Et vogue la galère (le CPE)

Par ici les brèves de comptoir

Pensez vous, vous en tirer dans le contexte éco actuel?

- Oui, je pense que mes diplômes serviront à qqle chose
6
42%
- Non, ce n'est même pas la peine d'y croire...
3
21%
- Je suis un intello précaire et agnostique social, donc partagé entre les 2...
4
28%
- sans avis
1
7%
 
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Et vogue la galère (le CPE)

Messagepar Zarathoustra sur 28 Jui 2005 12:18

Un article publié le 22 juin dernier dans Libération et qui sonne, me semble t-il, cruellement juste. En tout cas je n'ai eu aucun mal à m'identifier ^_^




[i]Bon alors, ça y est, j'ai réussi mon bac avec mention très bien, survécu à deux années de prépa, trois années de fac sans égarement, et décroché un DEA d'histoire. Mais bon, j'ai vite senti que pour trouver un emploi, même à bac + 5, ça n'allait pas être aussi facile que me le laissaient croire mes profs du secondaire. Eux croyaient vraiment au bénéfice de longues études : «Aie de bons diplômes, et tu n'auras que l'embarras du choix.»

Je pressentais quand même que les études littéraires n'étaient pas très porteuses sur le marché du travail. Alors on me dit : «Fais Sciences-Po et, là, tu pourras vraiment faire ce que tu veux.» Très bien, je réussis le concours et je bosse encore deux années supplémentaires dans cette école ultraprestigieuse qui a «engendré» ministres et présidents...

Diplôme en poche, très confiante, je bombarde de CV tout ce que Paris compte comme institutions culturelles, parce que c'est ma spécialisation ­ «gestion des entreprises culturelles» ­ et ma vocation. Et puis Paris, c'est la ville culturelle par excellence, une des premières destinations touristiques au monde, alors avec mon bagage culturel et scolaire...

Euh... mais non. Mis à part l'offre d'une association qui n'a rien de culturel, et dont le seul souci semble être d'échapper à tout prix au chômage, en finançant des salaires grâce à des subventions d'Etat, chaque fois que l'on me contacte pour un entretien d'embauche, ça se termine systématiquement par une offre de... stage ! Mais des stages, j'en ai déjà effectué deux de plusieurs mois, dont un obligatoire durant ma scolarité à Sciences-Po.

Je tombe sur un article de presse qui annonce la fin de la «paresse» chez les Français, et le retour de la «valeur travail». Etonnant. On est donc paresseux quand on ne trouve pas de travail ? Mais oui, c'est vrai, on m'a appris que nous vivons dans une société méritocratique. Ce qui signifie que ceux qui réussissent (ont un emploi, qui si possible correspond à leur formation et à leurs ambitions) le méritent, et ceux qui n'ont pas d'emploi, qui touchent des allocations de «survie»... le méritent tout autant : ce sont les fameux «paresseux».

Mais cette «valeur travail» dont on parle est-elle la même pour les entreprises et pour les chercheurs d'emploi ? Parce qu'une entreprise qui ne propose qu'un stage, au mieux indemnisé 30 % du Smic, à des jeunes diplômés qui totalisent parfois cinq ou sept ans d'études supérieures, et trois ou quatre stages déjà, cette entreprise comprend-elle vraiment la «valeur travail» ? Un travail n'est-il pas censé être rémunéré ? Est-il bien normal qu'en France autant de jeunes soient légalement exploités par les entreprises ? Est-il est normal que cette main-d'oeuvre réalise gratuitement le travail d'une secrétaire normalement payée au Smic, voire carrément celui d'un collaborateur payé beaucoup plus ?

Si les stagiaires sont si nombreux, c'est parce qu'ils ne sont pas paresseux justement et que, quitte à ne pas trouver de véritable emploi, autant s'occuper et ajouter sur son CV une énième «expérience»... mais une expérience sans valeur car, lorsque les employeurs réclament de jeunes diplômés avec «au moins deux ans d'expérience professionnelle», les stages cumulés ne comptent pas !

On entend qu'en Roumanie les gens qui travaillent doivent vivre avec moins de 200 euros par mois. On se dit que c'est l'Europe de l'Est, c'est différent... mais c'est exactement pareil ! A part que le niveau de vie en France n'est pas le même, dans la capitale particulièrement. Qui peut vivre avec 300 euros par mois à Paris, sachant que le loyer d'un studio s'élève environ à 600 euros ? Alors la solution c'est Papa et Maman bien sûr, qui ont déjà financé sept ans d'études (et autant d'années de loyers, de factures et de droits d'inscription) dans la capitale. Ou alors, pour les moins chanceux, les petits boulots, au noir de préférence et le soir, la nuit et le week-end.

