give up ! No I don't give up. You don't give up ? Ca peut durer longtemps !
Sinon j'ai plein d'autres choses à dire, mes premières impressions étant un film très typé Saison 9, dans lequel l'histoire, au moment d'être développée, est reléguée en seconde zone, avec un scénar' qui se débarasse à mi-chemin des personnages potentiellement intéressants afin de se concentrer sur Mulder et Scully.
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Adieu

Messagepar St Lo sur 05 Aou 2008 16:17

[u]X-Files 2 ou Adieu[/u]

Bon sang, 6 ans qu'on attendait ça ! 6 ans de pétitions, d'espoir, de cogitations, d'hypothèses, etc.

6 ans...

Et voilà, il est enfin arrivé sur les grands écrans. Et j'ai enfin pu aller le voir, sans bande sombre couvrant le quart de l'écran (cf post sur "L'Incroyable Hulk"]


Une agent du FBI se fait enlever, un voyant prétend qu'il a des visions sur elle. Dans l'impasse, le FBI retrouve Scully ('sont trop forts !) pour qu'elle contacte Mulder, car ils ont trop trop besoin de lui grâce à ses talents.

OK... J'aurais préféré plus crédible... Ils disent tout pardonner à Mulder pour qu'il revienne, OK, mais alors ils auraient dû dire que c'était, je sais pas moi, l'agent fille d'un sénateur ou de je ne sais qui de très influent, parce que quand même, quand on a vu la fin de la série, c'est limite là...

Bref... A part ce détail, ce qui m'a le plus déplu, c'est les bisouilleries entre Mulder et Scully.

Mais parlons du film. Sombre, voire gore quand même, avec quelques pointes d'humour juste bien dosées pour rester dans l'ambiance X-Files. Le retour de Mitch Pileggi ! YESS ! Mais en VF, ce n'est pas la même voix que d'habitude...

Une relation Mulder/Scully qui a évolué, et qui semble beaucoup plus évoluer encore pendant cette enquête. Scully est fatiguée, Mulder est revigoré. Mais bon sang, pourquoi toutes ces léchhouilles ???!!!

Pour moi, ce film, c'était surtout quelque chose d'affectif... "X-Files", ça a été une grosse partie de ma vie, si, si, sans rire. Et encore maintenant, trônent tous les DVD dans le salon. Ah lala. J'étais tellement excitée qu'avant le film, il a fallu que j'aille aux pipi-room !

Bref, pourquoi "Adieu" dans le titre ? Parce que ce film, c'est plus un adieu aux fans qu'autre chose, du genre "N'attendez plus rien après". Comme je l'ai dit, Scully est fatiguée, elle ne veut plus avoir à faire avec ces "ténèbres" (elle le répète assez) et Mulder, sans Scully bah, c'est plus "X-Files"... et puis y'a qu'à voir la fin du générique où on voit [SPOILER] Mulder et Scully sur un petit bateau, en direction d'une île, et ils nous font au-revoir de la main...

Alors OK, cette fin, c'est bof-bof, mais ça veut bien dire ce que ça veut dire.


Allez, adieu Mulder, Scully, Skinner... Vous resterez dans mon coeur...
(c'est beau, hein ?!)



[quote="Amrith Zêta"][b]SPOILERS[/b]

Il est surtout mal écrit, parsemé de coïncidences et de facilités.
Il y a des erreurs d'amateur dans le script. La plus criante c'est qu'il n'imbrique pas du tout le protagoniste dans l'histoire. Spectateur total, Mulder ne sert presque à rien lors de l'enquête - excepté lors de l'assaut final - puisque avec ou sans lui le Père Joe aurait retrouvé les corps quand même. Il est là, convoqué en consultant passif, suite au heureux hasard d'un kidnapping d'une agent du FBI. Toutes les investigations auraient pu se dérouler sans lui en réalité.[/quote]
Hmmm pas trop d'accord. C'est quand même Mulder qui remarque le lien entre les deux femmes (donneuses), alors oui, il va demander conseil à Scully, mais c'est son "équipière", c'est lui qui sait faire confiance et croire en les bonnes personnes...

