Affaire Fourniret

[Polonours]

mardi 6 juillet 2004, 11h13

[b]Affaire Fourniret: des vérifications en cours à Clairefontaine [/b]

PARIS (AP) - Des vérifications ont commencé mardi matin à Clairefontaine (Yvelines) autour de l'ancien domicile du tueur en série présumé, Michel Fourniret, à la suite de dénonciations de voisins, a-t-on appris de sources judiciaires.

De nombreux appels ont été reçus par la police après un appel à témoins lancé ce week-end. Le parquet de Versailles a donc ouvert une enquête préliminaire et la police s'est rendue sur les lieux mardi matin pour entamer des fouilles et une perquisition, a-t-on précisé de mêmes sources.

"C'est un cas différent de ce que nous avons fait samedi dans les Ardennes", a expliqué à l'Associated Press le procureur général de Reims Yves Charpenel. "La police n'agit pas suite aux révélations des époux Fourniret. L'action est donc sans garantie".

"Cela va se multiplier", a prévenu le magistrat. "Tous les voisins qui ont vécu à côté des nombreux domiciles des Fourniret ces 30 dernières années ont potentiellement des révélations à faire. Si des choses intéressantes étaient découvertes cela nous serait communiqué par le parquet de Versailles", a-t-il précisé.

Pour l'instant, les enquêteurs n'ont pas encore établi avec certitude la période au cours de laquelle Michel Fourniret et son ex-femme, Monique Olivier, ont vécu à Clairefontaine. Il s'agirait probablement de la fin des années 80, selon les sources judiciaires.

Si Michel Fourniret a avoué la semaine dernière avoir commis neuf meurtres entre 1987 et 2001, la justice française soupçonne qu'il y en a eu beaucoup plus. Une trentaine de dossiers criminels non-résolus vont être réexamines ces prochains jours au regard des révélations du suspect.

De son côté, Michel Fourniret a de nouveau été entendu lundi à Dinant (Belgique) où il est détenu depuis juin 2003. Son ex-femme et principale accusatrice, Monique Olivier, était également interrogée.

Les médecins de l'Institut médico-légal de Bordeaux ont commencé lundi à autopsier les corps des deux jeunes filles retrouvées samedi dans le parc de l'ancienne propriété de Michel Fourniret dans les Ardennes françaises. Les résultats devraient être ce mardi.

Trois juges d'instruction sont pour l'instant saisis en France des différents dossiers de Michel Fourniret. Un regroupement est toujours à l'étude, a indiqué le procureur général de Reims. Un mandat d'arrêt européen devrait être lancé "d'ici la fin de la semaine" pour réclamer le retour du suspect en France. AP

[Polonours]

mardi 6 juillet 2004, 11h09
[b]Affaire Fourniret: des fouilles à Clairefontaine (Yvelines) [/b]

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CLAIREFONTAINE (Yvelines) (AFP) - Des policiers fouillent depuis mardi matin le terrain d'une propriété à Clairefontaine (Yvelines) où a vécu le tueur en série présumé Michel Fourniret.

Les enquêteurs de la police judiciaire de Versailles creusent à la pelle dans le jardin d'une petite maisonnette située dans une impasse du centre ville à la recherche d'indices, a-t-on constaté.

Michel Fourniret a résidé dans la commune où il était menuisier entre 1966 et 1984. Cette maison est située non loin de celle qu'a habité Fourniret dans le hameau de Paincourt à Clairefontaine

Par ailleurs, une trentaine de disparitions ou d'homicides non élucidés sur le territoire français, notamment de petites filles et de jeunes femmes, vont être examinés par les enquêteurs pour vérifier une éventuelle implication du tueur en série présumé, alors que les corps exhumés samedi dans les Ardennes vont être autopsiés mardi.

L'autopsie, réalisée au CHU de Bordeaux, devrait confirmer que les deux corps retrouvés au château de Sautou sont ceux de Jeanne-Marie Desramault, étudiante de 22 ans, et d'Elisabeth Brichet, fillette belge de 12 ans, et établir les causes de la mort.

La découverte des deux corps permet d'ores et déjà d'envisager la résolution d'au moins sept autres affaires de meurtres pour lesquelles ce Français de 62 ans est passé aux aveux.

L'hypothèse d'autres cas est cependant sérieusement envisagée, puisque vont être menées des vérifications "des faits imputés ou imputables à Michel Fourniret sur tout le territoire national, a indiqué une source policière.

Car les enquêteurs ne croient pas à une "inactivité criminelle" de Fourniret entre 1990 et 1998, période durant laquelle il n'a reconnu aucun homicide. Interrogé sur la probabilité que Fourniret, détenu à Dinant (Belgique), ait commis plus de meurtres, une source policière a répondu: "Beaucoup de gens le pensent".

Jusqu'à présent, Fourniret, qui n'a montré "aucune émotion" lors de ses interrogatoires, "s'explique très naturellement lorsqu'on lui met des éléments concrets sous le nez, comme les dénonciations de sa femme". En revanche, il ne dit rien spontanément.

Enquêteurs français et belges effectuent un "travail de recoupement" car "certains détails (donnés par Fourniret et sa femme) sont parfois faux", a indiqué le procureur général de Reims, Yves Charpenel.

