[b]Invictus[/b]
[center][img]http://www.contrepoint.info/wp-content/uploads/2010/01/invictus.jpg[/img][/center]
Gros dérapage de Clint Eastwood, dont je suis pourtant un grand fan mais qui s'est complètement fourvoyé dans cette histoire de rugby fédérant toute une nation. Je craignais le film sentimental au discours facile sur le sport qui permet de tout surmonter et réconcilier tout le monde, dans la pire tradition des films de sport hollywoodiens - et j'ai été servi puisque c'est exactement ça. On voit bien en quoi Mandela interpelle Eastwood, qui 'lit' le personnage à l'aune de ses précédentes incarnations (le gars vieillissant et solitaire, coupé de sa famille, engagé dans une ultime aventure rédemptrice et faisant plus ou moins équipe avec un fils ou une fille symbolique), mais le résultat est que Mandela est représenté comme étant un Saint absolu et sans failles, coupé de sa famille parce que celle-ci ne supporte pas sa philanthropie, j'vous jure... Quant au grand thème de la réconciliation, alors que la force du message de Mandela est qu'il faut se rabibocher avec les assassins de ses parents et de ses proches, le film décrit des blancs et des noirs finalement très intègres qui n'ont besoin que de surmonter leurs préjugés, ce qu'ils vont faire finalement très vite et très facilement. Un titre de journal rapidement aperçu suggère bien que tout ne tourne pas rond dans le pays, et les quelques plans des townships montrent quand même qu'il y a ptêtre bien quelques problèmes d'ordre économiques dans le pays (que le vrai Mandela a totalement échoué à endiguer, soit dit en passant), mais bon, Mandela ne se préoccupe que de sport et Eastwood aussi, alors faites pas chier. Quant au match final, il est consternant de clichés, avec ralentis et suspense à la con à l'appui (qui ont quand même eu le mérite de provoquer les rires -gênés- de la Salle). Bref, évitez Invictus et matez-vous plutôt [b]Gran Torino[/b] par exemple, qui lui est du grand Eastwood comme on les aime.