La chute d'America, Inc

Par ici les brèves de comptoir

La chute d'America, Inc

Messagepar Zarathoustra sur 14 Oct 2008 8:38

Pour ceux que ça intéresse, je poste un article de Francis FUKUYAMA (un Américain d'origine japonaise - "la fin de l'Histoire" à la fin de la bipolarisation mondiale c'était lui) publié dans le Monde la semaine dernière (originellement paru dans le New York Times je crois) au sujet de la crise financière et immobilière actuelle.
Un article analytique très intéressant qui de surcroît met en lumière nombre des causes qui ont amené le système des démocraties libérales au bord du gouffre. Même s'il termine sur des propositions plus discutables...


[b]La chute d'America, Inc.[/b]

Par Francis FUKUYAMA
LEMONDE.FR | 09.10.08 | 09h29


[i]Implosion des plus anciennes banques d'investissement américaines, volatilisation de plus d'un trillion de dollars de valeurs boursières en un seul jour, addition de 700 milliards de dollars pour les contribuables américains : l'ampleur de la débâcle de Wall Street pourrait difficilement être pire. Et pourtant, alors même que les Américains se demandent pourquoi ils doivent débourser des sommes aussi astronomiques pour empêcher l'ensemble du système économique d'imploser, rares sont ceux qui s'interrogent sur les conséquences moins tangibles mais d'un coût potentiellement bien plus grand que cette situation risque d'entraîner pour les Etats-Unis – les dégâts que cet effondrement financier sont en train de causer à la " marque " Amérique.
Les idées constituent l'une de nos principales exportations, et deux idées fondamentalement américaines ont dominé la pensée mondiale depuis le début des années 1980 avec l'élection de Ronald Reagan à la présidence. La première est une certaine vision du capitalisme selon laquelle une faible imposition, une régulation minimale et un gouvernement réduit constitueraient les moteurs de la croissance économique, non seulement aux Etats-Unis mais dans le monde entier. La seconde grande idée était que faire de l'Amérique le champion de la démocratie libérale dans le monde tracerait le meilleur chemin vers un ordre international plus prospère et plus ouvert. Il est difficile d'évaluer à quel point ces traits caractéristiques de la marque américaine sont aujourd'hui discrédités. Entre 2002 et 2007, alors que le monde bénéficiait d'une période de croissance économique sans précédent, il était aisé d'ignorer les socialistes européens et les populistes sud-américains qui dénonçaient dans le modèle économique américain un " capitalisme de cow-boy ". Mais voilà qu'aujourd'hui la locomotive de cette croissance, l'économie américaine, a déraillé, menaçant du même coup d'entraîner le reste du monde dans la catastrophe. Le pire, c'est que le coupable est le modèle américain lui-même : obsédé par le mantra de toujours moins de gouvernement, Washington a négligé de réguler de façon adéquate le secteur financier et l'a laissé causer un tort considérable au reste de la société.

Mais la démocratie était d'ores et déjà ternie. Alors même qu'il avait été prouvé que Saddam Hussein ne possédait aucune arme de destruction massive, l'administration Bush tenta de justifier la guerre en Irak en l'intégrant à son vaste " agenda de la liberté " ; d'un seul coup, la promotion de la démocratie devenait une arme essentielle dans la guerre contre le terrorisme. Aux yeux de beaucoup de gens dans le monde, la rhétorique américaine sur la démocratie s'est mise à ressembler à une excuse visant à perpétuer l'hégémonie des Etats-Unis.