Dans les prochaines semaines, Fourniret devrait recevoir la visite d'enquêteurs français enquêtant sur "au moins une trentaine" de morts ou de disparitions.

Parmi ces dossiers figurent les disparitions de Marion Wagon, à Agen en 1996 à l'âge de dix ans, et d'Estelle Mouzin, à 9 ans en 2003 en Seine-et-Marne. Ainsi, selon les premiers éléments de l'enquête, "certains éléments d'emploi du temps semblent a priori (...) écarter" sa responsabilité pour Estelle.

Les enquêteurs vont tenter de mettre un nom sur le représentant de commerce que Fourniret affirme avoir tué sur une aire d'autoroute entre 1987 et 1989. Par ailleurs, les autorités danoises ont demandé aux polices française et belge de leur transmettre l'ADN de Michel Fourniret pour vérifier si c'est lui qui aurait violé et tenté de tuer une fillette de 11 ans en 1999 au Danemark, a annoncé lundi soir la 1ère chaîne de télévision publique DR1. Le portrait robot, établi à l'époque par les enquêteurs danois, à la suite du viol et de la tentative de strangulation de cette fillette, ressemble fortement à Michel Fourniret.

L'origine des fonds avec lesquels Fourniret a acquis le château de Sautou (Ardennes), où deux corps ont été déterrés samedi, devrait également être étudiée de près. Selon une source policière, une enquête, qui n'avait pas abouti, avait été menée à ce sujet en 1999 par la brigade criminelle de la police judiciaire de Paris après qu'elle eut eu connaissance qu'un co-détenu de Fourniret, Jean-Pierre Hellegouarch, "se valorisait en prison en se disant proche d'Action directe".

De nouvelles fouilles, en France ou en Belgique, pourraient intervenir dans trois des sept affaires imputées à celui que certains baptisent déjà comme "l'ogre des Ardennes": outre celle de Farida Hellegouarche, la disparition d'Isabelle Laville, à Auxerre en 1987, et celle d'une jeune fille au pair qui résidait chez le couple Fourniret, à Sart-Custinne (Belgique) au début des années 90.

[Polonours]

[b]jeudi 8 juillet 2004, 11h01
Michel Fourniret à nouveau entendu par les enquêteurs belges[/b]

DINANT (Belgique) (AFP) - Le tueur en série présumé Michel Fourniret a été conduit jeudi matin sous forte escorte dans les locaux de la police judiciaire belge à Dinant (sud de la Belgique) pour une nouvelle audition.

Fourniret, 62 ans, a été amené à Dinant matin à bord d'une Mercedes blindée. Le "Dutroux français" était revêtu d'un gilet pare-balles et portait des lunettes de ski, qui limitent la vision. Ces mesures sont habituelles en Belgique lors des transfèrement de prévenus réputés dangereux.

Escorté de deux policiers également vêtus de gilets pare-balles, Michel Fourniret a été conduit au premier étage du petit bâtiment de briques rouges qui jouxte le palais de justice pour sa première audition à Dinant depuis une semaine.

Les enquêteurs belges ont à plusieurs reprises indiqué qu'il souhaitaient en priorité interroger Michel Fourniret sur le sort d'une jeune fille au pair inconnue qui avait séjourné chez lui durant l'été 1993 et qui a depuis lors disparu sans laisser de traces.

L'épouse de Fourniret, Monique Olivier, l'accuse d'avoir assassinée la baby-sitter et de l'avoir enterrée à proximité de Sart-Custinne, dans les Ardennes belges. Le Français, qui a reconnu neuf autres assassinats dont l'accuse sa femme, nie cependant farouchement avoir tué la jeune fille au pair.

Une audition de trois heures mercredi de Monique Olivier n'avait apporté "aucun élément nouveau" sur le sort de la jeune fille, selon le substitut du procureur du roi de Dinant, Philippe Morandini.

Fourniret continue de nier farouchement tout crime entre 1990 et 2000, en dépit des accusations de sa femme et des doutes des enquêteurs belges et français qui se sont attachés mercredi à réaffirmer la qualité de leur collaboration.

Le tueur en série présumé a avoué la semaine dernière neuf assassinats en France et en Belgique, entre 1987 et 1990 puis en 2000 et 2001: ceux de sept jeunes filles ainsi que celui d'un automobiliste et de la compagne d'un ancien co-détenu, Farida Hellegouarch.

Mais, entre le meurtre à Nantes (Loire-Atlantique) en 1990 de Natacha Danais et celui de Céline Saison en mai 2000 à Charleville-Mézières (Ardennes), il maintient qu'il n'a "rien fait", a déclaré mercredi l'un de ses avocats, Me Luc Balleux.

Pourtant, les enquêteurs belges, qui ont placé Fourniret sous mandat d'arrêt en juin 2003 à la suite d'une tentative avortée de rapt d'une adolescente, ont beaucoup de mal à croire que le prédateur sexuel soit resté "inactif" durant dix ans.

Une douzaine d'anciens dossiers non élucidés en Belgique font l'objet de vérifications au parquet de Dinant, tandis que la France a rouvert une trentaines de cas et que des demandes d'informations sont arrivées en Belgique des Pays-Bas et du Danemark.