[quote]En outre, contrairement à ce que disent Chris Carter et Frank Spotnitz, le film ne respecte pas l'évolution des personnages. A la mi-Saison 7, Mulder apprenait la mort de sa soeur dans un sourire de soulagement, concluant par "Je suis bien, je suis libre". Dix ans plus tard, il a accroché une photographie de Samantha au milieu de ses clichés d'extraterrestres et le sujet de sa mort est brutalement redevenu obsessionnel. Une lubie bizarrement ressuscitée au bon moment puisqu'une affaire de rapts de jeunes femmes se profile.[/quote]
C'est vrai qu'au début, cette histoire de Samantha, ça choque, après "Requiem", mais en fait, ne serait-ce pas tout simplement de la nostalgie ? De la tristesse. Ça a aussi été la cause de toute sa vie, et là, plus rien, le vide... Et sa soeur est morte ! Il a tellement espéré, il a cru la retrouver, et puis rien. Si, elle sait ce qui lui est arrivé, point. Ça ne guérit pas tout.
Alors OK, ils n'aurait pas forcément dû remettre ça sur le tapis, mais c'est pas tout à fait incohérent après réflexion.


[quote]Quant à Scully, c'est à l'intérieur même des 1h40 qu'elle s'affaisse sous le poids du méli-mélo qui lui sert de tête, poussant Mulder à participer aux recherches avant de le menacer de le quitter s'il poursuit... le lendemain.[/quote]
Oui, ça aussi, c'est gros. Mais elle ne pensait sûrement pas rencontrer le père Jo, pédophile, en totale opposition avec l'image qu'elle peut avoir d'un prètre. Ça a de quoi la déstabiliser, elle qui n'a plus l'habitude de tout ça, surtout avec ce qu'elle vit au boulot, ce petit garçon qu'elle veut sauver envers et contre tous ; et plus tard, ça a de quoi remettre en cause tout ce qu'elle pense... Dieu aurait donner ce don au père Jo malgré ce qu'il avait fait... ou plutôt Dieu a fait faire au père Jo ce qu'il a fait 20 ans auparavant pour avoir un lien avec le russe, et pour pourvoir sauver (???) plus tard de potentielles victimes. Pas l'agent du FBI (à moins qu'ils n'aient réussis à recoller sa tête) mais l'autre femme, et d'autres peut-être...

[quote]Les invraisemblances scénaristiques pleuvent, à commencer par l'idée saugrenue qu'ont eu les tueurs d'enterrer les cadavres sous la neige au lieu de les brûler. Parce que la neige, ça fond l'été, ça se déplace avec le vent. Bien sûr, il est toujours possible de faire l'hypothèse d'un quelconque symbolisme, mais il paraîtra peu crédible que les criminels préfèrent donner dans la beauté conceptuelle que dans l'exigence de ne pas être pris. [/quote]
Y'a peut-être une autre explication... c'est "X-Files" quand même. Je sais pas moi, un chien l'a embarquer en se sauvant :D

[quote]Ce trou au diamètre conséquent n'égale pourtant pas la confusion scénaristique qui imprègne les motivations du méchant recousu de partout. S'il souhaite changer de corps, c'est à la fois par dégoût tardif d'avoir été violé, mais aussi parce qu'il est atteint d'un cancer, mais aussi pour pouvoir changer de sexe, mais aussi pour... les couches s'empilent tandis que les effets du scenario s'amoindrissent. Ne conserver que la première raison aurait été cent fois plus fort, dramatique et évocateur, mais aurait supprimé le peu d'éléments paranormaux déjà inclus dans le script.[/quote]
Oui, je me suis dis la même chose : pourquoi donner des pistes poour plusieurs solutions ? Ça embrouille trop le spectateur...