Le choix auquel nous sommes confrontés aujourd'hui va bien au-delà du plan de renflouement ou de la campagne présidentielle. La marque américaine est mise à rude épreuve au moment même où d'autres modèles – russe ou chinois – apparaissent comme de plus en plus attractifs. Rétablir notre réputation et restaurer l'attrait de notre marque représentent sous bien des aspects des défis tout aussi importants que la stabilisation du secteur financier. Quel que soit, de Barack Obama ou John McCain, celui qui l'emporte en novembre, il aura à mener un combat difficile se prolongeant sur des années. Et nous ne pourrons pas entreprendre cette tâche avant d'avoir clairement compris ce qui a cloché – en déterminant, parmi tous les aspects du modèle américain, lesquels sont sains, lesquels ont été appliqués de manière erronée, et lesquels doivent être purement et simplement abandonnés.

De nombreux commentateurs ont remarqué que l'effondrement de Wall Street marquait la fin de la période Reagan. Ils ont parfaitement raison, et ce même si McCain parvient à se faire élire en novembre. Les grandes idées naissent toujours dans le contexte d'une période historique précise. Peu survivent lorsque le contexte change de manière radicale. Le reaganisme (ou, dans sa forme britannique, le thatchérisme) était une politique juste pour son époque. Depuis le New Deal de Franklin Roosevelt dans les années 1930, les gouvernements du monde entier n'avaient fait qu'étendre toujours plus leur emprise. Or à partir des années 1970, les grands Etats et économies providence ont étouffé sous la bureaucratie et gravement dysfonctionné. La révolution reagano-thatchérienne a facilité l'embauche et le licenciement des salariés, entraînant d'immenses douleurs sur fond de diminution voire même de cessation d'activité des industries traditionnelles. Mais elle a également jeté les bases de près de trois décennies de croissance et permis l'émergence de nouveaux secteurs comme l'informatique et les biotechnologies.

Au plan international, la révolution reaganienne s'est traduite par le " Consensus de Washington ", en vertu duquel Washington – ainsi que les institutions sous son influence, comme le Fonds monétaire international et la Banque mondiale – a incité les pays émergents à ouvrir leurs économies. Régulièrement voué aux gémonies par des populistes comme le Vénézuélien Hugo Chavez, ce Consensus a quand même réussi à amortir la crise de la dette sud-américaine du début des années 80, à un moment où le fléau de l'hyperinflation secouait des pays comme le Brésil ou l'Argentine. Ce sont également des politiques de même type qui ont permis à la Chine et à l'Inde de devenir les puissances économiques qu'elles sont aujourd'hui. Et ceux qui auraient besoin de preuves supplémentaires n'ont qu'à se pencher sur les exemples les plus extrêmes de gouvernement hypertrophié dans le monde – les économies centralement planifiées de l'ancienne Union soviétique et d'autres Etats communistes. Leur implosion après la chute du Mur de Berlin n'a fait que confirmer que ces Etats providence gavés de stéroïdes étaient une impasse historique. Comme tout mouvement transformateur, la révolution reaganienne s'est dévoyée lorsqu'elle est devenue, pour beaucoup de ses partisans, une idéologie irrécusable, et non plus une réponse pragmatique aux excès de l'Etat providence. Deux de ses concepts étaient sacro-saints : le premier affirmait que les baisses d'impôts s'autofinanceraient ; le second, que les marchés financiers étaient capables de s'autoréguler.

La globalisation a masqué les failles de ce raisonnement durant plusieurs décennies. Les étrangers paraissaient toujours plus disposés à acquérir des dollars américains, ce qui permit au gouvernement des Etats-Unis de laisser courir les déficits tout en enregistrant une forte croissance, situation dont aucun pays émergent ne se serait relevé. C'est la raison pour laquelle le vice-président Dick Cheney aurait, dit-on, déclaré un jour au président Bush que la leçon des années 80, c'est que " les déficits n'ont aucune importance ".