«Société de provocation» : cette formule de Romain Gary revient de manière lancinante. Ce système d'exploitation impensable est devenu banal, tout le monde semble résigné. Les entreprises en premier lieu, qui ont même le culot de faire la fine bouche sur le recrutement de leur main-d'oeuvre gratuite, qui doit, bien sûr, être de première qualité. Parce qu'elles savent qu'il y en aura toujours un pour accepter ce sacro-saint stage non rémunéré, faute d'un emploi payé.

Société de provocation... Le plus drôle, c'est que, quand vous vous décidez, résigné, à subir le système, on exige de vous une «convention de stage». Et, pour cela, il faut être inscrit dans une école ou une université, parce que l'ANPE n'est pas concernée par ce problème. Mais l'école qui vous a si généreusement délivré son diplôme ne vous connaît plus, et d'ailleurs elle a peut-être un peu honte de vous, parce que les statistiques sur l'embauche de ses chers diplômés en prennent un coup. D'où inscription fictive à l'université, uniquement pour obtenir cette foutue convention, qui n'est pas un contrat de travail et ne permet pas non plus de cotiser.

Ah, il y a les bons côtés du stage quand même, comme au ministère de la Culture : une belle vue sur les colonnes de Buren, la promesse de savourer un cocktail avec Bruce Willis (chevalier des Arts et des Lettres !), ou encore la possibilité de faire gratuitement l'ouvreuse et assister, le soir, à certains spectacles de théâtre, faire des traductions non payées, «réceptionner le courrier», se charger des «relances téléphoniques» auprès d'institutions «très prestigieuses»... Mais la vraie consécration, c'est quand on peut grappiller trombones et Post-It pour enrichir à l'oeil sa collection personnelle.

Enfin, il y a toujours une solution. La conseillère en carrière de Sciences-Po m'informe qu'il existe des formations à l'ANPE pour me reconvertir. Si Sciences-Po n'a pas été capable de me fournir une formation adaptée au marché du travail, l'ANPE saura. D'ailleurs, j'apprends justement à l'ANPE que les domaines porteurs sont l'artisanat, la santé et les pompes funèbres. Peut-être que je devrais y penser.

Après tout je l'ai bien cherché, moi, en choisissant de travailler dans le secteur culturel, sachant pourtant qu'il s'agit d'un secteur sans grands débouchés, et où l'on ne pénètre que par «relations». Si j'avais fait comme les autres, de la finance, de l'audit, si j'avais acquis cette culture de l'argent ­ comment le gérer, le faire fructifier, le défendre, le glorifier ­, je n'en serais pas là ! Oui, mon non-statut de stagiaire-chômeuse, je le mérite.

Et puis, la preuve que ce n'est pas si insupportable comme système : personne ne manifeste, personne ne se plaint, Zone interdite ne fait pas de reportage sur «les trafics de jeunes stagiaires dans les rues de Paris», personne n'envisage de faire la révolution et de faire guillotiner le ministre responsable... C'est que tout va bien alors.

Emilie Maume[/i]

Source: [url]http://www.liberation.fr/page.php?Article=305777[/url]




PS: Guigui je savais pas où poster donc j'ai créé un nouveau sujet...
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Messagepar underhilldaisy sur 28 Jui 2005 13:12

c'est la preuve comme récit, pourtant fort désolant, qu'on ne fait pas forcément de sa passion son métier ...
une amie est un peu dans le même cas, Science Po en moins, BAC+5 spécialisé en histoire culturel et actuellement en stage rémunérée à 30% du SMIC, d'un autre côté elle-même est parfaitement consciente que le milieu qu'elle a choisi et dnas lequel elle s'est engagé est pas simple .... mais bon je suppose aussi que c'est pas particulier à ce genre de secteur ...
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Messagepar Romain. sur 08 Sep 2005 6:00

On peut ajouter le domaine de la recherche scientifique à la liste des milieux à avenir très limité. J'en sais quelque chose.
Bon article en tout cas.
Romain.
 