PS : c'est bien Carter qu'on voit assis à un moment ?
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Messagepar Amrith Zêta sur 05 Aou 2008 20:20

[b]SPOILERS[/b]

[quote="St Lo"]Hmmm pas trop d'accord. C'est quand même Mulder qui remarque le lien entre les deux femmes (donneuses)...[/quote]

Non, il est le premier à lever le doigt pour dire "Ho le bracelet médical !". S'il ne l'avait pas fait, un autre agent l'aurait souligné la minute suivante. Et ce bien que les enquêteurs soient une bande de nazes qui laissent le méchant s'échapper sur la pointe des pieds pendant qu'ils ont le dos tourné - sous-entendu "Regardez comme ils sont nuls au FBI depuis qu'ils n'ont plus Mulder et Scully".

[quote]C'est vrai qu'au début, cette histoire de Samantha, ça choque, après "Requiem", mais en fait, ne serait-ce pas tout simplement de la nostalgie ? De la tristesse.[/quote]

C'est "Closure".
Pour le reste, si Mulder ensanglanté s'affaire à suivre des traces de pneus dans la neige pendant deux heures et attaque une kyrielle de russes dans leur laboratoire pour assouvir la nostalgie de sa soeur, c'est bien disproportionné. La nostalgie est un sentiment, pas une doctrine qui se placarde sur les murs. Carter et Spotnitz ont considéré que Samantha était le biais, le prétexte commode pour justifier des actes de Mulder et sont passés outre le fait que la carte n'a plus d'unités pour faire de l'ex-agent sa réplique d'il y a quinze ans. Un prétexte qui n'est plus jamais mentionné dans la seconde moitié du film.

La novelization du film est d'ailleurs assez différente sur ce point, si l'on en croit les assertions de certains membres de LVEI. Dans le livre, Mulder déclare qu'il est en paix avec le pan de son passé relatif à Samantha et aux différents efforts qu'il a produits pour la retrouver.

[quote]Oui, je me suis dis la même chose : pourquoi donner des pistes pour plusieurs solutions ?[/quote]

C'est typiquement ce qui arrive à un script que l'on retouche par morceaux indépendants pendant des années. Je suis certain qu'à l'origine le script devait être meilleur que ça.

[quote]PS : c'est bien Carter qu'on voit assis à un moment ?[/quote]

En personne.
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Messagepar Charisman sur 06 Aou 2008 23:56

[quote="zerosum"]=> En 2000, Mulder découvre que sa sœur est morte, transformée en pure lumière par des entités nommées "walk-ins".
Il a désormais la réponse aux deux questions de bases qui motivaient sa quête : 1/ et 2/. En revanche, il ne sait encore presque rien sur ces fameux "walk-ins" (qui ont fait leur apparition dans la mythologie sans jamais avoir vraiment été développés par la suite [et je suis de ceux qui pensent, comme nous l'annonçait hypothétiquement "Red Museum", que ces walk-ins sont une part importante de la mythologie et notamment du grand mystère entourant 2012…]).
Le désir/besoin de réponses (sur les questions "subsidiaires") qu'il pouvait avoir concernant les extraterrestres, il est logique, après "Closure", qu'il les reportent sur ces (très) énigmatiques walk-ins.
Ce qui explique pourquoi "Closure" n'est pas le dernier épisode de la série, et qu'il a été suivi de loners, comme si rien n'avait vraiment changé entre "Sein Und Zeit" et "X-Cops" : le désir de Mulder d'investiguer le paranormal est resté intact, sans doute parce qu'il sait que ce n'est toujours, encore, que par ce biais-là qu'il pourra, peut-être, en découvrir plus sur ces walk-ins…
Et j'entends tout de suite la contre-offensive : "si tel avait été le cas, si c'est comme ça qu'il fallait le comprendre, alors il aurait fallu le dire dans la série". Certes, sauf que c'est précisément ce qu'a fait Carter, implicitement, quelques épisodes plus tard…

Amrith a écrit:
concluant par "Je suis bien, je suis libre".