Le second article de foi de l'ère Reagan – la dérégulation financière – fut formulé par une alliance contre nature de reaganiens fanatiques et de firmes de Wall Street, et, dès les années 90, était devenu parole d'Evangile y compris chez les démocrates. Ses partisans arguaient du fait que les anciennes régulations datant de l'époque de la Dépression comme le Glass-Steagall Act (qui a séparé banques commerciales et banques d'investissement) étouffaient l'innovation et sapaient la compétitivité des institutions financières américaines. Ils avaient raison – à part que la dérégulation a généré un flot de nouveaux produits innovants tels que les fameuses collaterized debt obligations (CDO) qui sont au cœur de la crise actuelle. Le problème est que Wall Street est très différente de, disons, la Silicon Valley, où la faiblesse de la réglementation produit des effets authentiquement bénéfiques. Les institutions financières sont fondées sur la confiance, laquelle ne peut s'épanouir que si les gouvernements font en sorte qu'elles soient transparentes, et prudentes dans les risques qu'elles sont amenées à prendre avec l'argent des autres. Le secteur est également différent du fait que l'effondrement d'une institution financière cause du tort non seulement à ses actionnaires et à ses employés, mais également à un grand nombre de badauds innocents (c'est ce que les économistes appellent délicatement les " externalités négatives "). Les signes montrant que la révolution reaganienne avait amorcé une dérive dangereuse sont devenus évidents au cours de la dernière décennie. Une des premières alertes a été la crise financière asiatique de 1997-1998. Des pays comme la Thaïlande et la Corée du Sud, obtempérant aux pressions et aux conseils américains, avaient libéralisé leurs marchés de capitaux au début des années 90. Dès lors, une grande quantité d'argent volatil a commencé à affluer dans leurs économies, créant une bulle spéculative, avant de repartir en hâte aux premiers signes inquiétants. Cela ne vous rappelle rien ? Pendant ce temps, des pays comme la Chine et la Malaisie, qui étaient restés sourds aux conseils des Américains et avaient maintenu leurs marchés financiers fermés ou strictement régulés, se trouvèrent beaucoup moins exposés. Le deuxième signe inquiétant provenait des déficits structurels croissants des Etats-Unis. La Chine et un certain nombre d'autres pays commencèrent à acheter des dollars américains après 1997 dans le cadre d'une stratégie délibérée visant à sous-évaluer leur monnaie, maintenir leurs usines en activité et protéger leurs économies des soubresauts financiers. Cela convenait parfaitement à l'Amérique post-11 Septembre ; cela signifiait que nous pouvions tout à la fois baisser les impôts, alimenter une frénésie de consommation, financer deux guerres coûteuses et laisser filer le déficit fiscal. Le déficit commercial vertigineux et en accroissement constant que cette politique généra – 700 milliards de dollars en 2007 – était de toute évidence insupportable à terme ; tôt ou tard les étrangers allaient décréter que les Etats-Unis n'étaient finalement pas un bon endroit où déposer leur argent en banque. La chute du dollar américain montre que nous avons atteint ce stade. Il est donc clair, n'en déplaise à M. Cheney, que les déficits ont leur importance.

Même aux Etats-Unis, les inconvénients de la dérégulation étaient apparus clairement bien avant le naufrage de Wall Street. Enron, comme beaucoup d'autres entreprises, s'effondra en 2004 pour n'avoir pas suffisamment respecté les normes comptables. Durant toute la dernière décennie les inégalités n'ont cessé de se creuser aux Etats-Unis car les bénéfices de la croissance ont profité avant tout aux plus riches et aux mieux éduqués, tandis que les revenus de la classe ouvrière stagnaient. Enfin, l'occupation gâchée de l'Irak et la réaction des autorités après l'ouragan Katrina ont mis à nu la faiblesse générale du secteur public résultant de décennies de sous-financement et du mépris affiché envers les fonctionnaires depuis les années Reagan. Tous ces éléments donnent à penser que l'ère Reagan aurait dû se terminer il y a des années. Si tel n'a pas été le cas, c'est d'une part parce que le parti démocrate n'a pas su présenter de candidats ni d'arguments suffisamment convaincants, mais également en raison d'un aspect particulier de notre pays qui le différencie profondément des pays européens. Sur le vieux continent, les citoyens peu éduqués appartenant à la classe ouvrière votent régulièrement, en fonction de leurs intérêts économiques, pour des partis socialistes ou communistes et pour d'autres formations de gauche. Aux Etats-Unis, ils peuvent basculer aussi bien à gauche qu'à droite. C'est cette catégorie d'électeurs qui décidera de l'issue de l'élection du 4 novembre, notamment parce qu'on les retrouve en grand nombre dans des swing states (Etats indécis et décisifs) comme l'Ohio et la Pennsylvanie. Pencheront-ils vers le distant Obama, diplômé de Harvard, qui est plus à même de défendre leurs intérêts économiques ? Ou bien resteront-ils fidèles à des gens avec lesquels ils peuvent plus facilement s'identifier comme McCain et Sarah Palin ? Il a fallu une gigantesque crise économique entre 1929 et 1931 pour amener une administration démocrate à la Maison Blanche. Certains sondages indiquent que nous sommes peut-être revenus à cette situation en octobre 2008.