Messagepar silana sur 10 Sep 2005 21:37

"Zone interdite ne fait pas de reportage sur «les trafics de jeunes stagiaires dans les rues de Paris"

hé oui c'est peut être ça aussi le problème. ça arrange bien tout le monde de cumuler des stagiaires pour des vrais postes. pas mal comme système : prenez un stagiaire en poste assistant marketing direct chez D. Ou embauchez un stagiaire assistant produit chez E. A. un an et un jour plus tard réembauchez un stagiaire au même poste, même annonce et rebelote. au final vous avez un salarié à 350€x12 net de charges. forcément c'est tout bénéf. bon il faut refaire la formation chaque année. mais à ce tarif là, on va faire l'impasse sur cet inconvénient.
on gagne combien en Roumanie ?
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Messagepar Retro sur 04 Oct 2005 22:23

Bienvenu dans le monde réel monsieur Anderson...;
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Messagepar Invité sur 26 Jan 2006 13:22

Un article pour vous remonter le moral...:


[b]Déclassement : quand l'ascenseur social descend[/b]

LE MONDE | 23.01.06 | 15h07 • Mis à jour le 23.01.06 | 17h56

Alors que nous avons longtemps vécu sur la confiance dans l'avenir, dans l'idée que demain serait meilleur qu'aujourd'hui, la tendance se renverse et nombre de Français pensent que demain sera pire qu'aujourd'hui et que nos enfants vivront plus mal que nous. En 2004, 60 % des Français se déclarent optimistes pour leur propre avenir alors qu'ils ne sont que 34 % à l'être pour ce qui est de l'avenir de leurs enfants (note 395 de la DRESS, avril 2004).

Ce sentiment ne procède pas d'un appauvrissement général (le niveau de vie moyen a sensiblement augmenté durant les vingt dernières années), mais de la crainte que le long processus de promotion et de mobilité sociale se retourne en menaces de chute et de déclassement, menaces d'autant plus mal vécues qu'elles prennent place dans une "société de classement" marquée par le souci de la sélection et de la hiérarchisation.

Cette crainte est fondée : l'écart de revenus entre les trentenaires et les quinquagénaires n'a cessé de se creuser en faveur des plus âgés, passant de 15 % dans les années 1970 à 40 % aujourd'hui. Il fonde la conviction selon laquelle les nouveaux venus seront plus mal traités que les anciens. Le risque de la chute sociale remplace la confiance dans un "ascenseur" permettant à chaque génération de monter, ne serait-ce que d'un étage.

Les diplômes et l'emploi. Ce sentiment de déclassement prend racine à l'école qui s'est longtemps appuyée sur la certitude que les études "payaient", certitude forgée à l'âge de l'élitisme républicain quand, les diplômes scolaires étant relativement rares, les enfants du peuple qui les obtenaient étaient sûrs de monter dans l'échelle sociale.

Elle s'est renforcée après les années 1950, tant que la multiplication du nombre des diplômés était parallèle à celle des emplois qualifiés. Durant près de vingt-cinq ans, l'ascenseur social a donc fonctionné sans faiblir pour ceux qui obtenaient des diplômes. Aujourd'hui encore, les jeunes diplômés s'insèrent mieux dans l'emploi que ceux qui n'ont pas de qualification scolaire. Mais cette loi générale présente de nombreuses failles : les emplois qualifiés ayant crû beaucoup moins rapidement que les diplômes, de plus en plus de jeunes scolairement qualifiés n'accèdent pas aux emplois auxquels ils pensaient pouvoir prétendre.

Parmi les jeunes quittant l'école avec le baccalauréat à la fin des années 1960, soit environ 18 % d'une classe d'âge, 70 % devenaient cadres ou accédaient aux professions intermédiaires. Aujourd'hui, cette probabilité est tombée à 25 % alors que près de 70 % d'une classe d'âge est titulaire de ce même diplôme. Plus encore, une enquête récente de l'Agence pour l'emploi des cadres (APEC) indique que, parmi les jeunes titulaires d'un bac + 4 et occupant un emploi, un tiers deviennent employés. Environ 35 % des jeunes titulaires d'un baccalauréat et d'un niveau supérieur entrés sur le marché du travail en 1998 sont déclassés par rapport aux positions qu'ils auraient occupées en 1990.

Le déclassement est particulièrement net dans la fonction publique, où 64 % des jeunes recrutés possèdent des diplômes très supérieurs à ceux que le concours requiert normalement. Tous les jeunes sont donc touchés, tous doivent en rabattre sur leurs espérances et leurs ambitions. C'est d'ailleurs un phénomène d'envergure européenne. Cependant, celui-ci est plus ou moins marqué selon les pays : ceux dont les systèmes de formation sont plus fortement associés au marché du travail connaissant à la fois moins de déclassement et moins de chômage.

L'ampleur de ce déclassement a plusieurs conséquences. D'abord, dans le même univers de travail, l'adéquation entre le diplôme et l'emploi est de moins en moins assurée, et la qualité des emplois que l'on propose à ces jeunes plus instruits a souvent de quoi les rendre amers. Pensons aux "intellos précaires" qui se multiplient.