Réaction immédiate, qui n'empêche pas qu'après coup Mulder commence à faire le décompte de toutes les questions soulevées par cette explication des walk-ins.
Le diptyque "Closure" a soulevé bien plus de questions chez les fans qu'il n'en a répondues. C'est un fait. Il en va logiquement de même pour Mulder : qui sont ces walk-ins ? Que veulent-ils vraiment ? Quelle est leur place réelle dans la mythologie ? Leur regard sur la colonisation ? (puisqu'ils semblaient "surveiller" les expérimentations du Syndicat de près) Y sont-ils favorables ? Opposés ? Indifférents ? Quels rapports entretiennent-ils avec les colons, s'ils en entretiennent ? Etc, etc. Et accessoirement, pour tous ceux qui ont prêté attention aux détails de "Red Museum" : quels sont leurs réels projets pour 2012 ?
2012, qui est censé voir la sorti d'un dernier film clôturant définitivement la saga… Peut-être l'occasion de revenir aux sources de la quête de Mulder, Samantha, via les walk-ins ????…
Pour moi, "rien n'a encore vraiment été résolu"[/quote]
Excuse-moi Zerosum, mais blague à part, crois-tu sincèrement que Carter et Spotnitz ont un jour eu quelque chose à carrer des walk-ins ?! Cette thématique semble aussi importante à leurs yeux que les scènes de Walter Skinner dans [i]I Want To Believe[/i].
Crois-tu que pendant huit ans, Mulder garde secrètement le désir de faire la lumière sur cette étrange histoire, à un moment de sa vie où il a enfin trouvé sa principale réponse ?

Je crains malheureusement que remettre Samantha sur le tapis ne soit qu'une lourde maladresse de plus des auteurs, dans la lignée du réchauffé abject servi dans la saison 9 (clins d'œil à deux balles pour faire revivre les vieux souvenirs de la série, résurrection improbable de Spender, révélations réchauffées de paternité, réapparition des anciens personnages dans le final pour la nostalgie...). Carter et Spotnitz sont désormais plus attachés à tenter de nouer des liens qui n'existent plus avec la série, plutôt qu'à rendre crédibles les nouveaux évènements.

"Mulder, c'est à cause de ta soeur que tu fais ça", sans déconner, même dans la saison 9 ils n'avaient pas osé.
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Messagepar LeMartien sur 07 Aou 2008 13:23

autant les walk ins étaient oubliés autant la venue et l'aide par les morts est une mythologie sous jacente dans Xfiles depuis Le Message ! Et en celà même Mulder le souligne pour conclure la série.. donc pour moi ca reste un poil cohérent.
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Messagepar Amrith Zêta sur 07 Aou 2008 14:45

Mais justement Samantha n'apparaît pas à Mulder dans [i]The Truth[/i] alors que même Mr. X et les Lone Gunmen viennent lui passer le bonjour.

Ajoute à ça que ce ne sont pas des fantômes à proprement parler mais davantage une manifestation de l'esprit de Mulder, et tu en conclues que sa soeur ne tient plus du tout la place prépondérante d'autrefois, qu'il a tourné la page. Jusqu'à IWTB, où la grosse ficelle vient poindre sous la glace.


Sinon, l'asticot est dans le fruit. Je viens de lire un article dans lequel Chris Carter explique qu'en 2004 il ne souhaitait pas réaliser de second film X-Files pour le moment, mais plutôt [i]contempler fièrement ces neuf années[/i] passées. Ce sont, d'après lui, David Duchovny et Frank Spotnitz qui l'ont convaincu de débuter l'écriture du film qui deviendra IWTB.
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Messagepar Guigui sur 07 Aou 2008 16:52

Lien stp :)
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Messagepar Amrith Zêta sur 07 Aou 2008 19:24