L'autre composant essentiel de la marque américaine est la démocratie et la volonté des Etats-Unis de soutenir les autres démocraties à travers le monde. Cette veine idéaliste de la politique étrangère américaine a été une constante au cours du siècle écoulé, depuis la Ligue des Nations de Woodrow Wilson jusqu'aux Quatre Libertés de Roosevelt en passant par l'appel lancé par Ronald Reagan à " démolir ce mur ".

Promouvoir la démocratie – à travers la diplomatie, l'aide aux groupes de la société civile, les médias libres et le reste – n'a jamais fait l'objet de controverse. Le problème à présent est qu'en utilisant la démocratie pour justifier la guerre en Irak, l'administration Bush a convaincu beaucoup de gens que le terme démocratie n'était qu'un mot codé recouvrant l'intervention militaire et le changement de régime. Le Moyen-Orient en particulier restera un champ de mine pour n'importe quelle administration américaine du fait que les Etats-Unis y soutiennent des régimes non démocratiques comme celui d'Arabie Saoudite tout en refusant de travailler avec des groupes comme le Hamas et le Hezbollah qui ont pourtant été portés au pouvoir par des élections. Nous n'avons guère de crédibilité lorsque nous nous proclamons les champions d'un " agenda de la liberté ". Le modèle américain a également été gravement terni par l'utilisation de la torture par l'administration Bush. Après le 11 Septembre, les Américains ont donné la triste image d'un peuple prêt à renoncer aux garanties constitutionnelles dans l'intérêt de la sécurité. Aux yeux de nombreux non-Américains, la prison de Guantanamo et le détenu encagoulé d'Abou Ghraib ont depuis lors remplacé la statue de la Liberté en tant que symboles de l'Amérique.

Quel que soit le vainqueur de l'élection du 4 novembre, un nouveau cycle politique s'amorcera tant aux Etats-Unis que dans le reste du monde. Il est probable que les démocrates renforceront leur majorité au Sénat comme à la Chambre des représentants. Une puissante colère populiste bouillonne dans le pays à mesure que la débâcle de Wall Street gagne Main Street [les citoyens ordinaires, NdT]. Un nouveau consensus se fait jour sur la nécessité de rétablir la régulation dans de nombreux secteurs de l'économie.

Au plan mondial, les Etats-Unis n'occuperont plus la position hégémonique qui était la leur jusqu'à présent, une nouvelle donne qui a clairement émergé avec l'invasion de la Géorgie par la Russie le 7 août. La capacité des Etats-Unis à façonner l'économie globale au travers de pactes commerciaux, du FMI et de la Banque mondiale sera diminuée, tout comme seront amputées nos ressources financières. Et dans de nombreuses régions du monde, les idées, les conseils et même l'aide américains seront moins bienvenus qu'ils ne le sont aujourd'hui. L'influence américaine peut et finira par être restaurée. Alors qu'il est probable que le monde dans son ensemble s'apprête à subir un ralentissement économique, il n'est pas du tout sûr que les modèles chinois et russe s'en sortent beaucoup mieux que le modèle américain. Les Etats-Unis se sont relevés des graves revers qu'ils ont éprouvés dans les années 30 et 70 grâce à l'adaptabilité de notre système et à la résilience de notre peuple.