Ensuite, les rapports entre les générations s'en trouvent profondément déséquilibrés. Les enfants du baby-boom ont bénéficié, à la fois, de la massification scolaire et de la forte croissance des emplois qualifiés, alors que leurs propres enfants, et bientôt leurs petits-enfants, doivent posséder beaucoup plus de diplômes pour espérer retrouver la position de leurs aînés, comme l'a montré Louis Chauvel (Le Destin des générations, PUF, 1998). Cela vaut pour les plus qualifiés comme pour les moins qualifiés : là où le père était ouvrier sans diplôme, le fils devra avoir obtenu, au moins, un baccalauréat professionnel pour égaler son père.

Enfin, si le déclassement touche toutes les catégories sociales, il le fait de manière très inégalitaire. D'une part, les petites différences entre les diplômes deviennent de grandes différences lors de l'entrée dans l'emploi. D'autre part, quand le lien entre le diplôme et l'emploi se distend, le capital social, les relations et l'entregent jouent un rôle grandissant dans l'accès aux contrats d'apprentissage, aux stages, aux entretiens d'embauches... Et au bas de l'échelle, il arrive que certains jeunes découvrent que les diplômes ne préservent pas du plafond de verre de la ségrégation et de la mauvaise réputation des quartiers difficiles.

Perte de confiance. Bien que les jeunes fassent contre mauvaise fortune bon coeur, comme le montrent les taux, toujours inférieurs, de déclassement subjectif (c'est-à-dire de sentiment de déclassement), cette expérience reste douloureuse. Pourquoi avoir fait tant d'études, pourquoi avoir imposé tant de sacrifices à sa famille, si c'est pour occuper des emplois très inférieurs aux ambitions et aux espérances forgées durant les années de formation ? Bien souvent, les jeunes ont le sentiment d'avoir été trompés par le système scolaire et cette déception n'est pas sans effets sur l'école elle-même. On sait que dans les quartiers les plus sensibles, l'amertume peut laisser place à la violence.

De manière moins spectaculaire, beaucoup d'élèves décrochent de l'école, choisissent de multiplier les petits boulots afin d'entrer, malgré tout, dans le monde du travail. Quel travail peut-on exiger d'un élève qui est dans une formation sans perspectives d'emploi ? Ces élèves et ces étudiants courent le risque de n'être socialisés ni à la culture scolaire ni à celle du monde du travail. L'affirmation un peu rituelle et vaguement hypocrite selon laquelle les études paient toujours ne doit pas masquer le fait que le doute s'installe quant à l'utilité de ces études.

Comment maintenir la foi dans la justice du mérite scolaire quand les méritants eux-mêmes finissent par perdre ? L'affirmation réitérée selon laquelle l'allongement des études et l'élévation du niveau de qualification scolaire sont un bien en soi repose à la fois sur des évidences et sur des illusions.

S'il est évident que chacun a intérêt à élever son niveau de diplôme, ne serait-ce que pour résister au déclassement, ce choix rationnel au niveau individuel entretient lui-même le déclassement général des diplômés au niveau collectif. Et, dans ce mécanisme, ce sont les plus faibles qui perdent le plus. Notre société a du mal à se défaire de l'illusion selon laquelle les diplômes pourraient se multiplier sans que leur relation à l'emploi n'évolue profondément.

La peur de la chute. Le déclassement n'est pas qu'une affaire de diplômes et de mobilité sociale limitée. Il est dominé par la crainte de la chute, et cela à tous les niveaux de la société. A la concurrence de ceux qui voulaient monter se substitue l'hostilité de ceux qui craignent de chuter. Les enquêtes sur le vote d'extrême droite montrent que le racisme "pur" et le nationalisme exalté pèsent moins que la peur de la prolétarisation et de la sous- prolétarisation, que la crainte de rejoindre le monde des parias et des étrangers, perçu comme une menace.

Dans les classes moyennes, la peur de la chute se manifeste par des phénomènes de fermeture et d'évitement tout aussi marquants. Fermeture sur les avantages acquis et les statuts souvent identifiés à l'intérêt de la nation et de la cohésion sociale quand les agents des services publics et des secteurs économiques protégés par l'Etat se défendent de toutes les

mutations perçues comme des attaques contre leur position sociale. De manière moins politique, les catégories sociales qui en ont les moyens se regroupent et évitent celles qui pourraient les entraîner dans leur chute. Lesplus riches colonisent les centres-villes pendant que les classes moyennes fuient les banlieues difficiles, quitte à payer cette protection par de longues heures de transport.

L'observation des stratégies de choix des établissements scolaires est à cet égard sans ambiguïtés : chacun cherche à fuir la catégorie sociale inférieure dont la fréquentation pourrait, pense-t-on, provoquer le déclassement de ses propres enfants. Aussi assistons-nous à un paradoxe étonnant : alors que la culture de masse et les convictions démocratiques nous rapprochent, chacun cherche à se protéger de ceux qui pourraient le faire descendre.