[i]“There was a time when I was happy to just look back at the good work that we’d done and move ahead to more good work,” Chris Carter says “But I was convinced by my colleagues Frank Spotnitz and David Duchovny that there was a great movie to be made, and that the time was right. And while I wasn’t against it, they really helped push me in the direction of making the movie.” [/i]

http://www.apple.com/finalcutstudio/act ... sr=hotnews
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Messagepar Guigui sur 08 Aou 2008 7:43

Merci... Encore une preuve que Spotnitz est coupable plus qu'à son tour de l'échec... J'ai jamais aimé l'influence qu'il avait sur CC... et surtout j'ai jamais aimé l'ensemble de ses épisodes écrit seuls (y en a pas tant que ça vous me direz)...
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Messagepar underhilldaisy sur 08 Aou 2008 12:16

Je vais pas m'étaler là dessus.
Je m'attendais à voir un film nullissime, c'était juste mauvais. C'est beaucoup trop long pour ce que c'est, à savoir un mauvais épisode de XF. Finalement la relation M&S que j'appréhendais est ce qui m'a le moins gênée. Je parle même pas de la musique que je n'ai pas aimé.
En réalité quand le film a commencer (film que je n'aurai pas été voir si ce n'avait pas été un film XF) ca m'a rien fait du tout. Je m'attendais à avoir une certaine nostalgie ou autre, et bien rien.
Donc franchement, on aurait pu s'en passer assez facilement.
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Messagepar St Lo sur 09 Aou 2008 11:50

Oui "Closure", j'ai toujours fait l'erreur, c'est comme confondre Michel Delpech et Maxime Leforestier, chez moi :/

Bref, oui, tout ça pour ça...
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Messagepar Charisman sur 09 Aou 2008 12:03

[quote="Zerosum"]Sauf que FTF n'avait que les atours d'une œuvre cinématographique ! Et rien d'autre. Aucun critique au monde ne pourra honnêtement voir en FTF "une œuvre du 7ème art". Il restera désespérément un simple épisode de télé, diffusé sur grand écran, et cherchant par conséquent à "faire cinéma"… "A faire cinéma", plutôt qu'à "être cinéma", chose qui restera à jamais innaccessible pour un film XF, en tant que simple "poursuite" de la série sur grand écran ("poursuite", et non "adapation").
L'approche d'IWTB est beaucoup plus honnête de ce point de vue. Car son mot d'ordre nostalgique semble surtout avoir été de chercher à restransposer l'univers d'XF sur grand écran, en le restituant, plutôt qu'en le travestissant, comme avait pu le faire FTF, autant visuellement que musicalement.
Pour moi c'est un bon point donc : chercher à faire un loner "old school", avec une sobriété de mise en scène qu'on n'imaginait pas forcément venant de Chris Carter. Chris Carter qui, le premier sur la série, a cherché à faire de la grande esbroufe "cinématographique", aussi facile que tape-à-l'œil, sur ses réalisations personnelles (le noir et blanc de "Post-Modern Prometheus", les plans-séquences et grands décors de "Triangle", les grands décors de "How The Ghosts Stole Christmas", les nombreuses fantaisies de mise en scène de "Improbable", etc.).
Donc non, moi je trouve que c'est une bonne chose que Carter ait cherché à faire de ce IWTB un film le plus fidèle possible, visuellement et musicalement, à ce qu'avait pu être le commun de la série. L'essence même de la nostalgie. Un parti pris que je trouve aussi honnête que judicieux et pertinent.[/quote]
Sauf que... ton « loner old shool » est tellement dilué dans une masse d’éléments absolument pas old school (cf la mort de l’agent Whitney, les scènes privées…) que -pour reprendre tes termes- je préfère un travestissement à la FTF qu’une transposition à la IWTB ! Concernant tes exemples de mise en scène « tape-à-l’œil » de Carter dans X-Files, tu ne cites que des épisodes décalés qui, par définition, voulaient montrer un univers différent de celui habituel de la série. Quand l’histoire est bonne, comme dans FTF puisqu’il s’agissait de la continuité de celle de la série, alors le visuel peut bien se permettre de s’éloigner de l’esprit originel et montrer quelque-chose de différent, en quoi est-ce malhonnête ? Ce qui est surtout malhonnête –ou bien qui tout simplement extrêmement maladroit- c’est de laisser croire qu’on veut faire un « loner old shool » alors que sa seule motivation est de montrer l’évolution des deux personnages principaux.
[quote="Zerosum"]On pourra alors s'interroger sur la signification à mettre derrière le fait que c'est Scully, cherchant elle-même un moyen de prolonger la vie (et à prendre donc momentanément la place de Dieu), qui est mise sur la voie de l'expérimentation russe… N'est-ce pas aussi un avertissement évident que ce qu'elle s'apprête à faire pour Christian, par le recours aux cellules souches (embryonnaires), n'est pas si éloigné que ça, du point de vue de l'éthique, de ce qu'ont fait ces chercheurs russes sur ces chiens. Et qu'il s'agit d'une première avancée sur un terrain possiblement glissant : la porte ouverte à ce qui pourrait très vite devenir quelque chose d'aberrant, voire de monstrueux…[/quote]
En effet on pourra s'interroger, comme sur beaucoup d'autres points du film. Tout ceci est peut-être suggéré :?: il reste à le développer.
[quote="Zerosum"]Et c'est ainsi que Chris Carter et Frank Spotnitz se proposent de nous interroger sur l'éthique derrière ces fameuses recherches sur les cellules souches embryonnaires, et de relancer le débat le temps d'un film qui n'a rien perdu de l'exigence intellectuelle de la série, bien au contraire…[/quote]
Si IWTB n'a rien perdu de l'exigence intellectuelle de la série, c'est à croire que tu n'as jamais été très exigent alors...
[quote="Zerosum"]
Amrith a écrit:
La connection psychique entre le Père Joe et ce même tueur est-elle née au moment où ce dernier se faisait sauvagement enculer