Reste qu'un nouveau rétablissement dépend de notre capacité à procéder à quelques changements fondamentaux. Tout d'abord, nous devons nous libérer de la camisole de l'ère Reagan concernant les impôts et la régulation. Les baisses d'impôts sont certes une idée séduisante mais elles ne stimulent pas nécessairement la croissance et ne s'autofinancent pas automatiquement ; étant donné notre situation fiscale à long terme, il va falloir expliquer honnêtement aux Américains qu'ils devront financer eux-mêmes leur progression vers l'avenir. La dérégulation, ou l'échec des régulateurs à suivre des marchés en évolution rapide, peut se révéler, comme nous l'avons vu, extrêmement coûteux. La totalité du secteur public américain – sous-financé, déprofessionnalisé et démoralisé – a besoin d'être reconstruit et doit retrouver sa fierté. Il y a certaines tâches que seul le gouvernement peut accomplir.

Pendant que nous entreprendrons ces changements, nous devrons bien entendu veiller au risque de vouloir trop en faire. Les institutions financières doivent être surveillées de près, mais il n'est pas sûr que les autres secteurs économiques doivent être soumis au même contrôle. Le libre échange demeure un puissant moteur pour la croissance économique, ainsi qu'un instrument de la diplomatie américaine. Nous devrions mieux aider les travailleurs à s'adapter aux conditions globales changeantes, plutôt que défendre leurs emplois existants. Si les baisses d'impôts ne sont pas une recette automatique pour la prospérité, les dépenses sociales inconsidérées ne le sont pas non plus. Le coût des renflouements d'entreprises ainsi que la faiblesse à long terme du dollar signifient que l'inflation constituera une grave menace dans l'avenir. Une politique fiscale irresponsable pourrait aisément aggraver ce problème.

Et s'il est probable que de moins en moins de non Américains seront disposés à écouter nos conseils, beaucoup auraient pourtant intérêt à reprendre certains aspects du modèle reaganien. Non pas, bien sûr, la dérégulation des marchés financiers. Mais en Europe continentale, les employés continuent de bénéficier de longues périodes de congés, de courtes semaines de travail, de la garantie de l'emploi et d'une série d'autres avantages qui diminuent leur productivité et ne seront financièrement pas tenables à long terme.

La réaction non édifiante à la crise de Wall Street montre que le changement le plus important auquel nous devons procéder se situe au niveau politique. La révolution reaganienne a brisé une domination libérale et démocrate de la vie politique américaine qui durait depuis un demi-siècle et a ouvert la voie à des approches différentes des problèmes de notre époque. Mais au fil des années, ces idées autrefois neuves se sont sclérosées en dogmes. La qualité du débat politique a été vulgarisée par des hommes partisans qui remettent en cause non seulement les idées, mais aussi les motivations de leurs adversaires. Tout cela complique l'ajustement aujourd'hui nécessaire à la réalité nouvelle et difficile à laquelle nous sommes confrontés. Le test ultime pour le modèle américain sera donc sa capacité à se réinventer une fois de plus. Jouir d'une bonne image ne consiste pas, pour paraphraser une certaine candidate à la vice-présidence, à mettre du rouge à lèvres à un cochon. Cela consiste avant tout à avoir le meilleur produit à vendre. La démocratie américaine a du pain sur la planche.[/i]


(Traduit de l'anglais par Gilles Berton)
[i]"Le suffrage universel ne fait que légitimer l'exercice du pouvoir par ceux qui l'ont déjà."[/i] Alexis de Tocqueville
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Zarathoustra
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