Des changements politiques. L'emprise du déclassement et de la peur de tomber entraîne insensiblement une transformation des cadres de la représentation politique. Au clivage traditionnel opposant la droite et la gauche sur la foi dans le progrès et le partage des bénéfices se substitue une autre fracture, plus sourde, et peut-être plus réelle, mettant en jeu la concurrence des risques et des protections dans une société qui semble menacée par la globalisation des économies et des cultures.

Cet enjeu oppose ceux qui pensent pouvoir gagner dans le nouveau jeu qui se dessine, à ceux qui sont sûrs de perdre, non seulement leur position, mais encore leur identité et leur honneur social. Le référendum sur le traité de Maastricht et celui de mai 2005 sur le projet de Constitution européenne ont tous les deux montré que les clivages politiques n'opposaient pas traditionnellement la droite et la gauche, mais ceux qui espéraient encore monter ou tenir leur position à ceux qui craignaient d'être emportés dans un déclassement fatal. Ainsi, la question de la nation, de sa nature et de sa cohésion recouvre-t-elle progressivement la question sociale puisque, les places étant plus rares, il importe de savoir qui peut participer de la société en train de s'élaborer et qui ne peut y prétendre.

Au-delà de la seule question technique de savoir combien d'individus montent et combien descendent les échelles de la structure sociale, l'accroissement du risque de déclassement transforme profondément nos représentations de la vie sociale. Quelle croyance partagée peut remplacer la confiance dans le progrès quand les schémas hérités des Trente Glorieuses relèvent de l'illusion nostalgique ? Quelles sont les politiques sociales les plus justes possibles quand le déclin de la croissance conduit à partager des sacrifices et des pertes bien plus que des bénéfices ? Enfin, et la question irrigue désormais la totalité de nos débats, que sont la nation et la citoyenneté quand l'Etat et les classes dirigeantes nationales ne paraissent plus maîtriser l'avenir ?


François Dubet et Marie Duru-Bellat
Article paru dans l'édition du 24.01.06

Source : [url]http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-733638,0.html[/url]
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Messagepar Zarathoustra sur 26 Jan 2006 13:25

Hum... post précédent signé d'un Z... comme Zarathoustra 8)
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c'est vrai

Messagepar Guigui sur 25 Fev 2006 11:58

Très intéressant ce texte et très pertinent... Moi même je suis un peu surqualifié pour le job que j'occupe mais comme on fait appel à mes talents de graphiste à l'occasion je n'ai pas de quoi me plaindre en réalité. Ceci dit je me dit que je risque d'être bloqué très longtemps à cette "case".... La meilleure solution ne serait-ce pas de s'expatrier?
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Messagepar el gringo sur 27 Fev 2006 19:59

Et n'oublions pas le coup de grâce voyons...le cpe :pepep:

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Messagepar underhilldaisy sur 28 Fev 2006 11:07

Même si c'est pas forcément un astuce, le CPE il est ni mieux ni pire que le CDD ...
C'est ppratiquement copié collé sur le modèle anglo saxon, modèle que Mme ROYAL affirme comme comportant de bonne idées et une certaine efficacité ...
Le truc avec le CPE: certes on peut se faire dégager du jour au lendemain (enfin en vrai je crois que c'est 15 jours qd même), mais on est également libre de partir du jour au lendemain, et si il est certes plus facile de se faire virer, il est également plus facile de se faire réembaucher quelque part ....

Reste le pb de la précarité: est-ce que les banques ou autres organismes accepteront de faire des prêts à des personnes en CPE ? JE ne pense pas, du moins pas maintenant c'est sur, il faudrait peut être attendre que la machine se mette en route et qu'on voit ce que ca fait ...

Mais à tous ceux qui hurlent parce qu'ils n'ont pas de boulot à 25 ans, le CPE ne peut que leur offrir une expérience, de plus si on fait bien son boulot, ou est le risque de se faire virer sachant les avantages que les patrons ont à nous garder ....

Enfin bref, j'ai pas l'air comme ca mais je suis pas pour le CPE, 2 ans je trouve ca long ... d'un autre coté, ce contrat n'a pas été créé pour faire baisser le choùage chez les jeunes, il a été créer pour relancer l'économie et la consommation, à l'image d'aillerus du CNE quoiqu'on en dise ....
Enfin quoiqu'il en soit il est en train de passer devant le Sénat je crois, on verra bien ce qui en ressort ....
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surtout que...

