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La police explore toutes les pistes pour retrouver les voleurs du "Cri"
OSLO (AFP) - La police norvégienne examinait lundi plusieurs pistes pour tenter de retrouver les voleurs qui ont dérobé, la veille, "Le Cri" et "La Madone", deux chefs d'oeuvre inestimables d'Edvard Munch subtilisés au cours du premier vol à main armée jamais commis dans un musée du pays.
Les enquêteurs planchent au moins sur trois pistes: un vol sur commande, un "enlèvement" destiné à obtenir une rançon ou une action spectaculaire censée attirer l'attention sur ses auteurs.
"Nous n'avons pas reçu de demande de rançon", a déclaré Iver Stensrud, chef de la section de lutte contre le crime organisé de la police d'Oslo, lors d'une conférence de presse lundi en fin d'après-midi.
"Je ne veux pas spéculer", a-t-il répondu, alors qu'on l'interrogeait sur la probabilité que le vol ait été motivé par une demande de rançon, comme semblent le croire les milieux de l'art.
De nombreux indices ont été collectés et sont en cours d'analyse, a-t-il dit, ajoutant qu'aucune empreinte digitale n'avait pour l'heure été relevée.
Selon les experts, "Le Cri" et "La Madone", pièces maîtresses du Musée Munch, dont la valeur combinée pourrait atteindre 100 millions de dollars, sont des oeuvres trop célèbres pour être écoulées clandestinement sur le marché de l'art.
"Il existe de riches excentriques qui aimeraient avoir de tels tableaux dans leur collection", a affirmé Leif Lier, détective privé qui avait mené l'enquête lorsqu'une autre version du "Cri" avait été dérobée en février 1994, à la Galerie nationale d'Oslo cette fois-là.
L'oeuvre, un visage aux formes mouvantes représentant l'angoisse moderne, avait été mystérieusement retrouvée intacte trois mois plus tard après que les "ravisseurs" virent leur demande de rançon rejetée.
Mais pour Charles Hill, détective britannique de Scotland Yard, qui avait également participé à l'enquête il y a dix ans, "les riches excentriques qui possèdent de grandes collections d'art volé dans leur cave, cela n'existe pas".
"Il n'y a pas de marché pour de telles oeuvres (...). Ces gars-là volent les tableaux comme des trophées", a-t-il dit à la radio publique NRK.
Directrice des collections d'art de la municipalité d'Oslo, légataire de l'oeuvre du peintre (1863-1944), Lise Mjoes a refusé lundi de dire si la ville accepterait de payer une rançon pour récupérer les deux tableaux qui n'étaient pas assurés contre le vol.
"Il s'agit d'oeuvres irremplaçables et cela ne faisait aucun sens de les assurer", a expliqué à l'AFP John Oeyaas, directeur d'Oslo Forsikring, l'organisme chargé d'assurer les biens de la capitale norvégienne.
Voleurs amateurs ou professionnels? La question se pose au vu du déroulement du vol.
Dimanche matin, peu après l'ouverture des portes, deux individus armés et cagoulés ont fait irruption au Musée Munch, menacé une gardienne avec une arme à feu, dérobé les deux tableaux puis pris la fuite dans un véhicule volé à bord duquel un complice les attendait.
Selon les médias norvégiens, ils ont commis plusieurs impairs: l'un des voleurs aurait percuté une porte en verre, ignorant apparemment dans quel sens elle s'ouvrait, l'autre aurait traversé la salle d'exposition en boucle avant, finalement, d'apercevoir les deux chefs d'oeuvre.
La police a aussi établi que les malfaiteurs, au cours de l'action puis dans leur fuite, ont fait tomber leur butin au moins à deux reprises.
"Certes, il y a des choses qui me surprennent et le travail de reconnaissance aurait pu être mieux préparé, mais il y a aussi des détails qui pointent dans l'autre direction" tels que le vol du véhicule, plusieurs mois plus tôt, et d'une plaque d'immatriculation, a toutefois commenté Iver Stensrud.
Peints respectivement en 1893 et 1894, "Le Cri" et "La Madone" ont tous deux été produits à plusieurs exemplaires.
-> Le Cri est vraiment impressionant et angoissant !
chance Munch