par Scrambler sur 11 Sep 2004 19:46
[quote]Y'a pas à dire, la science avance![/quote]
Oui, c'est dans l'air du temps...
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[color=brown]Les singes manquent du "gène du langage", selon Nature[/color]
PARIS, 14 août (AFP) - Si les singes ne parlent pas, c'est d'abord parce qu'ils manquent du "gène du langage", révèle une équipe scientifique germano-britannique, dans une communication publiée mercredi soir sur le site internet de la revue Nature.
En effet, tout en étant capables d'apprendre à communiquer en utilisant le langage gestuel des sourds-muets ou des formes de langage symbolique, et à comprendre des centaines de mots prononcés par des humains, les grands singes (chimpanzés, gorilles et orangs-outans) ne parviennent pas à posséder la parole.
Les biologistes cherchaient la raison de cette incapacité essentiellement dans l'anatomie du larynx, dont la taille et la position plus basse chez l'homme que chez les singes en font l'unique organe apte à émettre des sons articulés. Pour Svante Pääbo et ses collègues de l'Institut Max-Planck d'anthropologie évolutionnaire, à Leipzig, et du Wellcome Trust Center for Human Genetics de l'Université d'Oxford, la raison est en fait plus profonde.
Ces chercheurs se sont inspirés des résultats d'un autre travail (publié en octobre 2001, également dans Nature), qui avait permis d'identifier un gène particulier, FOXP2, grâce à l'examen de personnes atteintes de troubles dans le contrôle des mouvements de la langue et des lèvres et dans la formation des mots.
Il ne s'agit pas du gène de la parole proprement dit : ce serait plus exactement une forme mutante de ce gène qui serait responsable de la fabrication d'une protéine, elle-même indispensable au fonctionnement des différentes zones du langage. En son absence, l'homme éprouve des difficultés à séparer les mots et à maîtriser la syntaxe.
L'équipe de Svante Pääbo a eu l'idée de profiter de la mise en évidence de ce gène pour essayer de le rechercher chez les trois singes anthropoïdes mais aussi chez la souris et le macaque rhésus, et le comparer à celui d'humains d'origine diverse (Afrique, Europe, Asie, Australie et Papouasie-Nouvelle-Guinée).
Aucune trace de "mutant de la parole" n'a été décelée chez les animaux, pas même chez le plus proche cousin de l'homme de tout le règne animal, le chimpanzé, dont nos propres ancêtres se sont séparés il y a 4,6 à 6,2 millions d'années, rappellent les chercheurs.
De toute manière, dans l'espèce humaine, le FOXP2 semble s'être généralisé beaucoup plus tard, à une époque récente à l'échelle de l'évolution, voici quelque 200.000 ans. Ce serait donc lui, suggèrent les scientifiques, qui aurait donné à l'homme moderne le langage articulé.
Ce sont donc les gènes qui font tout, ou presque. Ce sont eux qui empêchent les grands singes de parler, alors que ces primates disposent dans leur cerveau de l'aire de Broca, considérée comme génératrice de la parole chez l'être humain, et qui expliquent le cuisant échec de toutes les tentatives d'apprendre à parler aux singes.
Les rares résultats obtenus ont permis d'entendre un jeune orang-outan de prononcer à peu près distinctement "cup" (tasse) quand il voulait boire et "up" (en haut) lorsqu'il souhaitait qu'on le prenne dans ses bras, et un chimpanzé appeler "papa" et "mama" ses compagnons humains.
En revanche, par le biais de langages gestuels ou artificiels à base de lexigrammes, les chimpanzés ont montré des capacités étonnantes de communication, en parvenant à utiliser correctement plusieurs centaines de "mots".
Mais on sait désormais pourquoi il leur manquera à jamais la parole.