Messagepar Guigui sur 28 Fev 2006 12:00

[quote="underhilldaisy"]
Reste le pb de la précarité: est-ce que les banques ou autres organismes accepteront de faire des prêts à des personnes en CPE ? JE ne pense pas....[/quote]
C'est déjà pas si évident pour les personnes en CDD ou même CDI alors le CPE...
[url=http://forum.ouaisweb.com:/viewforum.php?f=77][b]Qui a dit que la fin du monde c'était pas télégénique ?[/b][/url]
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Messagepar el gringo sur 28 Fev 2006 21:10

C'est franchement déprimant... c'est dans des moments comme ça où je me réveille en cours et me demande...mais qu'est ce que je fous là? :(
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Messagepar underhilldaisy sur 28 Fev 2006 22:29

qu'est ce que tu fais dans la vie El Gringo? tu es en cours de quoi?
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Messagepar Yoan sur 03 Mar 2006 4:52

[quote]Mais à tous ceux qui hurlent parce qu'ils n'ont pas de boulot à 25 ans, le CPE ne peut que leur offrir une expérience, de plus si on fait bien son boulot, ou est le risque de se faire virer sachant les avantages que les patrons ont à nous garder .... [/quote]

"Les avantages que les patrons ont à nous garder" ?

Ils n'existent pas.

Mets-toi simplement à la place d'un employeur : quelle main d'oeuvre peut s'avérer aussi rentable que celle embauchée sur la base d'un CPE, sachant que si cette dernière est au chômage depuis plus de 6 mois, elle permet une exonération totale des charges patronales pendant 3 ans ?

Que l'on m'explique ce qui empêchera un patron de virer sans avoir à s'en justifier un jeune en CPE juste avant ses 26 ans, pour en reprendre un autre et ainsi conserver ces mêmes avantages qui avaient à la base motivé son embauche.
Si le CPE pousse en effet à embaucher des jeunes, il ne pousse en revanche pas du tout à les garder, loin s'en faut. Toute l'astuce consiste en un remplacement des effectifs en temps et en heure.

La démarche logique la plus juteuse la voilà, et à ce titre, elle sera appliquée... Les lois de la concurrence étant ce qu'elles sont, je doute que beaucoup d'employeurs laissent parler leur verve humaniste en s'encombrant d'une main d'oeuvre plus coûteuse, alors qu'il leur serait tellement facile de céder aux mêmes faiblesses que leurs voisins qui remplacent leurs CPE par d'autres CPE.

Dans un système pareil, les gentils n'ont pas leur place et tout ce que gagneront les patrons épris de justice morale et éthique, c'est de se faire écraser par leurs homologues peu scrupuleux qui profiteront sans honte des largesses offertes par ce contrat qui en effet et malheureusement, précarise l'emploi de façon nette.
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Messagepar underhilldaisy sur 03 Mar 2006 9:20

Alors je vais me mettre à la place d'un emploeyr comme tu me le demandes: ;)
Je n'aurai pas forcément embauché un jeune ni même quelqu'un dans l'immédiat, et puis le CPE est arrivé et je me suis dit pourquoi pas, vu que j'aurai comme tu le dis une exonération des charges pendant 3 ans si j'embauche un jeune de - de 26 ans au chomage depuis au moins 6 mois ...

[quote]Que l'on m'explique ce qui empêchera un patron de virer sans avoir à s'en justifier un jeune en CPE juste avant ses 26 ans, pour en reprendre un autre et ainsi conserver ces mêmes avantages qui avaient à la base motivé son embauche[/quote]

Les prud'hommes
Le CPE est un CDI, il reste donc soumis au tribunal des prud'hommes comme pour tout licenciement, y compris le CPE

Pour bazarder un employé, l'employeur va devoir donner:
-une motivation
-un préavis de 15j pour moins de 6 mois de travail ou de 1 mois pour plus de 6 mois de travail
-8% des sommes butes gagnées par l'employer
-2% à un organisme pour assurer la reconversion de l'employé en question

De toute facon, le CPE est un contrat créé dans le but de faire trouver du boulot aux jeunes plus rapidement et c'est ce qui va se passer ... Alors ce que ca donnera sur le long terme, je ne sais pas, mais je crois qu'on ne peut pas culumer les CPE étant donner que les périodes travaillées en CDD, CDI ou INTERIM dont déduites ....
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Messagepar el gringo sur 03 Mar 2006 13:19

[quote="underhilldaisy"]qu'est ce que tu fais dans la vie El Gringo? tu es en cours de quoi?[/quote]

Je suis en 1ére ES (option science po) alors on en parle pas mal du coup c'est assez déprimant...

[quote="underhilldaisy"]De toute facon, le CPE est un contrat créé dans le but de faire trouver du boulot aux jeunes plus rapidement et c'est ce qui va se passer ...[/quote]

Comme l'a déjà dit Guigui le CPE est fait pour "relancer" l'économie et la consomnation et non pour faire baisser le chômage chez les jeunes...