Non, elle est née à partir du moment où il y a eu un rapport de bourreau/victime entre les deux. Rien de "physique" là dedans, mais ça n'en reste pas moins un lien symbolique très fort entre les deux, plus fort même, oserais-je dire.
Les liens victimes/bourreaux ou victimes/victimes sont une des figures récurrentes d'XF. On retrouve quasiment la même chose dans "Oubliette", déjà cité ici (par toi-même), où les connections psychiques se font de victimes à victimes (d'un même bourreau). Idem pour "Sein Und Zeit"/"Closure", où Harold Pillar est connecté aux autres victimes du même bourreau que celui qui a kidnappé son fils. Ajoutons à ça que Father Joe n'est peut-être pas vraiment lié à sa victime, mais plutôt à la victime de sa victime, en l'occurrence, l'agent du FBI, et elle seule.
Ou bien, autre façon de voir les choses : Father Joe a commencé à être relié psychiquement à son ancienne victime (ou à la victime de sa victime donc) à partir du moment où celui-ci est devenu à son tour le bourreau. Autrement dit, à partir du moment où l'ex-enfant de chœur est symboliquement "devenu" le Père Joe : où c'est lui qui est devenu le bourreau, sorte de monstre créé par le monstre. Voilà qui suffit amplement à établir une forme de relation de "paternité" entre Father Joe et l'enfant de chœur, entre le "créateur" et la "créature" (rappelons qu'on navigue en pleine relecture du mythe de Frankenstein ici…). L'ancien monstre qui a véritablement enfanté ce nouveau monstre. Et je pense que la scène où Joe découvre la photo du monstre en question, auquel il a lui-même donné naissance donc, rend très prégnante cette interprétation des choses.[/quote]
L’écriture des épisodes que tu cites était suffisamment perspicace pour suggérer cela. Dans IWTB on peut finalement bien imaginer ce que l’on veut, on ne connait quasiment rien de l’historique, du bourreau et de la victime. Trop fort ces auteurs, ils ont tout sous-entendu sans rien dire... Vraiment balèze ce film "ouvert" !
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