Donc c'est clair que si t'es un employeur, niveau fléxibilté y a pas mieux, puis admettons tu es un employeur, un jeune qui vient de finir ses études vient chez toi pour trouver du boulot, tu ne peux que l'engager, il est jeune, frais, qualifié, tu peux l'exploité et le mettre a la porte du jour au lendemain...

Du coup en plus de relancer la croissance économique tu pourras aussi accroître la précarité chez les jeunes, c'est ce que l'on appelle [i]"faire d'une pierre 2 coups"[/i]
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Messagepar Yoan sur 03 Mar 2006 15:39

[quote="underhilldaisy"]Alors je vais me mettre à la place d'un emploeyr comme tu me le demandes: ;)
Je n'aurai pas forcément embauché un jeune ni même quelqu'un dans l'immédiat, et puis le CPE est arrivé et je me suis dit pourquoi pas, vu que j'aurai comme tu le dis une exonération des charges pendant 3 ans si j'embauche un jeune de - de 26 ans au chomage depuis au moins 6 mois ...[/quote]

Et bien sûr, le fait que tu ne seras pas tenue de donner un motif quel qu'il soit pour éventuellement virer un jeune en CPE encore en "période d'ssai" n'a absolument pas influé dans ton choix.

Du tout... Alors que c'est la source même du tolé qu'a inspiré cette réforme en France et qu'en définitive on ne parle que de ça, quand cette histoire d'exonération de charges sociales n'occupe qu'une ligne dans 90% des articles ayant attrait au sujet.

Déjà cette ellipse me semble assez cocasse, mais soit... On poursuit.

[quote="underhilldaisy"]Les prud'hommes
Le CPE est un CDI, il reste donc soumis au tribunal des prud'hommes comme pour tout licenciement, y compris le CPE

Pour bazarder un employé, l'employeur va devoir donner:
-une motivation
-un préavis de 15j pour moins de 6 mois de travail ou de 1 mois pour plus de 6 mois de travail
-8% des sommes butes gagnées par l'employer
-2% à un organisme pour assurer la reconversion de l'employé en question[/quote]

Euh... Je doute de pouvoir me tromper si je dis que durant la période d'essai dite "de consolidation", laquelle dure quand même 24 mois, l'entreprise peut virer un jeune en CPE sans motif à n'importe quel moment. Donc déjà, cette histoire de licensiement motivé, c'est du vent... Ca a été dit et répété partout : au cours de la période d'essai, la main d'oeuvre engagée en CPE est licensiable sans contrainte (si ce n'est l'octroi d'une période de préavis étendue à 15 jours... Faut applaudir ou je peux me marrer ?).
Tu penses vraiment qu'un jeune en CPE ira se faire chier aux prud'hommes pour dire "J'ai été viré sans raison au bout de 20 mois de boulot, c'est scandaleux" alors que c'est une des caractéristiques même de cette réforme que de permettre à l'employeur de virer sans justifier ?

C'est comme pour toute période d'essai d'ailleurs, tu n'as aucun recours contre ça. On te met à la porte, tu t'exécutes, c'est tout... Sauf que là ils ont fait fort, 2 ans de période d'essai, ça prête à rire. Mais jaune quand même.

La seule aide en cas de rupture du CPE dont je sois au courant, elle émane de l'Etat, et elle consiste à accorder une indemnisation forfaitaire de chômage si le jeune a bossé plus de 4 mois avant d'être dégagé.
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Messagepar underhilldaisy sur 06 Mar 2006 13:26

ca y est le projet de loi sur l'égalité des chances, qui crée notamment le CPE, a été voté au sénat ...
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Messagepar underhilldaisy sur 12 Mar 2006 20:27

Villepin est actuellement sur TF1 pour expliquer le CPE ...
JE dois lui reconnaitre une chose: il a été extrêmement clair en dissipant notamment des doutes et inepties entendues ici et là ... Il m'a presque convaincu
Il faut de toute facon reconnaitre une chose: le pb de l'emploi chez les jeunes, c'est à régler, à l'image des retraites, alors c'est certes un sujet sensible, mais un sujet qui mérite d'être attaqué
On en parlera plus qd vous l'aurez vu, si vous l'avez vu ;)
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Messagepar el gringo sur 12 Mar 2006 21:03

J'ai moi même regardé TF1 (non ne me lynchaient pas!), on ne peut le nier, De Villepin est un orateur "hors du commun" (c'est la seule chose positive que j'ai trouvé à dire... >:) )
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Messagepar underhilldaisy sur 12 Mar 2006 22:11

[quote]c'est la seule chose positive que j'ai trouvé à dire... [/quote]

Il ne t'as donc pas convaincu ;)

Personellement, il a surtout été clair, il a bien expliqué ce qu'était que ce contrat ... et je crois pouvoir dire qu'il était en passe d'achever de me convaincre
Une chose est sûre, on ne pourra pas connaitre l'efficacité éventuelle du CPE sans l'appliquer...
Si tout est appliqué dans le sens Villepin, je trouve personnellement ce contrat pas trop mauvais:
-il n'annule pas les autres contracts (CDD CDI),
-il se limite aux personnes qui actuellement n'on t pas de trvail (ce qui m'amène à dire qu'il faut peut être mieux prendre le risque de vivre dnas une certaine précarité pendant une période avec un salaire plutot que de glander chez soi sans tunes)
-une allocation chomage est attribuée à partir du quatrième mois
-si une personne se fait virer au bout de 6 mois (c'est l'exemple qu'il a donné), la personne touche une indemnité de fin de contrat et une indemnisation de chômage

En bref, ce contrat est fait pour relancer l'emploi. Une entreprise qui va former un mec pendant 3 mois n'a pas forcément un intérêt à le virer pour en reformer un autre . Je précise que ce contrat, réservé aux entreprises de plus de 20 salariés, ne concerne pas les jeunes sortis des grandes écoles qui eux trouvent du travail presque de suite en CDI dans la plus grande majorité. Ce contrat touche essentiellement ceux qui sont au chomage apres leurs études ou en difficulté.

Reste le pb de l'accès au logement: les banques accepteront-elles? Des mesures seront visiblement "prises" en ce sens pour favoriser et donner accès au logement et crédit ...
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Messagepar LeMartien sur 14 Mar 2006 15:15

Laisse moi rire
L'entendre dire : C'est un problème que l'on doit régler ensemble... c'est une décision prise colelctivement.

Mon cul ! Qui l'a choisi Villepin ?
(*: LeMartien :*)
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Messagepar Mad sur 14 Mar 2006 15:58

Euh... Chirac ?!
[b]Mad : [url=http://www.eapoe.org/works/tales/mystfb.htm]R. von Jung[/b][/url]
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Messagepar Død Kalm sur 14 Mar 2006 17:38

Faible rapport avec le CPE, mais on discutait l'autre jour en cours, et un espagnol a dit, sans savoir à qui il s'adressait (une bande de 30 français chauvins au possible) : "dé toute façon, vous les français, vous né pensez qu'à faire la gréve, à ouvrir votre guole pendant qué lé autres ils bossent. Vous étes des assistés, vous fétes des gosses pour le fric, vous touchez le RMI qui vous rapporte presqu'autant qu'en bossant et d'autres trucs dans le style"

Evidemment, un paquet de grandes gueules lui ont répondu ce qu'on peut imaginer. Il a argumenté en parlant des conditions salariales en Espagne, un SMIC minable, un RMI inexistant, pas d'allocs. Presque jamais de grèves.

Alors quand on voit les réactions parfois excessives qu'il peut se produire. Exemple ou des facs françaises, j'ai vaguement suivi l'affaire sont bloquées depuis des semaines...C'est du grand n'importe quoi. Je suis pour une mobilisation, mais à partir du moment ou ça ne suit plus l'idée de départ et ou une vingtaine d'étudiants décident pour le reste, c'est nul.
Dans ma fac, y'a 2 ans, 3 semaines avant la fin de l'année : mobilisation contre la diminution des postes au CAPES. Pendant une semaine, mobilisation normale et sensée. La 2° semaine, sans nous demander notre avis, la fac avait été barricadée et l'entrée/sortie était interdite par un groupe d'étudiants...Vive la démocratie, et les insultes quand t'essayes de discuter...

Donc la moralité, c'est que c'est pas mal de regarder autour de soi avant de se dire qu'on est les plus malheureux du monde... :pepep:
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Messagepar Amrith Zêta sur 14 Mar 2006 18:19

Les étudiants barricadeurs de portes d'entrée aiment à penser depuis toujours qu'ils sont des électrons libres et de bonnes gens défenseurs des valeurs démocratiques mais ils n'incarnent qu'une autre forme de carcan oppressif. Ce sont de petits despotes qui se donnent l'alibi anti-institutionnel pour faire passer leurs actes de cons pour de la conscience politique aiguisée. Il n'existe pas un second pays sur le globe dans lequel ces petits péteux oseraient hausser le ton. Ils ne valent clairement pas mieux que le gouvernement dont ils dénoncent à juste titre le passage en force, passage en force qu'ils reproduisent de leur côté avec une fidélité prophétique. De bas en haut, une jolie tripotée de grandes gueules.
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